- 14 juillet 2015
- duxili
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Duxili a été l'un des membres récompensés lors de la promotion "meilleurs articles du mois". Il vous présente le jargon du poker, lequel est plutôt difficile à assimiler lorsqu'on débute.
Le Poker est un monde particulier qui dispose de son langage propre, perdu entre acronymes et franglais, il est bien difficile pour un novice de se familiariser avec ce jargon. Cet article ne prétend pas à l’exhaustivité mais à proposer quelques explications des termes pokeristiques.
Les faux-amis dans le monde du poker
Commençons par les mots qui ne veulent pas dire ce que l’on croit : dans la vie courante je prendrais l’exemple d’une salopette. Quand on dit « j’enfile ma salopette » on ne parle pas d’une petite salope comme tout un chacun pourrait le croire à prime abord mais bien d’un pantalon à bretelles quelque peu désuet (cette dernière assertion n’engageant que moi, et pourrait peut-être être confirmée par un expert de la mode en commentaire ?).
Au Poker, quand on parle « essayer d’aller voir la River pour pas cher» on ne fait nulle allusion à la championne du monde de la femme fontaine qui se produirait en spectacle dans la ville voisine mais de la volonté d’un joueur de pouvoir voir la dernière carte du board. Généralement le joueur va checker (parole) la Turn hors de position en espérant que son/ses adversaire(s) checkeront également ou miseront suffisamment petit pour qu’il puisse rester dans le coup.
De même au Poker quand on parle de « faire son cb » on ne parle pas de donner un coup de boutoir puissant et efficace mais bien plutôt de faire une mise de continuation. Continuation bet en anglais abrévié par c-bet puis cb (ce qu’ils sont flemmards ces ricains quand même !). Il s’agit de miser au flop après avoir été le dernier relanceur préflop.
Dans la continuité si « Julien se lance dans un second baba voire un troisièmes baba », n’allez pas imaginer qu’il pèche par gourmandise ou qu’il verse dans l’alcoolisme déguisé avec l’espoir que son pâtissier a eu la main lourde sur le rhume. Non Julien effectue simplement une deuxième voire une troisième mise consécutive à la Turn puis à la River.
Les fameux sigles utilisés au poker
Passons maintenant aux acronymes : qui n’a pas en vain tenté de déchiffrer un sigle inconnu ? Non les membres de PS ne sont pas (tous) des Putains Soporifiques et ceux de l’UMP ne constituent pas l’Union des Masturbés Pitoyables (sinon toi lecteur en serait président d’honneur).
En Poker, OOP n’est pas l’acronyme de l’Organisation des Orgies Privatives, qui a du reste fait faillite depuis la mise en examen de DSK mais d’Out Of Position, ce qui signifie que l’on va devoir prendre nos décisions avant notre adversaire au Flop et sur les cartes suivantes. A l’opposé, IP n’est pas le nouvel acronyme en langage technocratique trouvé par le ministère de la Santé pour remplacer les troubles érectiles (Incapacité Phallique) mais In Position, soit le contraire de OOP.
Dans les autres acronymes fréquemment utilisés on trouve certaines variantes fortement déroutantes par exemple BU et BTN signifient la même chose ! Qui l’eut cru quand on aurait naturellement pensé à la nouvelle MST de la Bite Urticante ou à la mode estivale de la Branlette Tout Nu. Et bien non les deux acronymes sont utilisés pour désigner la position du Bouton (Button en anglais si cela vous aide à comprendre que l’on ne parle nullement de position du Kamasoutra).
Encore plus troublant certains n’utilisent pas la lettre X pour désigner un contenu pornographique mais pour l’action de checker ! Heureusement la résistance s’est organisée et tout un courant utilise le C pour dire qu’ils ont Check. Quoi de plus logique me dirait vous, car c’est bien la première lettre de notre verbe ? La difficulté vient du fait que le C est également la première lettre du verbe Call (suivre ou payer en français) ce qui peut prêter à confusion. Ainsi pendant que certains CC d’autre s’en iront XC pour dire exactement la même chose i.e. Check Caller. Les deux camps s’opposent en une lutte fratricide que seule l’académie française semble à même de trancher.
L'utilisation du Franglais dans le lexique pokeristique
Il ne me reste plus trop de temps pour vous parler de l’utilisation du franglais, je me contenterai donc d’un exemple : j’entends souvent un joueur dire « je me suis fait own » (perdre contre un joueur qui a mieux joué que vous) mais je n’ai jamais entendu, du moins à une table de Poker, quelqu’un s’exclamer « je me suis fait prendre ». Cette traduction un peu approximative je l’avoue, ouvre des perspectives intéressantes pour faire toucher du doigt à un débutant la difficulté du Poker. De mon expérience personnelle, c’est finalement très semblable à un premier séjour en milieu carcérale : les premières fois que l’on se fait prendre/own, ça fait bien mal au cul. La répétition ne rend pas la chose agréable mais disons que l’on tombe dans une routine qu’il nous faut bien accepter. On arrive du reste à infliger la pareille à plus faible que soi, non sans un certain plaisir pervers. Pourtant quand un individu disposant d’une profondeur plus importante en vient à nous prendre/own pour la première fois, la peine et la rage resurgissent comme au premier jour. Car au fur et à mesure de notre douloureux apprentissage il nous faudra apprivoiser ces nouvelles tailles. Et seule une faible proportion d’élus démontreront les qualités nécessaires pour s'imposer sur les plus grosses limites.
Article écrit par duxili (promotion article du mois)