Combattre le tilt : Utiliser le corps et l'émotion !

zen

« Dans cette vidéo, Askinanich vous montrera qu’ « injecter de la logique » est insuffisant pour contrer le tilt à chaud. Utiliser le poids des émotions positives et sensations du corps semble être une solution bien plus optimale. »

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hello,

Merci à toi @Askinanich pour cette vidéo !! :wink:

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Salut @Askinanich, dans la plupart des vidéos de coaching mental la démarche s’appuie sur la psychologie cognitive, les neurosciences et le comportementalisme. On y fait souvent référence comme tu le fais ici aux différentes parties du cerveau, aux effets physiologiques du stress, des émotions notamment. Dans cette vidéo c’est intéressant, tu remets en cause une idée amenée par les techniques cognitives et comportementales. Tu proposes de lutter contre un affect négatif non par un discours rationalisant mais par un autre affect, positif. Pour arriver à ça, tu dis que c’est par le corps qu’il faut passer, et tu expliques que peur et colère sont inconscientes.

L’inconscient est le fondement épistémologique des méthodes psycho dynamiques. Pourquoi ne sont-elles jamais citées dans le travail des coachs mentaux? D’innombrables écrits et travaux existent sur le langage et ses effets sur le corps. Alors que l’idée qu’il existerait des discours positifs qui nous mettraient dans de bonnes dispositions est ultra répandue, les théories qui articulent le corps et le langage autour de la notion d’inconscient ne sont jamais utilisées par les coachs mentaux, notamment pour traiter de la place des émotions dans la subjectivité.

Quelles en sont les raisons? S’agit-il de la philosophie la plus répandue actuellement qui tend vers les sciences expérimentales ? S’agit-il du besoin fondamental de notre ère de résultats tangibles, mesurables, qui prennent source dans le matériel du corps? Bref, ce point m’interroge et il y aurait encore mille remarques et questions. Merci à toi pour ton travail et tes réponses.

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Salut @Kalys,

Magnifique question à laquelle je vais tâcher de répondre à la lumière de mes connaissances actuelles.

Je pense effectivement que la psychologie cognitive a des bienfaits indéniables, mais qui s’avèrent limités dans la gestion du tilt. La pensée logique et rationnelle, aussi travaillée soit elle, ne peut résoudre de façon puissante des problèmes émotionnels et bio-chimiques. Braverman dit d’ailleurs “nous sommes avant tout des êtres bio-chimiques avant d’être des êtres psychologiques”. Ce qui veut tout dire sur la place du corps dans la gestion de difficultés mentales.

Il est intéressant de noter par ailleurs comment beaucoup d’approches autour de la gestion de la peur et de la colère (des émotions) s’appuie aujourd’hui sur le pouvoir de la gratitude (une autre émotion), ou sur une attention aux affects et sensations corporelles et à leur expression plutôt que sur des déconstructions conscientes.

Laisser le corps, les émotions et l’inconscient faire leur travail plutôt que vouloir tout rationaliser à outrance semble aujourd’hui la voie la plus prometteuse.

Les deux approches trouvent une complémentarité à mes yeux et je pense qu’elles remplissent juste des fonctions différentes qui s’attachent à des problématiques différentes. La qualité du monologue intérieur induit un état interne, tout comme l’inverse est vrai. L’ensemble est à travailler: Cerveau, coeur, corps.

Mais il est vrai que certains schémas sont inscrits en nous de façon inconsciente. Le travail sur les perceptions, croyances et représentations est alors inopérant ici puisque bien souvent, la personne sait le bon raisonnement à avoir, mais est incapable de le suivre à chaud. Comme pilotée par d’autres forces…

Utiliser le corps, pour implémenter notre travail rationnel dans notre subconscient est alors une piste intéressante à suivre.

L’approche langage-corps, à mes yeux, articulerait ainsi pensées-émotions-actions et représente une approche plus globale pour traiter un ensemble de problèmes mentaux qui freinent notre propre évolution personnelle.

Concernant les approches psychodynamiques à ce que j’en connais, elles réactualisent la psychanalyse et sont peut être plus à considérer comme une thérapie longue de connaissance en profondeur de soi qu’une forme de coaching à proprement parler. C’est peut être pour ça que tu les retrouve moins chez des coachs que chez des thérapeutes.

