J’ai aussi longtemps ressenti un sentiment d’injustice exacerbé quand je perdais, je dirai même que ce n’était pas propre à une session, mais même au niveau d’une seule main ça peut me frustrer si l’adversaire joue mal et qu’il est récompensé au showdown.
Je crois qu’on ne résout jamais totalement ses biais mentaux, mais en travaillant on arrive à mieux comprendre ce qu’est la variance, pourquoi on a de telles émotions…
Quand on commence à comprendre, ça devient ensuite plus facile d’accepter,
même si la variance et nos émotions existent toujours.
Je vous donne quelques pistes qui m’ont permis de progresser.
Pour la variance, je pense que même pas 10% des joueurs réguliers sont capables d’expliquer le concept en quelques phrases simples.
Avoir une définition concise et compréhensible permet dans un premier temps de démystifier un concept sur lequel on a très peu de levier.
C’est à dire que pour beaucoup, il s’agit de croyances, ce qui peut mener à des conclusions totalement loufoques de notre esprit, alors qu’en fait c’est tout bêtement une mesure.
Penchez vous aussi sur les études en psychologie qui ont permis de comprendre
que le cerveau humain n’est pas « câblé » pour appréhender ce genre de concept.
On a énormément de biais sur tout ce qui est lié au risque, à l’aléatoire, les grands nombres… qui sont dû à des milliers d’années d’évolution pour perpétrer l’espèce, mais à notre détriment quand il s’agit de jouer au poker.
Pour les émotions, c’est vraiment plus propre à chacun, car on a tous des émotions plus ou moins différentes suite à notre parcours.
Dans un premier temps, il faut les repérer et les nommer, ce qui est plus facile à dire qu’à faire.
Pour cela la méditation est un outil puissant qui entraîne à avoir conscience de ce qui se passe à l’intérieur de soi, et ainsi de pouvoir observer nos émotions, puis de repasser sur son focus.
Il y a ensuite des techniques pour « laisser couler ces émotions », par exemple Tendler parle d’injecter de la logique, en quelques sorte un mantra qui nous permettra de passer à autre chose.
Cette solution a l’avantage de pouvoir résoudre rapidement notre trop plein émotionnel,
mais elle ne règle pas le problème de base.
Pour cela il faut souvent aller chercher plus loin, et il s’agit d’un long travail sur soi-même
afin de comprendre pourquoi on a ce type d’émotion et de revenir à la source.
L’aide extérieur est une possibilité pour effectuer ce travail, d’ailleurs Benjamin Chalot en parle dans une interview à quel point consulter un psychologue peut aider dans ce domaine.
D’ailleurs je trouve ce travail de plus en plus passionnant et il ne s’agit plus seulement de poker, mais de devenir une meilleure version de soi.