2. Stratégies avancées.
Le titre est je lâavoue quelque peu abusif. Je vais en rĂ©alitĂ© principalement vous prĂ©senter quelques situations un peu plus spĂ©cifiques en vous proposant un autre angle dâapproche et tenter dâinsister sur quelques notions qui je lâespĂšre vous permettront dâamĂ©liorer un peu votre comprĂ©hension du jeu.
Introduction.
Une chose importante quâil faut faire quand on cherche Ă sâĂ©loigner dâun jeu basique âABCâ est de sortir du carcan âquelles sont mes cartes?â, âest-ce que jâai touchĂ© le board?â et âqui a lâinitiative?â pour se concentrer sur les bons modes de rĂ©flexions que je vais dĂ©tailler ci-dessous. Vous verrez que vous aborderez le jeu post-flop sous un nouvel angle. Voici les questions que vous devez automatiquement vous poser:
- Qui a lâavantage de range?
- Qui a lâavantage de position?
- Lâavantage de position est-il important sur cette texture de board? (Ă©ventuellement tenir compte du SPR qui peut augmenter ou diminuer lâimportance positionnel)
- Comment je dois jouer mes ranges dans cette situation?
- Dois-je dévier de ma stratégie pour une autre plus profitable? (poker optimal* > poker équilibré)
*: Une stratĂ©gie optimale est une stratĂ©gie GTO qui en dĂ©vie lorsque une autre line a plus dâEV.
On privilĂ©giera donc une rĂ©flexion basĂ©e sur les avantages de position et de range, et la façon de jouer lâensemble de nos ranges dans une situation prĂ©cise, plutĂŽt que sur lâinitiative et comment jouer notre main. Savoir qui a lâinitiative ne sert quâĂ Ă©valuer des ranges. De mĂȘme la façon, jouer notre main exacte nâentre en compte que dans une stratĂ©gie plus globale de comment jouer nos ranges. A noter quâon en revient au REM (Ranges Equity Maximisation), principe de base post-flop expliquĂ© dans lâebook âEasy Gameâ de Andrew âBalugaWhaleâ Seidman oĂč la notion dâinitiative est absente. Sauf que les notions de range advantage, de position advantage et de stratĂ©gies de ranges deviennent prĂ©dominantes.
Voici un exemple simple pour me faire rapidement comprendre: Nous avons avons relancĂ© PF en MP et le CO qui est un bon reg nous a suivi. Nous frappons TP2K sur un flop 986s. Lâapproche basique serait juste de se dire: âjâai lâinitiative et une bonne main mais fragile, je CBetâ. Une meilleure approche met en place les modes de rĂ©flexions susmentionnĂ©s. Nous nâavons pas la position. Sur cette texture la position est importante. Je nâai pas dâavantage de ranges. Jouant contre un bon adversaire je ne dois pas sortir de mes stratĂ©gies de base. Le bon play est de c/c parce que je ne peux pas CBet ce flop Ă bonne frĂ©quence ayant un dĂ©ficit important de position et de ranges, et donc que je dois check une grosse partie de mon range.
Pourquoi laisse-t-on souvent le joueur ayant lâinitiative effectuer un CBet?
Je reviens sur la notion dâinitiative. Comme je lâexpliquais dans la partie sur le jeu PF, il est gĂ©nĂ©ralement plus facile de jouer avec lâinitiative. Je lâai mĂȘme rajoutĂ©e Ă la thĂ©orie de lâaccumulation dâavantages, et cette notion est dominante dans la thĂ©orie dâisolation. Mais dans cette section notre approche est diffĂ©rente et axĂ©e sur des concepts de jeu post-flop plus avancĂ©s.
-> Le joueur ayant lâinitiative possĂšde gĂ©nĂ©ralement un range plus polarisĂ© que le joueur ne lâayant pas. Son range PF Ă©tant plus diffus (ou moins condensĂ©). Contre un range polarisĂ© le dĂ©fenseur souhaite plutĂŽt call que bet ou raise avec une grosse portion son propre range. Voici pourquoi on laisse souvent le joueur ayant lâinitiative continuer Ă miser, mais on verra que ce nâest pas toujours le cas dans la section sur les donk bets, Ă cause notamment du point suivant. Sur certaines textures, en particulier les plus statiques, le relanceur sera obligĂ© de souvent CBet, au moins en position avec de petits sizings, parce que son range plus diffus percute plus de flops mais moins fortement. Le dĂ©fenseur ayant un range plus condensĂ© qui percute moins de flops avec une portion de son range (low PP et SC en particulier) mais plus fortement, a intĂ©rĂȘt Ă laisser le relanceur effectuer son CBet.
