Je me dois de répondre au canardo que j’adore mais qui sur ce coup n’a pas vu la profondeur de ma phrase: “on ne sait pas ce que l’on ne sait pas”.
D’ailleurs c’est souvent dans la plus grande simplicité que l’on retrouve une grande complexité! (celle là aussi on peut la noter )
Car qui ici:
- imagine souvent le pire quand il commence à entamer un bad run et pense qu’il ne s’en remettra pas, donc active toutes ses peurs les plus profondes…
- pense qu’il ne sera pas capable d’être EV+ à la limite supérieure et préfère, du coup, ne pas tenter…
- se dit que maintenant qu’il a ship son MTT, le début du bad run va arriver car c’est trop beau pour durer. Et donc ne profite même pas du plaisir de la victoire en s’imaginant déjà avoir tout reperdu.
- vient de perdre 3 flips et se dit que les autres flips ne passeront donc pas non plus, c’est pas le jour!
- A toujours des inquiétudes sur le fait de gérer tel événement qui font qu’il repousse cet événement à plus tard…
- pense qu’il n’est pas assez bon pour tel chose sans même jamais avoir essayé…
etc.
Je pense que chacun de nous peut se reconnaître en partie dans une de ces situations. Et ce qui est drôle c’est qu’en fait on n’en sait rien! A moins d’avoir des pouvoirs de prédictions du futur que je n’ai pas. Faudrait que je prenne plus de drogues encore pour ça!!!
On aime pourtant se raconter une histoire que si, on sait! On sait que l’on ne va pas y arriver, ou que ça va tourner demain, ou qu’aujourd’hui c’est pas le jour, blabla…
Qui ici a déjà réussit une action alors qu’il pensait fortement la veille qu’il n’allait pas y arriver?
Je ne sais pas si on peut parler dans ce cas de compétences, mais plutôt de prédictions, projections, estimations. Et en général, ces scénarios futuristes sont rarement de bonne augure. Notre cerveau est-il d’ailleurs paramétré naturellement pour ça?
Donc on aime à se penser compétent pour prédire le futur qui est souvent une version du pire. On aime même être certain que le pire va arriver, comme la loi de Murphy l’indique. Comme si cette certitude du pire était préférable au doute induit par le futur…
On ne sait pas ce que l’on ne sait pas. Donc laissons la porte ouverte aux bonnes nouvelles, à l’espoir, à l’évolution. Ne nous inventons pas un pouvoir qui construit souvent des limitations, du stress inutile, et toute forme de découragement, alors que nous n’avons pas ce pouvoir véritablement. Nous pouvons juste émettre des hypothèses.
Eckhart Tolle a beaucoup écrit sur le pouvoir du moment présent qui justement a pour effet de ne pas s’infliger de souffrances inutiles liées des scénarios imaginaires.
Nous pouvons faire juste des estimations. Et il est bon d’envisager différents scénarios, les bons comme les mauvais. Les 2 sont utiles et nécessaires. Je ne suis pas adepte de la pensée positive. Plutôt d’un réalisme constructif. Mais de là à basculer dans du pessimisme inutile…
Et ce que je peux dire est que très souvent, les gars que je coache, s’imaginent plutôt les pires…Pour finalement, quelques semaines plus tard, dire quelque chose qui peut ressembler à ça: “finalement ça va! Ou j’aurai pas cru être capable de…”. Quid de toute l’énergie mentale gâchée uniquement parce que l’on a fermé la porte aux possibles agréables en invitant surtout les possibles désagréables.
J’invite à penser aux 2 scénarios possibles en laissant la porte ouverte à l’incertitude et en optimisant les chances du scénario agréable.
Je vous invite donc à méditer cette phrase qui parait anodine mais qui renferme je trouve une grande sagesse (surtout si vous avez une tendance marquée au pessimisme).
Je ne sais pas ce que je ne sais pas! Donc allons voir en vivant surtout pleinement chaque instant présent en cherchant à faire de son mieux.
Sur ce je m’en vais reprendre un peu de drogue! Le poker!