Let’s get ready to rumble !

Let’s get ready to rumble !

Ceci n’est pas un article technique à proprement parler. Je vais ici simplement vous parler de la dure réalité des tournois qui peuvent souvent démoraliser les joueurs et en faire tilter plus d’un. Je ne vous apporterai pas de solution miracle pour vous permettre d’encaisser tous ces coups durs. Mais pour aborder les tournois de façon positive et acquérir une certaine sérénité, il est déjà essentiel de savoir où l’on met les pieds.

 

Tio Fignot modo PokerAlors… Let’s get ready to rumble !

Un tournoi c’est un peu comme un combat de boxe mais sur un ring géant avec plusieurs centaines voire des milliers d’adversaires. Vous allez donner des coups, vous allez en prendre, en esquiver certains. Chaque heure de tournoi est une sorte de long round durant lequel il faut donner le meilleur de vous-même pour vaincre vos adversaires. A chaque pause, vous retournez dans votre coin pour souffler un peu, reprendre de l’énergie ou même pour vous remobiliser si vous pensez ne pas avoir été suffisamment bon pendant l’heure qui vient tout juste de s’écouler. Pendant cette lutte acharnée, vous mettrez parfois un genou à terre et c’est là qu’il faudra être fort mentalement pour rester concentré et remonter la pente. Car tant que vous n’êtes pas totalement KO, il faudra vous relever, repartir au combat et surtout ne jamais rien lâcher.

Savoir encaisser les coups

Le poker de tournoi est injuste, sachez-le. Le moindre coup perdu peut vous mettre en difficulté et peut aussi vous éjecter du tournoi même si vous l’avez bien joué. Il faut s’y attendre. L’acceptation de ce fait est déjà un premier pas vers une plus grande sérénité.

Les probabilités interviennent systématiquement au poker et laissent donc une part d’incertitude quant à l’issue du coup. C’est ce que nous appelons la chance ou la malchance selon que le coup se finisse bien ou mal. Mais mon esprit mathématique m’amène à vous rappeler que vous n’avez que très rarement 100% de chance de gagner avant d’arriver à la river. Même lors d’un 80/20, votre adversaire a une petite part de chance non négligeable de gagner le coup. Et encore plus sur un 70/30, un 65/35 ou un 60/40 (je vous épargne les coin-flips). Toutes ces situations sont fréquentes lors des oppositions à tapis préflop et vous les retrouverez aussi parfois lors d’un face à face postflop avec l’un des joueurs à tapis.

Au poker, lorsque vous vous retrouvez dans ces cas que je viens de citer, vous avez souvent l’impression que vous devez forcément gagner le coup car vous êtes devant au départ. Vous ne comprenez pas que vous puissiez le perdre. C’est d’ailleurs ce qui peut vous faire tilter. Cependant, je pense que la plupart d’entre vous accepte plus facilement la chose si cela se passe sur un coup de dé. Par exemple, vous jetez un dé. Si vous obtenez de 3 à 6, vous gagnez mais si vous obtenez 1 ou 2, c’est votre adversaire qui remporte le coup. Pas si rare que ça, n’est-ce pas ? Et bien, ce n’est qu’un 66,7/33,3 qui pourrait se comparer à certaines situations au poker. Prenons un autre exemple plus concret. Vous jouez au 421 et vous venez de faire 2-1-1 à fond (en trois coups). Votre adversaire, après avoir raté son premier coup de dé, trouve un 1 sur son deuxième coup et finit par gagner avec 4-1-1. C’est bien dommage mais vous acceptez assez facilement ce coup du sort. Pourtant, votre adversaire n’avait que 30% de gagner le coup sur son dernier jet de dés. Finalement, on se rend compte qu’avoir 30% de chance de gagner le coup n’est pas si négligeable que cela. Il est vrai que les enjeux sont sûrement moins importants dans une partie de 421 mais pour encaisser ces mauvais coups au poker, vous devez apprendre à relativiser.

