- 14 juin 2012
- PokerAcadémie
- 4212
- 7 Commentaires
L'éditeur français 3bet publishing vient de fournir gracieusement à Poker-Académie, un nouvel extrait de sa dernière traduction française du livre: "Les secrets des Pros Tome 2". Voici une des mains commentées en PLO 200$/400$ opposant Rob Hollink et Urindanger.
N'oubliez pas que l'offre promotionnelle pour l'achat groupé des 2 tomes "Les secrets des Pros" est toujours disponible. Pour en savoir plus cliquez ici.
Main n°2 : Omaha pot limit 200$ 400$
Étudions maintenant une main de tête à tête en 200$ 400$ entre Urindanger et moi. Ce coup me semble intéressant car il n'est pas évident de savoir si j’ai joué la main correctement, ou de façon légèrement trop risquée. Peut-être que j’obtiendrai une réponse de la communauté des joueurs d’OPL après la publication de ce livre. Je me trouve en petite blinde/bouton et le plus petit tapis (Urindanger) est de 20k$, soit 50GB.
Siège n°2 : Rob Hollink (31 002,50$) mise la petite blinde de 200$, et joue au bouton
Siège n°4 : Urindanger (20 370,50$) mise la grosse blinde de 400$
Rob Hollink :
Préflop (pot = 600$/deux joueurs):
Rob Hollink relance à 1 200$
Urindanger suit pour 800$
Je relance à 1 200$ du bouton avec A J 5 4 deux couleurs, et Urindanger suit. Pour moi, la relance préflop constitue la meilleure option. Néanmoins, comme mon adversaire ne possède que 50GB de profondeur de tapis, une relance plus faible aurait été préférable.
Flop (pot = 2 400$/deux joueurs):
66s
Urindanger check
Rob Hollink ( ) check
À la suite du check d’Urindanger, j’estime avoir deux options correctes. Afin de prendre la bonne décision, l’important ici consiste à parfaitement connaitre le style de jeu au flop de mon adversaire. Comme je suis plus un joueur qu’un observateur, je ne possède pas cette information. L’unique information dont je dispose au sujet d’Urindanger, c’est d’avoir entendu de nombreux jeunes joueurs online parler de cet adversaire avec respect. Je suppose que ce joueur est également un gamin, et les jeunes et bons joueurs du net pratiquent un poker très agressif. Si je mise au flop, et qu’il me relance, je dois abandonner ma main. Je ne peux décemment pas suivre ici avec le mauvais côté du tirage quinte. Je ne dispose que de 4 outs pour le jeu maximum, ce qui n’est pas suffisant. De ce fait, j’ai opté pour un check au flop, en partie à cause de ses 50GB de profondeur, et également parce que cette taille de tapis augmente drastiquement la probabilité d’un check-raise de sa part. Plaçons-nous un instant à la place de ce joueur. Il sait que je ne miserais qu’avec mes bonnes mains, ou alors avec rien du tout. De ce fait, mon check au flop doit lui faire penser que je possède un début de main, mais pas beaucoup plus.
Turn (pot = 2 400$/deux joueurs):
Urindanger mise 1 800$
Rob Hollink: suit 1 800$
La amène maintenant deux Piques au tableau. Urindanger mise 1 800$, et je suis. Je l’imagine ici miser avec un éventail de mains vraiment large ; la plupart étant correctes (disons une double paire ou plus), mais également avec ses tirages quinte et couleur, avec de fortes probabilités qu’il tire une salve supplémentaire à la River. En outre, il misera un certain pourcentage de ses mains qui ont complètement manqué le tableau, mais pas trop souvent non plus s’il me met sur une over-paire – ce qui semble très probable à la suite de mon check au flop. De ce fait, la mise de mon adversaire peut signifier de nombreuses choses différentes. Normalement, je n’ai aucune raison de suivre sa mise au Turn, et pour être honnête, mon call n’est sûrement pas correct. Néanmoins, quelques petits détails rendent le call envisageable. Lorsque je call, mon adversaire doit en toute vraisemblance me placer sur les Piques. Ainsi, quand il m’attribue une main composée d’une paire et de deux Piques, je viens de l’amener à l’endroit où je souhaitais. Son évaluation de ma main est erronée. Vous, lecteurs, devez comprendre que ce résultat représente un élément fondamental du poker. Quand vous parvenez à brouiller complètement votre adversaire quant à la lecture de votre main, il devient délicat pour lui de prendre les bonnes décisions. C’est pourquoi je call ici dans l’espoir d’améliorer ma main en quinte maximum, ou de remporter le pot grâce à l’arrivée d’un As, un Valet, ou un 8 à la River. Dans certaines de ces situations, je me verrais confronté à une décision délicate face à une mise adverse à la River. Et bien évidemment, je pourrais emporter le pot en bluffant si un Pique arrive. Suivre au Turn sans l’intention de bluffer la River constitue très souvent une erreur.