-> Le joueur nâayant pas lâinitiative possĂšde gĂ©nĂ©ralement un range plus condensĂ©, sans toutefois ĂȘtre forcĂ©ment capĂ©. Sur certaines textures de boards ceci peut confĂ©rer un avantage de range. Si lâinitial raiser en a conscience il devient mauvais avec certaines portions de nos ranges de dĂ©fense dâessayer de lui laisser faire un CBet quâil ne devrait effectuer quâĂ faible frĂ©quence. De plus, les stratĂ©gies de CBet ayant beaucoup Ă©voluĂ©es, les ranges de CBet sont de mieux en mieux construits et contiennent de moins en moins de airs, ce qui peut encore diminuer lâintĂ©rĂȘt de laisser notre adversaire effectuer son CBet sur certaines textures trĂšs dynamiques.
2.1 Stratégies de CBet selon la texture du flop.
Je parlerai essentiellement des situations en single raise pot. Jâessaierai de le mentionner lorsque les stratĂ©gies en pots 3bet diffĂšrent dâune maniĂšre qui me semble significative.
A- Stratégies de CBet OOP.
- En gĂ©nĂ©ral si on nâa pas trois streets de value, il faut mieux check. Câest particuliĂšrement vrai sur les textures quâon ne peut pas CBet Ă haute frĂ©quence. Mais on va parfois rajouter quelques mains qui nâont que deux streets de value, en particulier si elles sont vulnĂ©rables, et qui protĂ©geront aussi nos ranges de CBet et check au turn (on va les check/call turn).
Attention, quand je dis trois streets de value cela ne veux pas dire quâon va forcĂ©ment les 3 barrel. Dâabord parce que le run out peut ĂȘtre dĂ©favorable, et ensuite parce quâon pourra dĂ©cider de les check/call ou check/raise Ă la river, voir de les check/raise au turn.
- En gĂ©nĂ©ral, on va peu CBet sur les textures et dans les positions oĂč Vilain va beaucoup faire de floating, notre bet est donc peu efficace et nâaccompli pas grand chose.
1) Prendre conscience de lâimportance de la position selon le type de flop.
Le range advantage et le position advantage sont les deux mamelles du jeu post-flop.La façon dont vous jouerez votre main dĂ©pend de la façon dont vous jouerez vos ranges dans une stratĂ©gie dĂ©pendante de ces deux notions. Dit simplement plus les deux avantages sont chez vous et plus vous miserez Ă haute frĂ©quence, et plus ils sont chez lâadversaire et plus vous le laisserez miser. Ces avantages doivent ĂȘtre rĂ©Ă©valuer sur chaque street.
Je vais ici me concentrer sur la notion de position advantage, ayant dĂ©jĂ bien abordĂ© celle de range advantage. Lâavantage de position dĂ©pend essentiellement de la texture du board. En rĂ©sumer, plus le board est dynamique, avec en particulier la prĂ©sence de draws possibles, plus les equities peuvent bouger, et plus la position prend de lâimportance. Les CBets accomplissent peu de choses. En sachant que plus les SPR se rĂ©duisent et plus lâavantage de position diminue. Donc plus le stack effectif est petit par rapport au pot et moins la position est importante. Cette idĂ©e est trĂšs importante pour nos stratĂ©gies de 3bet OOP (et mĂȘme parfois de 4bet) avec des combos qui prĂ©fĂ©reraient avoir la position avec des gros SPR.
Je vais donc vous prĂ©senter les trois types de flop en gardant les exemples donnĂ©s dans âApplications of No Limit Holdâemâ de Matthew Janda .
Flops a): Flops secs avec une ou deux cartes hautes (flops statiques ou âlockĂ©sâ): la position est moins importante. Les equities vont peu bouger. Pour ĂȘtre exact, ce nâest pas quâelle nâest pas importante (elle lâest toujours sauf lorsque le SPR est extrĂȘmement petit), mais elle lâest moins quâavec les textures de flops suivants. On voudra CBet Ă bonne frĂ©quence. Nos sizings dĂ©pendront de notre range advantage ainsi que de notre stratĂ©gie soit mergĂ©e soit polarisĂ©e, avec splittages possibles.
Type de flops: A44r KK4s Q32r AK5r
Flops b): Flops intermédiaires: la position est moyennement importante. On va CBet à moyenne fréquence avec splittages possibles. On est dans une situation intermédiaire entre la précédente et la suivante.