Pour ma part, le travail sur le langage et l’émotion est une base sur laquelle je m’appuie quotidiennement. Se mettre dans des états modifiés de conscience, par l’auto-hypnose notamment ou des préparations neuro-émotionnelles, afin de découvrir notre réservoir à ressources pour paraphraser Erickson, libérer des blocages ou implémenter de nouvelles images mentales est une partie non négligeable de mon travail.

Une autre partie rejoint davantage les TCC afin de reconstruire des schémas de croyances et perceptions plus constructifs.

Tu as également raison sur la mode actuelle des sciences expérimentales qui rejoint la philosophie de la société autour de la productivité, de l’efficacité, de la mesure et du tangible. Pour autant, nombreuses sont les personnes aujourd’hui qui reviennent vers un besoin de découverte de l’intangible. On parle de puissance de l’intention, de loi d’attraction, d’intuition profonde. Est-ce une forme de réhabilitation de l’inconscient sous d’autres appellations?

Au plaisir d’échanger :wink:

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Dear @Askinanich,
Tu sais que je t’apprécie beaucoup et que je suis généralement grand fan de ton travail MAIS…

Honnêtement, je ne sais pas bien ce que je viens de voir, enfin j’ai bien quelques idées mais aucune de bien sympathique. Si j’essaye de résumer objectivement, tu nous dis deux choses :

  1. La méthode d’injection de logique de Jared Tendler ne fonctionne pas
  2. T’en as d’autres qui marchent vachement mieux mais que tu gardes pour tes élèves

Alors déjà je ne doute pas que tu aies trouvé des choses très intéressantes sur le sujet et ce serait un plaisir d’en savoir davantage. Je suis même disposé à croire que tu aies développé ou trouvé une méthode qui produise de meilleurs résultats, te connaissant un peu c’est tout à fait possible.
Par contre dire que l’injection de logique présenté par Tendler ne fonctionne pas, c’est au mieux erroné et au pire tout simplement mensonger. Ça me fait penser au type qui développe un nouveau produit et qui le valorise en décrédibilisant ceux de ses concurrents, ce n’est pas très glorieux et je sais que tu vaux mieux que ça.

Le pire en plus c’est que la méthode Tendler n’est pas du tout en contradiction avec ton approche corps/esprit. Pour information cette méthode comporte 6 étapes dont l’injection n’est que la 3ème. Il s’agit d’une étape importante mais celle qui la précède l’est tout autant pour moi. C’est simple, si on oublie l’étape numéro 2, je sais d’expérience qu’il n’y a aucune chance de réussir à appliquer la méthode. Cette étape, qui intervient donc juste avant les mantras/incantations, c’est celle de la respiration profonde.

2. Respiration profonde
Le premier objectif de la respiration profonde est de créer une séparation entre votre émotion et vous, afin de pouvoir injecter de la logique. C’est similaire au fait de quitter la pièce pendant une dispute animée avec quelqu’un pour se remettre les idées en place et réfléchir de façon lucide. Inspirer profondément pendant que vous vous concentrez sur votre respiration peut vous donner juste assez d’espace pour stopper le problème dans sa course, afin de ne pas avoir à quitter la table.
[…]
Une fois que vous avez créé cet espace et soit augmenté soit diminué l’émotion, vous êtes prêt à injecter de la logique.
“Le Mental au poker” - Jared Tendler.

Personnellement j’utilise la méthode Tendler de “gestion du tilt à chaud” depuis plus de 2 ans avec beaucoup de succès. Certains appellent ça faire des injections, d’autres des mantras, moi j’appelle ça des incantations. Encore aujourd’hui, je reste toujours stupéfait de l’incroyable pouvoir magique de ces petits rituels aux effets immédiats.

Après je me doute que ce genre de méthode peut ne pas convenir à tout le monde mais il ne faut pas généraliser à cause de quelques expériences malencontreuses.

