- 19 janvier 2008
- Eloi
- 11684
Le poker est en grande partie un jeu de confiance. Après un bad-beat ou une série de défaite, notre morale chute, nos connaissances se transforment en doute, et la colère nous pousse à tenter des actions malvenues. Cet état porte un nom: LE TILT.
Le plus dur n'est pas de le guérir, c'est de le prévenir, il est donc fondamental de bien comprendre le mécanisme émotionnel qui nous pousse à perdre la tête... Le poker est avant tout un jeu d'argent. Si on cherche un affrontement philosophique et technique voire scientifique jouons plutôt aux échecs. Non, en choisissant le poker, nous sommes prêt à affronter l'injustice ponctuel du hasard, nous sommes prêt à subir le pire et à découvrir la résignation et l'impuissance à gagner. Difficile, alors que notre ego nous dicte que nous jouons bien, voire mieux que les autres, de devoir accepter la défaite! Difficile surtout d'encaisser des séries de dizaines d'heure sans victoire, le doute s'installe, nous avons alors l'impression que nous sommes incapables de « mettre la main au milieu » et de rafler un simple pot. C'est juste une question de temps, même les joueurs les plus expérimentés, les plus froids et les plus patients du monde, s'il jouent assez longtemps arrivent toujours sur une série perdante qu'ils ne supportent pas!
Pour le commun des joueurs quelques coups suffisent à les « cagouler » et à commencer à tilter. Les syndromes sont les suivants:
- on repense au coup(s) que l'on vient de perdre
- on ne réfléchit plus de façon rationnel (qui est le client, comment est la table, les blinds se défendent mals: profitons en pour attaquer...) mais on se dit des choses du genre: de toute façon c'est un jeu de hasard, moi aussi je peu gagner avec 72, ça fait deux heures que je perds, je vais bien finir par gagner...
- on perd la valeur de l'argent. Quelquefois dans un sursaut masochiste, nous souhaitons inconsciemment continuer à perdre afin d'amplifier la série et la rendre vraiment incroyable!
- on remet en cause tout notre passif de joueur gagnant, et on remet en cause toute notre façon de jouer ainsi que notre niveau de jeu réel (« c'est nul ce jeu »...).
Le remède le plus simple: arrêter de jouer immédiatement au premier symptômeLe remède le plus simple pour lutter contre le tilt: arrêter de jouer immédiatement au premier symptôme. Faire autre chose, éteindre l'ordinateur, faire du sport, aller au cinéma.... C'est un premier soin important, mais c'est juste le début, n'oublions pas que nous luttons également contre le Tilt de long terme. Il va donc falloir ré-apprendre à gagner! Une première remarque, nous sommes atteints par les coups perdus à l’abattage en particulier (voir la main de notre adversaire, quel quel soit nous casse encore un peu plus le moral), il faut donc les éviter le plus possible. Pour cela nous devons jouer plus solide que jamais. Personnellement j'utilise la phrase suivant pour me remettre sur le droit chemin: « Ne cherche pas à réinventer le poker, c'est un jeu de patience ».
Le tilt est très dangereux pour les joueurs de cash-game car ils peuvent perdre beaucoup d'argent sans comprendre ce qui se passe (n'oublions pas que nous avons perdu la valeur de l'argent). C'est pourquoi il est préférable de jouer les tournois, en effet après le bad-beat nous sommes éliminés et le tournoi est fini donc on ne joue plus et le moment de stress critique se passe en dehors des tables.