Type de flops: 742r 997r QT5r K65s
Flops c): Low flops et flops drawy (flops dynamiques): la position est importante. Les equities peuvent beaucoup bouger. On va CBet Ă faible frĂ©quence, mais souvent trĂšs cher si on le fait. On aura souvent des stratĂ©gies de jeu diffĂ©rentes en pot 3bet et pots 4bet, surtout sur les low flops. Dâabord parce quâen rĂ©duisant le SPR on a un peu diminuĂ© lâimportance positionnel en nous donnant par exemple la possibilitĂ© de jouer sur deux streets au lieu de trois, et ensuite parce que les ranges Ă©tant diffĂ©rents on peut se retrouver avec un range advantage suffisant pour miser Ă bonne frĂ©quence, mĂȘme si sur certaines turn nous serons amenĂ© Ă check trĂšs frĂ©quemment (je rappelle que la particularitĂ© de ces flops est justement que les equities peuvent fortement changer).
Type de flops: 742s 876s 733s 986s
Note: On pourra cependant avoir des stratĂ©gies de CBet Ă bonne frĂ©quence sur les low boards lorsque nous possĂ©dons le range advantage. Mais il faut avoir conscience que nos adversaires vont souvent faire du floating. Ce qui reportera souvent lâaction au turn oĂč nous devrons dĂ©velopper des stratĂ©gies de protections de ranges puisque nous voudrons alors trĂšs souvent checker une grande portion de nos ranges. Je vous renvoie au paragraphe concernant le check/raise au turn.
> Sur flop a): Comme Vilain va moins bet en position, on va CBet nos mains fortes et nos bluffs.
> Sur flop c): Comme Vilain va beaucoup bet en position, on va check/raise nos mains fortes plus des bluffs.
2) De lâimportance de protĂ©ger nos ranges de check.
Nous avons vu que sur les flops oĂč la position est moins importante nous allons CBet raisonnablement, plutĂŽt polarisĂ© (avec des combos qui ont trois streets de value et de bons bluffs). Nous allons peu ou pas check/raise mais check/call quelques nuts pour les check/raise plus tard.
Nous avons aussi vu que sur les flops oĂč la position est importante nous allons peu CBet, parfois mĂȘme check full range. Nous aurons ici une stratĂ©gie de check/raise polarisĂ©e avec des nuts ou des draws qui font nuts.
Je pense que le plus simple pour essayer de protĂ©ger nos ranges de check est de grosso modo les jouer comme si nous Ă©tions le dĂ©fenseur PF. Sur les flops oĂč la position est importante, comme on va relativement peu CBet on se retrouve presque toujours dans une situation comparable Ă celles oĂč on a call PF, avec cependant quelques diffĂ©rences dues aux ranges qui ne sont pas les mĂȘmes. Nos ranges de check sont donc naturellement protĂ©gĂ©s puisque non affaiblis par un range important de CBet. Notre range moins condensĂ© sera cependant moins dĂ©fendable quâun range de call PF: nous folderons donc plus souvent contre un stab de notre adversaire que contre un CBet lorsque nous sommes dĂ©fenseur. Ce nâest pas grave dans la mesure ou Vilain prend un risque PF pour se retrouver dans cette situation. Cette notion est assez importante et sera reprise les streets suivantes lorsque nous subirons par exemple un stab aprĂšs que Vilain a prĂ©cĂ©demment call.
Je vous renvoie aux sections concernant le jeu en tant que dĂ©fenseur, en particulier celles concernant la façon de jouer nos draw (âCheck/raise et raise CBet au flop en bluffâ.
Sur les textures de flops ou la position est moins importante il peut devenir difficile de dĂ©fendre nos ranges de check puisque nous allons aussi souvent CBet des mains faites et que nous avons beaucoup de air. Bien que ce ne soit pas trĂšs grave puisque Vilain prend un risque PF en callant et ne pourra pas si souvent stab au flop dans ces situations puisque nous allons CBet Ă bonne frĂ©quence, il faut quand mĂȘme protĂ©ger nos ranges. Par rapport Ă la texture de flop prĂ©cĂ©dente nous nous retrouvons dans une situation moins proche de celle oĂč on est caller PF puisque beaucoup de nos combos forts sont CBet. Nous avons donc une situation oĂč nous risquons dâĂȘtre plus capĂ©. Il est alors trĂšs important de check aussi des nuts, comme des top set et top DP qui bloquent le calling range de Vilain si on les CBet, mais il va aussi falloir parfois ĂȘtre prĂȘt Ă faire quelques calls limites et dĂ©licats avec nos meilleures TP que lâon nâa pas CBet. Il peut ĂȘtre difficile de splitter nos combos forts entre 3 barrel et check/call. Ici les reads sur Vilain seront primordiaux pour Ă©viter de faire de mauvais calls (Vilain ne bluff pas assez ou ne va jamais se value cut) ou de mauvais fold (abandonner un combo dans le haut de notre range contre un Vilain trĂšs agressif, surtout si on nâa pas de bloqueurs sur son bluffing range). Dans lâensemble nous allons quand mĂȘme jouer ces combos de maniĂšre assez proche que dans les spots oĂč nous avons call PF.