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je pense que tu est passé à coté d’un truc dans la video d’ @Askinanich, il parle d’une réaction “à chaud”, dès que tu prends le bad, au moment ou tu tape du poing sur le bureau,c’est là qu’ il est dur d’injecter de la logique. Post session, une fois le cooldown fait, il est plus facile de revenir sur l’évènement pour le rationaliser.
En tout cas c’est comme ça que j’ai interprété le truc (désolé lolo si j’ai pigé de travers!)

Tu peu utiliser plusieurs méthodes pour un seul évenement, perso à chaud j utilise plus mes repères en méditation (fermer les yeux, prendre quelques respirations, recentrer mon esprit…) et quelques heures après la session, je fait ma HH mentale à la sauce Jared. Dans mon cas, j ai l’impression d’utiliser un “pansement” pendant la session, puis de bosser à régler le problème à la source ensuite, ce qui demande plus de temps et de travail que ce que je peut faire en cours de session.
Les 2 ne sont pas forcément contradictoire.

Et merci pour la vidéo et le débat qu’elle ouvre :wink:

@dreadz, sans aller aussi loin, je suis plutôt d’accord avec l’argument de @flibustier. Il se trouve que pour rester concentré dans mes sessions, ou revenir d’un état émotionnel qui a changé, je n’utilise pas de méthode corporelle mais bien quelque chose qui passe par le discours, par les mots. Il y a une prise de conscience de l’état actuel et un retour vers l’état dans lequel je joue bien grâce à ce discours. Je ne passe même pas par la respiration.

Ce sont bien évidemment des possibilités et je ne nie absolument pas l’intérêt de toutes les techniques qui passent par le corps. Mais j’ai été aussi interpelé par cette phrase “injecter de la logique ne sert à rien” (ou en tout cas, ne produit pas les effets escomptés). Il se trouve que mon expérience me porte du côté de la psychanalyse. L’idée de la connaissance de soi véhiculée par la psychanalyse et bien d’autres méthodes se retrouve dans les questionnements sur la performance. On la retrouve aussi dans les méthodes de coaching souvent orientées par le cognitivisme et les neurosciences.

Se repérer subjectivement dans une expérience fait partie des “compétences” qui se développent par la connaissance de soi. L’émotion peut être vu comme un changement de position subjective. Il y a quelque chose du langage qui nous permet de nous situer et de revenir à un état particulier. Me concernant, c’est une idée qui me ramène lorsque je suis dans de mauvaises émotions : “être présent à ce que je fais”. Alors, une banalité, c’est que réussir à faire ça, ça demande du temps et de la pratique. Mais au même titre que toute autre méthode, plus psychique ou plus corporelle.

C’est pour ça que cette mise en avant du corps au détriment du langage m’a fait aussi réagir. Cette manière catégorique de dire “injecter de la logique ne marche pas”, même s’il s’agit d’une situation particulière, me semble excessive.

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Merci pour cette réponse pleine de pistes de réflexion. J’ai essayé de voir à quoi ça me faisait penser…

Braverman est neurobiologiste, son postulat s’inscrit donc logiquement dans son courant de pensée qui donne le primat au corps. Les théories sur la représentation, le travail des linguistes ou encore des psychanalystes n’a pas la même idée. L’Homme aurait le sentiment de son identité du fait qu’il parle. Et c’est donc dans le langage qu’il se situe. Des choses se passent pour l’esprit humain qui ne s’expliquent pas totalement par des atteintes ou des organisations biologiques. Il faudrait être plus précis sur cette question et l’état actuel des connaissances n’a pas résolu la part de chaque système.

Si c’est ce qu’on entend par « logique », une construction au niveau de la conscience, alors en effet, rester à ce niveau-là ne changera pas ou peu de chose à l’état intérieur. Il est tout à fait possible de parler sans que nos mots n’aient une quelconque accroche avec les affects, une « parole vide ».

Là, je ne comprends et ne connais pas quelle est ta conception de l’inconscient. Est-ce qu’il s’agirait de quelque chose qui ne peut se penser et se produit donc dans le corps sans que l’on n’en sache rien ? Tu dis qu’une inscription a lieu dans l’inconscient mais que le travail sur les représentations est inopérant. Si l’inconscient est formé de représentations refoulées, alors inévitablement il va se produire quelque chose. C’est pourquoi on ne doit pas avoir la même définition de l’inconscient. Tu parles d’implémenter un travail rationnel dans le subconscient par l’utilisation du corps. Il existe l’idée que l’inconscient est structuré comme un langage. C’est ce que j’entends quand on dit « inconscient » mais là, visiblement, ce n’est pas de ça qu’il s’agit.

