[Article débutant - FR NL5] Les Boards dynamiques et statiques

Les boards au poker
Dynamiques et statiques.

Pour simplifier les 19.600 flops possibles, l’humain a décidé de les catégoriser: Drawy, semi-drawy, dry… Mais ce n’est à priori pas la seule manière de parler d’un board.

Lorsque l’on parle d’un coup il y a beaucoup de critères qui rentrent en compte.

  • Le nombre de joueurs dans le coup, leurs profils, les positions, les stacks, etc…

On ne joue pas de la même manière contre untel et untel.
Et bien c’est la même chose avec les boards!

Un board drawy avec deux highcards ne sera pas joué de la même manière si les joueurs impliqués sont BU vs BB ou si ce sont LJ vs HJ!

Pour parer cela un joueur appelé Ed Miller a mis en place une autre manière d’identifier un board in-game.

Alors qu’en est-il?
Nous allons utiliser les termes: Statique et dynamique.


Qu’est-ce qu’un board dynamique?
On définit un board dynamique lorsque celui-ci peut facilement redistribuer les équités à chaque street aux ranges des joueurs dans le coup.

Cela implique de réévaluer les ranges dès lors qu’une carte est tirée.
Grossomodo: Vous ne pouvez pas évaluer la main gagnante dès le flop. :trophy: :no_entry_sign:

Prenons un board Q :clubs: J :clubs: 8 :diamonds:. Même si vous avez Top pair vous n’êtes pas sûr de rester devant sur les trois streets. Donc votre stratégie devra prendre en compte ceci.


Et un board statique?
C’est l’opposé d’un board dynamique.

C’est un board sur lequel vous pouvez plus facilement évaluer si votre main est donnée gagnante ou perdante. Il sera plus difficile de renversé la tendance.

:warning: Je ne parle pas de projeter nos gains. On doit réfléchir en valeur relative et non en valeur absolue.


Dans son article: A Quick Way To Think About Flop Texture | Red Chip Poker notre ami Ed illustre cela avec quelques exemples.

Tout d’abord il explique que:

9 :heart: 8 :heart: 7 :spades: est un board: Drawy et Dynamique.

A :clubs: 2 :diamonds: 2 :spades: est un board très sec et statique.

Mais cela ne signifie pas qu’un board drawy sera toujours dynamique ou qu’un board sec sera toujours statique.

Exemple donné:

8 :clubs: 3 :diamonds: 2 :heart: est un board relativement sec mais dans notre idée il n’est pas statique.

Il est sec de part le peu de possibilités de straight draw et de flush draw mais… Il est dynamique car il est difficile de donner une main gagnante dès le flop.

Il y a plusieurs cartes qui changeraient la dynamique du board. Une highcard donne de nouvelles mains gagnantes, il y a tout de même quelques tirages… et de toute manière il reste la turn et la river qui pourraient tout changer.

Hormis l’exception d’un set flopée ou d’une paire telle que AA KK, il y a peu de turn qui nous mettront dans le confort absolu.

Pour ainsi dire, nous serons souvent en bataille de high card et le meilleur bluffeur pourra éventuellement s’en sortir! :pirate_flag:

De cette manière un flop comme K :spades: Q :spades: 3 :diamonds: est plus statique que 8 :clubs: 3 :diamonds: 2 :heart: .

Même si celui-ci offre plus de tirage, notre décision de bet en value, de call plusieurs streets avec un bluff catcher est décision plus aisée.


En résumé:

Lorsque nous sommes en condition, donc généralement aux tables, nous pouvons parler de board statiques / dynamiques. De ma vision des choses et de ce que j’ai pu lire, c’est une notion qui va nous faciliter nos décisions IG (lorsque nous arrivons à nous approprier cette manière de penser) mais elle sera beaucoup plus compliquée à utiliser lors de chantier par exemple.

Elle nécessite un minimum de compétences quant à la connaissance des ranges par position. (Contre des joueurs raisonnés, car cette notion sera moins utilisable contre un joueur 60/9)

Attention à ne pas tomber dans le piège.

  • Un board dynamique est souvent un board drawy mais ce ne sont pas des synonymes.
  • Un board donné sec peut aussi être dynamique.

Source: A Quick Way To Think About Flop Texture | Red Chip Poker
TP5 Green card PA: 12 semaines pour décrocher la Green Card PA avec Freudinou! - #213 par Freudinou


N’hésitez pas à me reprendre ou à compléter! L’objectif pour moi est de voir si j’ai bien compris et en conséquence cela pourra peut-être aiguiller les joueurs de mon niveau. Bon grind à tous.

Decim.

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Merci beaucoup Decim d’avoir pris le temps de nous expliquer tout cela ! :smiley:

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22100 selon flopzilla et flopinspector :slight_smile:

J’en profite pour ajouter le lien vers la conversation sur ce sujet :

La difficulté est de caractériser ces catégories de board (qui semblent plus un spectre d’ailleurs que vraiment 2 catégories clairement séparées).