3) Stratégies de check/raise ou check/call avec nos value hands.
Voici les stratégies habituelles selon les trois types de flops présentés.
a) Les flops quâon va souvent CBet seront rarement check/raise mais souvent CBet ou check/call.
Ainsi nos mains fortes de type TPTK, over-pairs, middle set et bottom set seront CBet. On dĂ©cidera ensuite si on les 3 barrel ou si on check/raise ou check/call selon lâĂ©volution du board et comment le range advantage Ă©volue. Ainsi que de la maniĂšre dont on va jouer nos ranges. Par exemple sur une blank au turn, on peut dĂ©cider de check un fort combo pour protĂ©ger nos ranges de GU.
Nos mains moyennes sont peu vulnĂ©rables, on va peu les CBet et prĂ©fĂ©rer les check/call. On va aussi beaucoup check/call nos forts combos qui bloquent le board: top set et double paire haute. Selon lâĂ©volution du board on choisira ensuite comment les jouer.
b) Les flops quâon va moyennement CBet (et jamais sans equity), seront occasionnellement check/raise. On va donc alterner CBet, check/raise et check/call. Les top sets seront plus souvent check/call (removal effect sur calling range adverse) et les autres sets soit CBet soit check/raise. Sur les streets suivantes on les jouera comme dans le point prĂ©cĂ©dent.
Nos mains moyennes étant plus vulnérables, on va plus souvent les CBet.
c) Les flops quâon va rarement CBet (et jamais sans trĂšs forte equity), seront souvent check/raise. Ces flops seront aussi trĂšs souvent check/fold avec les mains qui possĂšdent peu dâequity.
Nos mains moyennes sont ici trĂšs vulnĂ©rables mais ne peuvent que difficilement ĂȘtre CBet ou check/call. Check/raise devient alors une option intĂ©ressante avec certaines dâentre elles.
Ces flops seront check/raise avec un plus gros sizing que les autres, au moins x4 le bet de Vilain.
=> Plus le flop rend la position importante (low/drawy), et plus on va check/raise nos mains trĂšs fortes.
4) Stratégies résumées:
Flops a):
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TrĂšs peu de check/raise.
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Beaucoup de check/call avec des mains trĂšs fortes (top set et DP max) et des mains moyennes. Les mains les plus fortes seront check/raise soit au turn soit Ă la river. Pour Ă©quilibrer on pourra parfois transformer une main moyenne en bluff en utilisant les notions de removal effect expliquĂ©s dans dâautres sections.
-
Beaucoup de CBets avec des mains fortes (TPTK, overpairs, middle set et bottom set) et des bluffs. En combats de blindes les TPGK deviennent des mains fortes et seront multi barreller. On Ă©quilibrera nos 3 barrel value avec des bluffs qui utilisent essentiellement le card removal effect (QJ sur Kxx x x lorsque le coeur du range de call de Vilain est KQ-KJ).
Flops b):
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On va mixer les check/raise et check/call avec les mains trĂšs fortes. Les top sets seront plus souvent check/call (et check/raise au turn) et les autres sets ainsi que certains combos draws seront check/raise.
-
Les mains fortes (jusquâĂ bottom DP) seront plus souvent CBet mais peuvent aussi ĂȘtre parfois check/call.
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Les mains moyennes seront plutĂŽt check/call.
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Les bluffs avec equity seront plus souvent CBet (FD, OESD, bons draws backdoors, et bottom pairs kicker As avec BDNFD). Les bluffs avec peu dâequity (type gutshot, ou bottom pairs + BDFD) peuvent aussi ĂȘtre check/raise pour Ă©quilibrer nos check/raise en value. Mais pour augmenter lâequity de nos ranges de bluff on devra parfois aussi check/raise des draws moyens de type NFD donk le kicker est une petite carte.
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On va plus souvent GU nos airs sans ou avec peu dâequity, y compris des mains de type underpairs.