River (pot = 6 000$/deux joueurs):
Urindanger mise 3 200$
Rob Hollink ( ) relance à 9 400$
Urindanger jette
Résumé (pot total = 12 400$)
Urindanger muck à la River et perd 6 200$
Rob Hollink remporte le pot à la River et gagne 6 200$
Analysons maintenant l’action à la River. Urindanger mises 3 200$ dans un pot de 4 800$. Ici, je dois réfléchir à un éventail de mains avec lequel ce joueur peut miser. S’il pense que je détiens probablement les Piques, il peut préférer checker cette River avec des mains comme un double paire, ou un brelan. Lorsque le 10 complète sa quinte, il peut également checker la River. Il peut agir de la même façon quand il possède une couleur non maximum. De ce fait, avec de nombreuses bonnes mains, il ne misera pas ici. Maintenant, penchons-nous sur les mains qu’il va miser. A ce stade, cet éventail est plutôt restreint. Il peut miser avec le jeu maximum, mais c’est presque la seule main avec laquelle il pourra le faire. De ce fait, un important pourcentage de son éventail de mises ne sera qu’un bluff pur. Avec tant de tirages manqués qu’il peut détenir, il peut souhaiter s’offrir lui-même des cotes de 1,5 contre 1 (en risquant 3 200$ pour 4 800$) afin d’emporter le pot malgré tout. Je jouerais sa main de façon identique. Avec 8 000$ au milieu, et de fortes probabilités pour que mon adversaire ne possède rien du tout, il devient facile pour moi de relancer sa mise. Même lorsqu’il détient une vraie main, sans être le jeu maximum, ce à quoi je ne m’attends pas vraiment, il ne suivra probablement pas souvent ma relance. Ainsi, j’ai relancé et obtenu ce que je souhaitais – un abandon de sa part. Évidemment, nous ne pouvons pas continuer à utiliser cette ligne de jeu, une fois qu’un rival à découvert ce que nous faisions. Il commencerait rapidement à miser et à suivre une relance avec ses mains médiocres, ce que nous cherchons absolument à éviter.
Il peut être intéressant d’analyser quelques autres situations potentielles à la River. Mettons que la River amène un Pique, et que notre adversaire ne mise pas. Ici, la situation devient bien plus complexe, car il détient probablement une bonne main. Vous devez vous en remettre à votre lecture ici. Vous savez qu’il possède sûrement une main, et qu’il vous a placé en toute vraisemblance sur les Piques. Afin de prendre la décision correcte, vous devez disposer de nombreuses informations sur ce joueur. Tenter un bluff face aux joueurs les plus serrés, et opter pour un check contre les plus braves, semble une bonne stratégie. Lorsqu’un As ou un Valet arrive à la River et qu’il mise, la décision est délicate pour nous. Une bonne lecture du jeu adverse serait la bienvenue à ce stade du coup. Comme je le disais en introduction, j’estime que cette main est intéressante, notamment ma relance à la River. J’espère qu’une âme charitable pourra m’expliquer dans quelles situations cette ligne est correcte.
{source}[[?php $publication=60; include('./0_dvp/replayer/publication.php'); ?]]{/source}