Elaborer un plan de jeu au poker

• 10 janvier 2014
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Les joueurs de poker se focalisent généralement sur la technique. Mais il est important de ne pas sous estimer d'autres aspects indispensables pour espérer être gagnant sur le long terme. L'élaboration d'un plan de jeu fait partie des étapes importantes vers le succès ! A lire et à relire donc.

Préambule : Elaboration d'un plan de jeu au poker

J’ai eu l’idée d’écrire cet article à l’occasion d’un cours en direct avec un de mes élèves. Alors que je coachais ce joueur sur une table de cash-game No-Limit 6-Max particulièrement loose passive, la meilleure façon d’appréhender cette partie m’a semblé évidente : mon élève devait formuler clairement un plan de jeu, et s’y tenir.
Bien qu’un plan de jeu soit utile pour la plupart des variantes de poker, je dirais qu’il l’est davantage en No-Limit, du fait de l’importance des différents styles de jeu. Vous trouverez dans cet article quelques exemples d’éléments à prendre en considération en vue d’élaborer un plan de jeu.

A quel moment élaborer un plan de jeu ?

Si vous ne jouez que sur une seule table de cash-game No-Limit, vous disposerez de beaucoup de temps entre chaque coup pour élaborer votre plan de jeu. Je n’insisterai jamais assez sur l’importance d’observer attentivement le déroulement de la partie même quand vous n’êtes pas impliqué dans un coup.

Quel style de poker allons nous jouer ?

Cette question dépend du degré d’agressivité de la partie, ainsi que de l’avantage que vous pensez avoir à votre table. Lors de la session de coaching qui m’a amené à rédiger cet article, mon élève jouait à une table loose passive, où ses adversaires privilégiaient les checks et les calls, et ne relançaient que leurs doubles paires ou des mains supérieures.

Dans ce cas précis, le plan de jeu est particulièrement clair. Mon élève jouissant d’un edge particulièrement énorme, je lui conseillais d’adopter une approche très prudente : avec une main correcte au flop sans être très forte, comme par exemple une top paire avec un bon kicker, ne pas tenter de slowplay, mais plutôt calibrer correctement ses mises afin de ne pas créer un pot trop gros. La raison est simple, face à des adversaires faibles, vous ne devez pas investir trop d’argent dans des situations marginalement profitables, mais plutôt attendre d’avoir une main très forte pour pousser vos jetons.

Pour simplifier, quand vous disposez d’un avantage certain à une table passive, vous pouvez réduire fortement la variance, et éviter les risques inutiles. En effet, vos pertes proviendront majoritairement d’un engagement trop fort avec vos mains marginales, c’est-à-dire des coups au cours desquels la chance à un rôle important.
Au contraire, les parties ultra agressives vous obligeront à tenter des moves risqués et à haute variance, comme par exemple de grosses sur-relances préflop avec AQ contre ce qui est probablement un vol de blinde.

Quel plan de jeu : Allons nous élaborer un poker standard ou plus élaboré ?

De nombreux joueurs vous répondront qu’il s’agit d’une question de style de jeu. En fait, il n’en est rien. Tenter de piéger des joueurs loose passifs est une très mauvaise idée, car ils ne prendront pas assez souvent l’initiative du coup pour rendre votre stratégie profitable.
Dans des parties très loose agressives, vous ne souhaitez pas évincer vos adversaires du coup trop rapidement. Laissez-les vous bluffer avant de leur revenir dessus.

Votre range de main de départ

Votre range dépendra fortement du niveau d’agression de la partie. Face à de nombreuses relances préflop, jouer des petites paires et des connecteurs assortis deviendra moins profitable. Inversement, à une table composée d’adversaires limpant beaucoup de mains jouissant de bonnes cotes implicites, n’hésitez pas à relancer davantage, même avec des mains de force moyenne comme AT.

Un plan de jeu pour chaque adversaire

La plupart du temps, vous serez assis à des tables hétérogènes, incluant de bons joueurs agressifs, des fishs loose passifs, et des adversaires ultra agressifs. Dans ce type de partie, vous n’arriverez pas à élaborer un plan de jeu unique qui soit efficace pour toute la table, mais vous devrez plutôt être flexible et adapter votre stratégie.
Généralement, vous préfèrerez éviter d’affronter les bons joueurs tights. Pour se faire, vous devrez réduire votre range de call face à une relance de leur part. Quand vous serez impliqué dans un coup, jouez-le le plus simplement possible, pour ne pas vous faire outplay.
Contre les joueurs loose passifs, vous savez déjà qu’il est préférable de jouer un poker standard, en ne misant que pour la valeur de vos mains. Vous pouvez tenter d’élargir quelque peu votre éventail d’ouverture préflop, afin de jouer davantage de coups contre ces adversaires.
Pour contrer les joueurs loose agressifs, vous devrez à la fois élargir votre range de sur-relance pré flop, mais aussi tenter de piéger régulièrement vos adversaires postflop.
Cette stratégie vous rendra bien moins prévisible. Vos adversaires auront une image de vous parfois serrée, loose, ou standard, voir même celle d’un joueur pratiquant un poker plus élaboré.

Les tournois au poker

Les tournois sont plus complexes à appréhender, la structure évoluant graduellement force les joueurs à s’adapter en permanence, et impacte de la même façon votre plan de jeu. Cette problématique sera traitée dans un article dédié.
 

Conclusion : élaboration d'un plan de jeu au poker

Formuler explicitement un plan de jeu facilitera votre processus de prise de décision, et repoussera plus tard dans le déroulement du coup vos décisions les plus délicates. Ce plan de jeu vous permettra également de réduire la variance aux parties faciles, et vous forcera à adapter votre jeu à chaque joueur présent à la table.
Un plan de jeu est relativement simple à mettre en place, et ne nécessite que d’observer la partie en cours. Pourquoi n’essayeriez-vous pas d’en mettre un en place à votre prochaine table de cash-game NL?

Traduit de l'anglais par TicEtTac