Alors le souci c’est que si la pertinence sur le fond est évidente, j’ai du mal à voir concrètement comment matérialiser cela.
Imaginons qu’il y a une range de défense contre mettons un HJ à 19 %. La première question qui me vient c’est : comment je fais pour savoir que mon adversaire est à 22 % par exemple ? Parce que le RFI par position met quand même du temps à converger donc cela va concerner généralement une portion très réduite du field, sauf éventuellement sur PS où on ne peut pas changer de pseudo. Ensuite, si vilain est vraiment à 22 %, il est évident que je ne vais pas créer de nouvelles ranges pour ce profil et que là c’est au joueur de faire intervenir son intelligence de joueur de poker. Par exemple il regarde ce qu’on défend contre un CO à par exemple 26 % et soit il trouve un compromis, soit il reste sur ses ranges.
Concernant le sizing, il s’agit de 2,5x sur toutes les positions sauf SB qui est à 3x. J’ai pris la décision de ne pas faire différentes ranges pour 1 raison et demi :
- La demi raison c’est que déjà les joueurs ont grandement tendance à ne pas appliquer des ranges relativement simples, si je commence à faire des ranges face à différents sizings, dans les faits, c’est beaucoup de travail pour finalement plus embrouiller qu’autre chose de part la masse d’infos.
- De nos jours, plus un vilain open à 3x, plus il y a de chances que son niveau soit disons un peu…en dessous de la moyenne. Par conséquent, même si on ne peut pas faire une totale analogie, dans les faits garder les mêmes ranges ne devrait pas avoir trop d’impact selon moi car on devrait profiter de plusieurs leaks postflop. Par exemple de mon côté, je ne bouge jamais ma range de défense BB vs BTN contre un joueur qui open à 3x, j’ai presque tendance à l’élargir car je sais que je ne suis pas face au nouveau Phil Ivey avec tout le respect que je lui dois.
Bien entendu je peux retrouver le pourcentage d’open moyen de toutes les positions, pourquoi pas, c’est même une bonne idée je pense mais il faut garder en tête que par rapport à la méthode employée, la technique est similaire à une approche postflop qui serait de dire « Le field overfold dans telle situation, miser va vous rapporter de l’argent ». Il y a aura alors des exceptions peu discernables dans lesquelles on va se planter, tant pis, sur le global ce sera OK, et il y aura des exceptions bien plus discernables et là si le joueur ne fait pas intervenir son skill de joueur et bien…tant pis aussi si je puis dire Donc là en résumé, si finalement une main est EV- sur le bas de range parce que vilain open 14 % au lieu de 17 % et qu’on ne le voit pas, tant pis, si on s’amuse à caller le bas de range parce que c’est dans la range alors que c’est clair que vilain open 7 % des mains, je dirais aussi tant pis mais pour d’autres raisons…
Et sinon forcément comme je disais dans le TP les ranges sont imparfaites car outre la méthode employée, il faudrait des ranges par room, par limite et j’ai même envie de dire…par horaire…Mais je reste très confiant concernant l’efficacité vu qu’elles seront supérieures à une approche du genre :
- « voilà les range pour Winamax NL 10 5-max »
- « Ah bon, vous avez été voir ce que les joueurs jouaient puis vous avez lancé des simulations GTO spécifiques à ces ranges avant de les croiser avec des Databases de joueurs gagnants pour les faire ? La vache, GG ! »
- « Euh non…on a regardé sur le site Winamax le rake de la limite et puis ensuite on a lancé des simus… »
- « Ah… »