Je vous concède qu’il est extrêmement désagréable, énervant et frustrant de perdre plusieurs coups de ce type pendant une session. Vous avez mieux joué que vos adversaires et il vous semble donc que les résultats vont quelque peu à l’encontre de la logique. Pour le peu que vous ayez aussi pris un ou deux Bad Beats au milieu de tout ça, vous allez être fragilisé mentalement et proche du tilt. Cela a de plus la fâcheuse tendance de vous renvoyer dans le fond du panier au lieu de vous propulser vers le sommet du classement, sans compter que cela peut aussi vous être fatal. Mais si ce n’est pas le cas, rappelez vous que tant que vous n’êtes pas mort, vous pouvez toujours remonter si vous restez concentré et prenez la peine de bien choisir vos spots plutôt que de spew le reste de vos jetons. Gardez en mémoire cet adage : « One chip, one chair ! »

Et si malencontreusement, vous finissez par sortir du tournoi, vous serez bien sûr déçu et regretterez ce coup charnière qui vous a laissé exsangue mais vous ne devez pas, vous ne pouvez pas vous en préoccuper d’avantage, sous peine de voir votre concentration et votre jeu se détériorer, car vous avez encore d’autres combats à mener.

Return to serenity

Ces périodes de bad run vont bien sûr vous affecter moralement et risquent fort de nuire à votre jeu lors de vos futures sessions. Chaque personne sera cependant plus ou moins touchée et donc plus ou moins sujette au tilt (pour ma part, le tilt ne m’atteint pas… lol). Pour retrouver un peu de sérénité et éviter ces fameux tilts, il n’existe malheureusement pas de solution miracle. Mais avoir le moral et se sentir bien dans sa tête est essentiel pour pouvoir jouer son meilleur poker. Ce sera donc à chacun de trouver une méthode qui lui sera propre pour retourner à cet état de zénitude mental. Il existe d’ailleurs certaines choses à faire pour vous y aider.

Garder une vie sociale

Parce qu’il y a bien sûr une vie en dehors du poker. En effet, ça paraît tout bête mais pour bien jouer et encaisser plus facilement ces mauvais coups, il faut jouer détendu et heureux. Et il n’y a rien de tel pour être heureux que de profiter des petits moments de la vie : passer un peu de temps avec sa famille, avec sa copine, sortir s’éclater avec ses potes… (attention, je vous déconseille tout de même fortement de jouer si vous venez tout juste de vous mettre une grosse cuite… lol) Faîtes des choses que vous aimez et qui vous amène un peu de bonheur (aller vous promener, regarder un film ou une série, lire un bon bouquin, jouer à la console…). Et tout ça, ça détend, ça vide l’esprit et vous fait oublier vos petits soucis.

Le sport

Une chose qui reste accessible à tous. Le sport est en effet un excellent exutoire, un défouloir en puissance qui vous fera évacuer le stress et la pression accumulés aux tables. En plus de ça, en pratiquant un sport, vous allez sûrement essayé de dépasser vos limites, ce qui est, en soi, un bon état d’esprit qui devrait augmenter votre combativité. Cela vous amènera également un bien-être corporel, une meilleure endurance et un plus grand esprit de compétition, ce qui n’est pas négligeable pour vos longues sessions MTT.

Les techniques de relaxation et de méditation

Je ne suis pas un grand spécialiste de tout ça mais je pense que vous pourrez trouver sur internet certaines techniques qui vous correspondront et qui feront votre bonheur : Yoga, Tai-chi, sophrologie, exercices de respiration divers, séances de massage… ou tout autre technique personnelle qui vous semble fonctionner.

Le coaching mental

Un autre domaine qui m’est totalement inconnu puisque je n’ai jamais personnellement demandé de coaching mental (ce qui n’aurait aucun intérêt d’ailleurs puisque, comme je vous l’ai déjà dit, le tilt ne m’atteint pas). Mais nous avons maintenant sur Poker Académie, un coach mental, Rémy Epinoux, qui par la pratique de l’hypnose Ericksonienne et de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) pourrait éventuellement vous apporter son aide et améliorer votre capacité à gérer vos émotions.

J’espère dorénavant que ces mauvais coups ne vous atteindront plus (ou beaucoup moins), que vous garderez votre esprit de guerrier affûté tout au long de vos sessions et que vous utiliserez à bon escient le moindre de vos jetons. Vous avez déjà perdu des batailles mais pas encore la guerre. Alors soyez prêts à combattre !

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