Les 5 règles fondamentales du jeu short-stack au poker

Les 5 règles fondamentales du jeu short-stack au poker

Quand vous décidez de jouer short-stack, un nombre très limité de moves représenteront la plus grosse partie de vos bénéfices. Il est donc important d’identifier rapidement les situations profitables, et d’en exploiter le plus possible. Dans cet article, nous passerons en revue 5 stratégies classiques et extrêmement rentables.


Sur-relancer pour la valeur de votre main

Commençons par la situation la plus évidente : UTG ouvre à 35€, un joueur le suit, et vous découvrez une paire de Rois en grosse blinde. Vos Rois sont généralement largement devant le range du relanceur UTG, vous devez donc tout simplement partir à tapis.
C’est un exemple typique de relance pour la valeur de votre main, c’est-à-dire que vous gagnez de l’argent en dominant le range de votre adversaire.


Sur-relancer un adversaire faible

Comme le vol de blindes est fréquent aux parties 6-max, vous affronterez régulièrement des adversaires avec une main faible, même après vous avoir relancés. C’est souvent le cas quand vous êtes dans les blindes, et qu’un joueur en position tardive relance.
Ici, vous pouvez partir à tapis avec la majorité de votre range, tant que votre adversaire ne s’adapte pas en suivant plus fréquemment vos sur-relances. Ce n’est pas assimilable à une relance pour valeur, mais plutôt à un semi-bluff, dans la mesure où vous serez souvent dominé en cas de call. Comme le range adverse sera faible, vous remporterez souvent le pot, tout en conservant un minimum d’équité quand votre adversaire vous suivra avec une main robuste (surtout si vous êtes raisonnable, et n’ajoutez pas trop de poubelles dans votre éventail de semi-bluff).
Prenons un exemple afin d’illustrer cette situation. Dans un partie 5€-10€, tous les joueurs se couchent jusqu’à la petite blinde qui relance à 40€. Vous avez remarqué que dans ce spot, votre adversaire vous relance plus de 50% du temps. Vous avez QTo, et 200€ de tapis. C’est une excellente situation pour semi-bluffer, car votre main se comporte bien en défense, et le range adverse est vraisemblablement assez faible.


Le squeeze, pour récupérer la dead money

Un squeeze c’est quand un joueur relance, est suivi par un ou plusieurs adversaires, et essuie une sur-relance. Le premier relanceur est alors coincé (Ndt : « squeezed ») entre le sur-relanceur, et les joueurs ayant simplement suivi la première relance, et qui peuvent être en train de camoufler une main forte.
Du point de vue du sur-relanceur, le squeeze est intéressant car même si plusieurs joueurs ont suivi la première relance, ils n’ont que rarement une main forte. En effet, dans ce cas, ils auraient vraisemblablement 3-bet le relanceur initial. Bien que le « squeezer » affronte plusieurs adversaires, le seul danger provient du premier joueur ayant relancé. L’argent des joueurs ayant suivi est souvent considéré comme de la « dead money », car bien qu’ayant volontairement contribué au pot, ils ne seront que peu enclin à défendre leur main face à une sur-relance.
Pour le joueur short-stack, cette « dead money » permet d’améliorer les cotes du pot qui lui sont offertes. Grâce à ça, il pourra partir à tapis de façon profitable avec bien plus de mains que face à un unique relanceur.
Par exemple : un joueur standard ouvre à 35€ depuis la MP, le CO et le Bouton suivent. Si ces 2 joueurs ont tendance à piéger fréquemment leurs adversaires, et que le premier relanceur ne suit pas trop souvent les sur-relances, un short-stack peut pousser ses 20BB avec des mains aussi faibles que 87s. Certaines de ces séquences de jeu sont traitées en détail dans la section « avancée » de notre site.


Jouer serré dans les premières positions

Bien que défenseur d’une approche short-stack opportuniste basée sur de nombreux vols, je considère qu’un jeu extrêmement serré dans les premières positions est la clé d’une stratégie gagnante. En un mot, quand vous ouvrez en early position, et essuyez une sur-relance, soit vous êtes directement à tapis, soit votre tapis est trop faible pour faire fold votre adversaire avec un 4-bet. Votre seule chance de gagner le coup est donc de remporter l’abattage. En comparaison, dans de nombreuses autres situations où vous êtes le sur-relanceur, vous pouvez faire abandonner votre adversaire, OU remporter l’abattage en cas de call.
Jouer extrêmement serré préflop vous permettra de piéger des joueurs qui n’ont pas mesuré à quel point votre range de relance dans les premières positions est tight. Cela vous permet également d’équilibrer votre fréquence d’ouverture, si vous relancez fréquemment en position tardive.

Voler les blindes à bas prix

Affronter la sur-relance d’un short-stack est généralement une mauvaise nouvelle. Non seulement suivre avec une main spéculative ne sera certainement pas profitable (car le short-stack n’offre pas de cotes implicites intéressantes), mais en plus, ces joueurs sont réputés pour avoir un range de sur-relance serré.
Bien évidemment, vous devez capitaliser sur cette image quand vous jouez short-stack. De nombreux adversaires ne défendront pas leurs blindes contre vous, même face à une faible relance de 2.5 ou 3 fois la grosse blinde. Assurez-vous de bien identifier ces joueurs, et de voler continuellement leurs blindes.


Résumé

Il y a 5 moves ou stratégies générales qui vous permettront d’engranger la plupart de vos profits quand vous jouerez short-stack :

  • la sur-relance pour valeur,
  • la sur-relance en semi-bluff face à des joueurs faibles,
  • l’identification des situations profitables de squeeze,
  • un jeu serré en early position,
  • des tentatives répétées de vols de blindes contre des joueurs qui ne se défendront pas.

 

Traduit de l'anglais par TicEtTac

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