La définition donnée dans « Rétamer la NL10 » pour un board statique, est pas mal …

… mais ne correspond pas à toutes les situations comme par exemple 832r que Miller considère comme dynamique dans son article.

Vu qu’il ne s’agit pas de prendre en considération uniquement des cartes sur le tableau mais aussi deux ranges (donc les positions et actions PF des joueurs), c’est compliqué à formaliser.

J’ai d’ailleurs rarement vu cette notion utilisée dans les stratégies (par rapport aux autres catégories).

En attaque, la branche « j’ai une main moyenne » est un peu délicate à appliquer en se basant sur ce critère.

On pourrait par exemple se souvenir de stratégies bet 1/3 full range sur board sec et donc pas check sur flop statique avec une main moyenne. On pourrait se dire ok pour check OOP mais bet IP.

Remarque : il n’y a pas les plays T et R dans cette branche d’ailleurs dans la stratégie proposée.

Bien malin, celui qui saura s’apercevoir IG que 832r est dynamique et donc qu’il faut appliquer la stratégie de l’autre branche (donc bet).

Faut pas oublier non plus que le spot de Miller est COvsBU (pour tous ses exemples ?) et que ça n’est pas dans le champ de notre étude.

BUvsBB, je vais plus m’appuyer sur la notion de range advantage (vs reg) que ces notions là : du coup, on voit que la stratégie bet 1/3 full range est cool en simplification plutôt que plusieurs branches et se poser des questions sur flop statique ou dynamique.

En pratique ceci dit, je vais pas Cbet 1/3 full range sur 987ss par exemple :wink:

Bref tout ça pour dire que je n’utilise pas beaucoup la catégorisation statique / dynamique même si je comprends son intérêt.

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Réponse très intéressante.

Effectivement j’en parle dans l’intérêt de partager ce que j’ai compris et de créer un échantillon français de ce concept mais libre à chacun de catégoriser les boards comme il le souhaite.

Moi même je ne sais pas encore ce avec quoi je suis le plus à l’aise, mais je trouve intéressant d’étudier les possibilités qui nous sont partagées.

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Je me permets de suggérer en amélioration :
C’est un board sur lequel vous pouvez plus facilement évaluer si vos bonnes mains sont données gagnantes ou perdantes d’ici la river (ou si on veut être plus précis : la plupart du temps d’ici la river). Il sera plus difficile de renverser la tendance.

Je trouve qu’il y a une idée pédagogique sympa de la part de l’auteur de réfléchir à la main jusqu’à la river et se demander si elle va survivre facilement dans la majorité des scénarios pour se repérer. :wink: En tout cas merci pour ce travail et de manière générale pour l’introduction de ce genre de dynamique.

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Trop cool! Je prends en compte, je ne sais pas si le mieux est de le modifier sur le post initial ou de le laisser comme ça, je trouve ça chouette c’est une sorte d’exercice avec la correction en dessous :smiley:

Merci!!

Comme je compte ajouter les définitions de board statique et board dynamique à mon glossaire, je viens apporter mes two cents.

Il faut que pour un board static, on ait la même notion que la texture peut changer d’une street à l’autre comme pour un board dynamique.

On peut imaginer qu’un board KQJm a une texture dynamique au flop mais si T de la même couleur rentre turn alors le board devient locké.

De même 955ss statique au flop devient dynamique turn si un 8 sort, offrant tirage couleur en plus de la quinte possible.

Tout ça, c’est bien beau mais il faut pouvoir en tirer des lignes stratégiques et tu noteras que l’article parle de la texture au flop uniquement.

Ca fait un matériel un peu limité pour basculer sur cette catégorisation de board.

Pour les boards statiques, j’ai l’impression que ça se rapproche du concept de WA/WB, plus trop à la mode mais toujours valable selon moi.

Et je viens de m’apercevoir que l’erreur est dans l’article lui-même :slight_smile:

Oui j’aurai dû ajouter que cela ne concernait que le flop.

Ça me semblait naturel vu que les exemples ne concernent que cette street. Et je suis tout à fait d’accord. Je voulais juste partager ça car on en avait parler au TP et je pense que ça méritait d’être revu :smiley:

Mais je vois bien que c’est incomplet, je tâcherai de m’appliquer pour le prochain sujet :slight_smile:

Effectivement du coup je me suis appuyé sur les sources, j’aurai dû vérifier mon info.

En tout cas merci pour tes retours.

Cette notion est plus compliqué qu’on ne le pense et relativement incomplète mais peut s’avérer utile!

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Non c’est bien une catégorisation de board quelque soit la street.

https://www.pokerstrategy.com/news/content/Static-vs-Dynamic-boards_121203/

Article de Dara :

Parlons stratégie maintenant.

Article de Miller :

Le premier point a retenir, c’est que l’on parle raisonnement solver ici donc plutôt de concepts GTO.
Mais en micro, ça ne sert à rien. