- 11 décembre 2012
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Cet article va démontrer que posséder une ou deux cartes clés peut impacter la probabilité d’apparition de certaines catégories de mains chez votre adversaire. Une grosse relance pré-flop en bluff constitue un des exemples illustrant le mieux le principe du card removal effect.
Les joueurs professionnels de blackjack sont habitués au concept de card removal effect car c’est un fondement de la théorie de comptage des cartes. Au poker, ce concept de card removal effect est primordial en Stud, mais n’est que très peu étudié au Texas Hold’em. Cet article va démontrer que posséder une ou deux cartes clés peut impacter la probabilité d’apparition de certaines catégories de mains chez votre adversaire. Une grosse relance pré-flop en bluff constitue un des exemples illustrant le mieux cet effet.
I. Qu’essayons-nous de calculer ?
Pré-flop, vous effectuez une énorme sur-relance à tapis en pur bluff. Comme vous représentez beaucoup de force avec ce move, vous estimez que votre adversaire n’est susceptible de suivre votre mise qu’avec au minimum une paire de Dames, et AK.
Dans cet exemple, vous souhaitez évaluer le risque d’affronter une de ces mains, en fonction de vos propres cartes. Nous allons étudier deux cas. Dans le 1er, nous partirons du principe que le range adverse est complètement aléatoire. Dans le 2nd, nous réduirons arbitrairement l’éventail adverse à seulement 21% des mains de départ possibles.
a. 1er cas : votre adversaire détient une main aléatoire
En s’affranchissant totalement du card removal effect, il existe 1326 mains de départ possibles avec un paquet de 52 cartes. Le range [QQ+, AK] totalise 34 mains1, soit 2.56% du total.
Si vous enlevez 2 cartes du paquet, vous enlevez 50+51 combinaisons. Et le nombre de mains de départ possibles chute à 1326 - 101 =1225. Si par exemple vous avez un roi et une dame en main, votre adversaire ne peut pas avoir ces cartes. Et cela supprime des combinaisons dans le range [QQ+, AK] qui ne totalise plus que 24 mains. Le risque que votre adversaire détienne maintenant une main avec laquelle il va call tombe à 1.96%, soit environ 75% du risque initial (2.56%) lorsque nous n’éliminons ni un Roi, ni une Dame.
Que se passe-t-il maintenant si vous détenez A2 ? Vous affrontez toujours une des 1 225 mains de départ possible. Parmi ces mains, vous en redoutez 27 avec lesquelles votre adversaire va suivre votre bluff. Ce range représente 2.20% du total des mains, soit 86% du risque initial (2.56%)
b. 2nd cas : votre adversaire détient un range plus resserré
Généralement, lorsque vous envisagez un gros move, c’est que la ligne de jeu de votre adversaire suggère qu’il possède une bonne main. Dans cet exemple, nous décrétons arbitrairement que celui-ci joue 21% des mains de départs. Afin de refléter au mieux le range d’un joueur classique de NL Hold’em, nous allons choisir l’éventail suivant : [22+, AT+, A2s+, KJ+,QJ, JT, T9s-54s, J9s-86s].
Ce range représente un total de 278 mains, parmi lesquelles 34 vont suivre votre bluff, soit 12.23%.
En enlevant KQ, nous réduisons le nombre total de mains à 249, parmi lesquelles 24 vont suivre votre mise, soit 9.64%, ce qui représente seulement 79% du risque initial.
En enlevant A2, nous réduisons le nombre total de mains à 248, parmi lesquelles 27 vont suivre votre mise, ce qui représente 10.89% du range de départ, et 89% du risque initial.
II. Conclusion
Posséder une ou deux cartes clés peut drastiquement réduire le risque d’affronter une des meilleures mains de départ. Tant que votre adversaire détient un éventail de mains de départ suffisamment large, le card removal effect est relativement stable.
Les résultats de cet article démontrent que prendre en compte le card removal effect de vos deux cartes permet d’augmenter considérablement les chances de succès de vos moves.
Traduit de l'anglais par TicEtTac