Flops c):
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Les mains trĂšs fortes seront toujours check/raise. Mais aussi des mains moins fortes qui sont vulnĂ©rables afin dâempĂȘcher Vilain de facilement rĂ©aliser son equity sur ce type de board. On a peu de FE sur un simple CBet qui nâaccompli souvent pas grand chose contre de bons joueurs.
-
Comme on va trĂšs peu CBet ces flops (et beaucoup check/fold, check/raise et check/call), on va aussi plus souvent check/raise ou check/call nos draws. Puisquâil est difficile dâavoir de la FE sur un CBet.
Un petit mot sur les frĂ©quences de mises en value. Dans le chapitre sur les bluffs nous verrons les bons ratos bluffs/value. Je vais juste dire ici quâen gros avoir 30% de value hands au flop, 50% au turn et 70% Ă la river, sur des mises standards autour des 3/4 pot, est une bonne base. Ces ratios sont Ă appliquer sur des sĂ©quences de mises sur 3 streets, ce qui sera souvent le cas avec des ranges plutĂŽt polarisĂ©s OOP. IP nous verrons que câest un peu diffĂ©rent. Pour les check raise, essayer de maintenir un ratio de 2/1 en bluff/value. Comme nous aurons plus de mal Ă rĂ©aliser lâequity de nos bluff lorsque nous somme OOP, nous aurons un ratio un peu plus important de value hands que lorsque nous raisons IP.
B- Stratégies de CBet IP.
Nâayant plus Ă se prĂ©occuper de lâavantage positionnel de notre adversaire et de la façon de protĂ©ger nos ranges, on va porter lâessentiel de notre attention sur le range advantage et sur la maniĂšre de tirer avantage de la position.
Nous avons vu que OOP, si on nâa pas 3 streets de value il faut mieux en gĂ©nĂ©ral checker. Nous avons aussi vu que nos frĂ©quences de mises en value Ă©taient proches de 30% au flop, 50% au turn, et 70% Ă la river. IP par contre, nous pouvons mettre en place des sĂ©quences de mises en value sur une ou deux streets, ce qui va modifier nos frĂ©quences. Voici ce quâil faut retenir, sur des mises standards de 3/4 pot:
- Avoir 70% de value hands sur le dernier tour dâenchĂšre.
- Avoir 50% de value hands sur lâavant dernier tour dâenchĂšre.
- Avoir 30% de value hands sur lâantĂ©pĂ©nultiĂšme tour dâenchĂšre.
Cependant, comme il est difficile de mettre en place un plan de jeu sur une seule street, car si on bet flop et check turn Vilain pourra souvent bet la river, on va éviter de prévoir un bet pour value sur une seule street au flop, et préférer checker ces mains au flop pour éventuellement les miser soit au turn soit à la river, ou alors les utiliser en bluffcatch sur une street.
Conséquences:
IP, nous allons value bet avec un range plus large et donc plus mergĂ© que OOP, avec des mains qui auraient check/call OOP. Comme des TPGK, voir mĂȘme des paires intermĂ©diaires et 2nd pair bons kicker sur certains flops. Nous allons aussi beaucoup plus miser des combos que nous aurions check/fold OOP, dans lâintention de tuer les equities des ranges de check/fold de Vilain qui possĂšdent environ 25% dâequity. EmpĂȘcher Vilain de rĂ©aliser son equity avec ses mains marginales est plus efficace lorsque nous sommes IP. Nous miserons donc plus souvent nos mains vulnĂ©rables. Nos sizings serons globalement plus petits et nous pouvons mĂȘme Ă©ventuellement splitter entre un plus grand nombre de sizings.
RĂ©sumer:
- OOP: Si nous nâavons pas trois streets de value, nous allons souvent check/call. Nous allons moins souvent CBet et avec un range plus polarisĂ© composĂ© de value hands plus fortes, et une proportion de bluffs plus importante.
- IP: Si nous pouvons avoir deux streets de value, nous allons CBet avec lâintention soit de 2 barrel et check/back la river soit de check/back le turn et bet la river (ou call une mise adverse). Je conseille de 2 barrel les mains les plus vulnĂ©rables et de check/back turn et bet river les mains les plus solides.
EDIT: Oubli de ma part qui sera rectifiĂ© dans la version dĂ©finitive en pdf: Lâavantage de range prĂ©domine toujours sur lâavantage de position. Sur certaines textures dynamiques, comme les low flops, lâavantage de position ne fait que se cumuler Ă lâavantage de range. Dans les pots 3bet, les ranges Ă©tant trĂšs diffĂ©rents, les stratĂ©gies de CBet ne sont plus les mĂȘmes.