Poker fermé limite - Article 6: Etudes de cas

• 13 mai 2007
• Nico_1963
• 5750
•  PA  1

Nous avons vu quelles étaient les mains candidates pour entrer ou attaquer le coup. La hauteur nécessaire d'une main dépend en synthèse du nombre de joueurs à parler, de la structure des blinds et du type d'action que vous entendez mener (bet/raise). Cet article revient sur les tables d'actions, les complète et les étaye par quelques cas concrets

Rappel des tables d'actions:

Lecture directe

Cas 1

Structure 1/2 $

Vous êtes premier à parler sur une table de 5 joueurs, avec une paire de dame en main. C'est exactement le cas décrit par la première matrice dans la colonne (5 joueurs). Les probabilités montrent qu'il est nécessaire d'avoir au minimum une paire de dame quand il y a encore 4 joueurs à parler pour entrer dans le coup. Toute combinaison inférieure aurait une espérance de gain négative.

Cas 2

Structure 1/2 $

Vous êtes second à parler sur une table de 6 joueurs avec une paire de roi en main.

Le premier à parler passe, que faites vous ?

Ce cas est quasiment identique à celui où vous êtes premier à parler sur une table de 5 joueurs. On sait qu'il faut au minimum une paire de dame pour entrer, mais la matrice indique que le raise n'est recommendable qu'à partir d'une paire d'as. Avec la paire de roi, il vous faudra juste entrer avec un bet.

Cas 3

Structure 3/6 $

Vous êtes Troisième à parler sur une table de 5 joueurs, les deux premiers passent, vous avez une paire de valet. Il vous faudra alors relancer. Vous êtes finalement dans la situation où vous êtes premier à parler sur une table de 3 joueurs. La matrice des actions vous indique que la paire de valet est exactement le jeu minimum à partir duquel un raise est conseillé. Alors n'hésitez pas.

Lecture indirecte

Cas 4

Structure 5/10 $

Vous êtes second à parler sur une table de 5 joueurs. Le premier joueur à parler est un joueur serré agressif. Il entre avec un bet. Vous avez une paire de roi, que devez vous faire ?

La premiere conclusion que vous pouvez tirer de cette situation est que le joueur en premier a, à priori, soit une paire de roi - soit une paire de dame.

Si ce joueur est effectivement serré et aggressif, sur une paire d'as ou plus il aurait attaqué, s'il avait moins qu'une paire de dame, il ne serait pas entré dans le coup (autrement il serait entré dans le coup avec une main à espérance de gain négative ce qui est plutôt une caractéristique du joueur lache).

Vous avez une paire de roi en main, votre jeu est donc, en toute probabilité, supérieur ou égal au premier joueur. De plus, la paire de roi et le jeu minimal à partir duquel il faut raiser si vous êtes premier à parler sur une table de 4 joueurs. En conclusion, puisque vous devez jouer aggressif, vous devez ici relancer.

Cas 5

Structure 3/6 $

Vous êtes 3ième à parler sur une table de 5 joueurs. Le premier joueur, plutôt serré-passif entre avec un bet, le second joueur passe. A vous de parler, vous avez une paire de valet en poche.

La seule conclusion que vous pouvez tirer du premier joueur est qu'il devrait avoir au moins une paire de dame mais au maximum une double paire. Plus le joueur est passif plus sa main sera haute quand il attaquera avec un raise. A vous d'estimer la fourchette en fonction de l'analyse que vous aurez du joueur.

Votre paire de valet parait donc bien légère. Faisons un premier bilan. Il y a sur la table 7$, les 4$ dollars des blinds plus les 3$ du "serré-passif".

Vous devez donc mettre 3$ pour en gagner 10$ (les 7 déjà sur la table plus les 3 à vous), mais les probabilités sont contre vous. Contre un joueur serré-passif, jeter une paire de valet dans cette situation n'est pas un mauvais conseil. En fait, vous n'avez pas encore assez d'outils pour estimer ce type de situation. Il vous faut connaitre les probabilités d'amélioration d'une paire en double paire ou plus. Si au final, la probabilité que votre jeu l'emporte, après changement des cartes, est supérieure à 3 fois sur 10, comme vous devez mettre seulement 3$ pour en gagner 10, cette situation vous est favorable sur le long terme. Nous traiterons des probabilités d'améliorations dans un prochain article

Le cas du sur-raise

Structure 1/2 $

Vous avez une paire d'as en main sur une table de 5 joueurs. Les 2 premiers joueurs passent, le 3ième joueur, serré-agressif, relance devant vous. A vous de parler, que faire ?

Voici un cas également intéressant qui fera l'objet d'un article entier. Que pouvez vous conclure d'une telle relance. D'après la matrice d'actions, ce joueur a au minimum une paire de 10. Cela signifie qu'il peut avoir une paire de valet, de roi, un brelan ou plus encore, qui sait ?

Devant une telle incertitude, qu'allez vous faire avec votre paire d'as. Et bien, il faut calculer ici quel est le jeu médian entre une paire de 10 et le jeu maximum (la quinte flush), si votre paire d'as est supérieur à ce jeu médian (en terme de probabilité d'apparition) il vous faudra sur-relancer, ou alors juste suivre.

La paire de 10 a une probabilité d'apparition de 0,2392615, la quinte flush royale de 0,0000015. Le jeu médian a donc une probabilité d'apparition de (0,2392615 + 0,0000015) / 2 = 0,12. Sachant que la paire de roi a une probabilité d'apparition de 0,14 et que la paire d'as à une probabilité d'apparition de 0,11 ... votre main devrait en moyenne être supérieure à celle de votre adversaire dans ce type de situation. Il serait donc sage de sur-relancer.Mais nous aurons l'occasion de revenir sur ce concept dans un prochain article.