- 17 mars 2015
- Yeepaa
- 3935
- 13 Commentaires
Dans ce cours, Yeepaa, coach spécialiste en Omaha nous présente le concept de la jouabilité en PLO.
Introduction sur la jouabilité en PLO
On parle souvent/tout le temps de jouabilité pour les mains de PLO.
On oppose d’ailleurs relativement souvent la jouabilité d’une combinaison de 4 cartes à sa capacité à faire un jeu max (nutiness).
On parle aussi régulièrement de floppabilité, restreignant un peu le potentiel de la main à sa capacité à trouver un flop favorable.
Ceci est très intéressant et surtout dans les pots 3bet, pour la simple raison qu’il faut trouver une raison “suffisante”, notre équité, pour pouvoir continuer dans le coup soit en partant à tapis sur ce même flop soit en misant et en étant call par un adversaire qui ne souhaite pas enflammer un coup, le check/call ou call IP sera rarement une très bonne option, sauf à jouer très deep.
On va prendre une main standard en ce qui concerne la jouabilité/floppabilité, à savoir un rundown parfait doublement assorti.
Prenons un cas assez fréquent au PLO, nous considérons le coup 100BB deep, nous sommes au bouton avec 8765ds (ds=double assortie) et nous ouvrons à 3bb de façon classique, la SB fold et la BB nous 3bet à 9,5BB.
Les options sont :
4bet - pas inenvisageable mais un peu “brutale” et on gache clairement la jouabilité de notre main qui a un énorme potentiel au flop.
Fold - bien weak, notre main peut toucher énormément de flop (comme nous allons le voir après)
Call - à mon sens la meilleure option à ces profondeurs.
Nous allons utiliser Propokertools pour voir comment se comporte notre rundown face à une main comme AAJTss (ss=single suited).
Jouabilité en PLO: exemple concret
Déjà, on constatera que notre main a 43% d’équité contre la main que nous avons attricué à notre adversaire (contre une paire d’As “aléatoire”, nous aurions aux alentours de 44-45%), ce qui n’est pas négligeable additionné à la puissance de la position.
Le graphique au dessus de l’équité se lit de la façon suivante :
L’abscisse représente le pourcentage de flop, nous avons déterminé 2 lignes verticales qui se situe pour la noire à 50% des flops et la rouge aux alentours de 42%.
L’ordonnée représente l’équité minimum que nous aurons en rapport au %tage de flops, les lignes horizontales représentes donc notre équité sur le %tage de flop correspondant.
On constatera donc que sur 50% des flops nous aurons une équité avoisinnant les 43% et que sur environ 42% des flops nous aurons 50% d’équité. (on verra aussi qu’une fois sur 4 en moyenne, nous aurons 75%)
Pour reprendre notre coup :
Le pot au flop fait 19,5BB avec 90,5BB chacun à mettre au milieu.
Si on fait un Ev équivalent a du no limit - 90,5/200,5 (notre mise potentielle divisée par la mise + celle de l’adversaire + le pot) => il nous faut 45% pour Break Even (EV0) et donc dès que nous dépasserons ces 45% nous passerons a EV+.
On voit que sur environ 50% des flops nous aurons ces 45% (50% de flop nous donnerons 43%, on ne va pas fignoler et se dire que avec la position, ces 2% “manquants” seront largement compensés).
Aparté: un constat assez drole est que si notre adversaire ne nous avez pas 3bet, il nous faudrait 48% pour tout mettre profitablement au flop
De plus le caractère de Floppabilité nous amène à une situation qui n’est heureusement pas borné à All in ou rien (merci aussi à la limitation de POT des mises).
Imaginons un flop ou nous percutons une paire sur un baby board sans doublettes et sans FD (ou en tous cas qu’on a pas, et on ne peut pas y préter trop attention dans un 3bet pot).
Flop : 2 3 7
Nous aurions donc une paire, soit des “tirages” DP et des backdoor str8 ce qui nous donnera une situation de coin flip sur ce flop.
Flop : 2 7 T
Même si notre adversaire à hit une paire en plus de son overpaire, nous sommes dans une situation équivalente, soit un coin flip
Flop : 2 4 6
Nous aurons environ 60%
Flop : 2 8 9
Nous aurons 42,93% (faire attention à quel coté du tirage quinte se trouve notre main)
Nous voyons donc que nos options seront un peu plus importante que le raise vs le Cbet de notre adversaire du fait des possibilités d’amélioration que nous avons dans de nombreux cas.
Ici, nous avons déterminé une floppabilité importante de notre main, pour ce qui est de sa jouabilité, pour ma part, je vais “recouper” cette capacité à flopper un jeu/draw fort avec les avantages de jouer un coup développé.
En effet, selon les flops que nous trouverons, notre équtié sera énorme (ou suffisante au titre de l’EV) ou elle aura des capacités à s’améliorer.
Je serais tenté de dire que sur un flop ou nous avons 40% il sera intéressant de raise le Cbet de notre adversaire pour maximiser notre FE.
Pour les cas où nous avons une équité supérieure, il sera possible de ne pas partir all in (ou en tous cas nous commit) sur le flop en raisant le Cbet et ce d’autant plus si l’adversaire est de nature à 2 barrel très souvent dans un 3bet pot en ayant l’initiave préflop. Il peut nous mettre sur une overpaire comme les KK avec un backdoor FD et/ou une OP + 1 paire splité au flop nous donnant un peu d’équité en plus.
Il sera rarement bon toutefois de sous jouer notre main, car une mauvaise carte dans les cas ou nous aurons une simple paire + des backdoors va s’écrouler et sur une carte qui connecte encore un peu plus l’adversaire risque de ne plus injecter le moindre jeton de plus.
Ce n’est qu’un topo et c’est un exemple “clos” avec 2 mains bien déterminées mais elle vous donnera l’idée générale.