Du coup, je vois une contradiction quand tu dis que le travail sur le langage est une base. Un travail sur le langage mais pas sur les représentations ? Du coup, je sais que les neurologues et même certains courants de la philosophie n’ont pas cette conception psychanalytique d’un inconscient dynamique, mais je suis curieux de savoir comment tu le définis parce que c’est ce qui produit pour moi l’écart qui m’amène à me questionner.

Encore une fois merci pour ce creusage de méninges :wink:

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Salut @Flibustier,

Merci pour ton message qui me permet d’apporter quelques explications à ma vidéo qui peut sembler vindicative.

Je rappelle en préambule avoir bien précisé que j’aime ce que je connais de Jared Tendler, son énergie, son sérieux et ce qu’il apporte. MAIS cela ne m’empêche pas d’être en désaccord avec ce qui semble être le plus important dans son approche. Ça n’est certes qu’une étape, mais c’est un peu la pierre angulaire de sa stratégie me semble t’il.

Et j’aimerai souligner aussi que je ne cherche pas à le décrédibiliser d’une quelconque façon que ce soit. D’ailleurs si tu y réfléchis un peu, quel serait mon intérêt? Son livre date un peu aujourd’hui, l’essentiel des joueurs qui s’intéressent au mental ont déjà surement du l’acheter depuis longtemps, et à ma connaissance, il coache très peu de joueurs de poker français et semble aujourd’hui se tourner de plus en plus vers l’e-game et les traders en tout genre.

D’autres coachs mentaux sont davantage accessibles pour les français que lui.

Tout cela pour dire, Flibustier, que si j’avance les propos tenus dans la vidéo, c’est que j’y crois RÉELLEMENT et le constate régulièrement dans les joueurs qui font appel à mes services. Injecter de la logique ne suffit pas du tout pour eux. Ni respirer d’ailleurs. C’est peut être excessif dans les propos et je m’en excuse. Mais dans un tilt à chaud tu as beaucoup de joueurs qui n’entendent juste plus rien!

Je suis très content que son approche ait des résultats sur toi. Mais peut être que tu es suffisamment armé, ou entraîné aujourd’hui, pour contenir une vague émotionnelle puissante. Ce qui n’est pas le cas de tous les joueurs au regard de leur histoire personnelle. Notamment sur la gestion d’un tilt à chaud. Pour moi l’utilisation des émotions s’avère bien plus puissante que l’intégration de logique. Voici l’essence même de mon message.

Certes cela peut marcher, comme tu le démontres, et en cela j’ai surement été trop excessif dans la vidéo. Mais pour beaucoup de joueurs cela ne fonctionne pas.

Pour te donner une métaphore, c’est comme couper un arbre avec une scie. Certes ça marche, mais ça prend du temps et beaucoup d’efforts, là où l’utilisation d’une tronçonneuse est bien plus rapide. Et l’utilisation de la voie émotionnelle dans la gestion du tilt à chaud revient à ça pour moi.

Je n’ai pas inventé une “méthode” que je “réserve” à mes élèves. J’ai juste crée des outils inspirés d’une approche qui semble plus efficiente et que je voulais vous partager. J’ouvre une piste de réflexion à laquelle chacun peut tâcher d’accorder quelques pensées ou pas.

Je n’avais jamais entendu parler d’utiliser l’émotion pour contrer le tilt. Et pourtant, ça me semble être la voie la plus prometteuse pour le joueur de poker. Et je suis arrivé à appliquer ces outils justement parce que l’injection de logique ne suffisait pas dans le cas de joueurs dont le tilt est un réel problème. Je voulais vous partager ça sans créer de polémiques.

Je rejoins @dreadz sur le fait que le travail sur les perceptions, les interprétations et le langage interne est plus facile à froid. C’est d’ailleurs une partie importante de mon travail.
Mais à chaud, quand tu sais utiliser certaines de tes émotions “agréables”, tu actives DIRECTEMENT un effet de levier contre la colère. Pour moi, et je dis bien pour moi, la meilleure façon de retrouver de la raison, n’est pas d’injecter de la logique, mais de reconstruire un équilibre émotionnel le plus vite possible.

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@Kalys ton exemple montre aussi que l’intégration de la logique fonctionne, mais je pense qu’on ne peut parler vraiment de tilt. Pour “rester concentré” ou un “état émotionnel qui a changé” ne représente pas à mes yeux un tilt véritable. Ton cerveau conscient est encore à même d’entendre le discours que tu lui assignes. Quand le tilt se produit, tel que je l’entends, on est à un point où les forces qui nous pilotent nous coupent tout simplement de cette rationalité.

A te lire je me rends compte que je me suis mal exprimé dans ma vidéo qui peut paraître excessive. Les différentes approches se complètent. Je l’ai même mentionné dans mon post plus haut il y a déjà quelques jours, avant que Flibustier n’ouvre le débat.

J’utilise différentes approches, mais à des moments différents. La psychologie cognitive est un élément phare de ma formation avec un travail profond sur nos représentations, perceptions, croyances limitantes, monologue intérieur, etc. Travailler sur notre monde intérieur pour construire notre monde extérieur. La qualité de notre langage a forcément une place prépondérante ici.
Je n’ai jamais dit le contraire. Un des exercices que j’utilise est d’ailleurs la redéfinition de certains mots et la déstructuration d’autres pour voir ce qu’ils cachent plus profondément. Ce travail me semble judicieux, mais surtout à froid.

Je te rejoins complètement quand tu parles de “paroles vides” dans certaines situations. Très belle formule et je t’en remercie. C’est ce qui se produit pour moi dans un tilt véritable.

Je reste intimement persuadé, que dans un tilt à chaud, ce qui reste le plus approprié et impactant et l’injection d’émotions adaptées.

Quand je dis que la logique ne fonctionne pas dans la gestion de certaines colères ou peurs irrationnelles, c’est simplement pour indiquer la prégnance dans certains cas de schémas inconscients inscrits dans notre corps. La logique n’a alors a que très peu d’effets ici, tout comme le travail sur les représentations. Je t’invite à étudier l’approche de Luc Nicon dont beaucoup de thérapeutes spécialistes de la gestion de la colère s’inspirent aujourd’hui.

Un souvenir me remonte à l’esprit au moment où je te réponds et qui illustre mon propos. Par avance, c’est un peu long.
Lors d’un de mes séminaires, un participant était vraiment dans un état très optimiste quant à la réalisation d’une épreuve de détermination, que je lui soumettais. En gros, il faisait le malin devant les autres. Juste avant de commencer, je te parle peut être 2 ou 3 secondes avant, il se fige, devient tout blanc, et se met à pleurer. Il était complètement bloqué et ne comprenait pas pourquoi. Par un travail spécifique, il arrive à faire l’épreuve et relâche la pression. Il se rend compte après coup, quand il revient à la normale, qu’enfant il avait vécu une situation qui faisait projection avec ce qu’il allait vivre. Il avait eu très peur et ne s’en souvenait pas consciemment. Tout cela était inscrit dans son inconscient et le pilotait à un certain niveau. Là, la situation ressemblait très fortement et la partie reptilienne en lui réagissait très vivement. Mais dans des situations moins ressemblantes, ce même inconscient le pilotait-il également? Je pense que surement, mais à un degrés moindre.

Et dans ce type de situation, tu as beau t’injecter de la logique, ce n’est pas assez puissant pour contrecarrer le poids de ces schémas inconscients. A ce moment là d’ailleurs, tout comme ce participant, tu ne sais pas vraiment ce qui se passe en toi. A mes yeux, l’émotion, ici, a une force bien plus grande pour te permettre de reprendre le contrôle.

C’est le sens de mon message à travers cette vidéo.

On peut travailler sur l’inconscient à froid et sur le long terme et utiliser certaines émotions à chaud et sur le court terme.

Merci d’avoir lu ce pavé :wink:

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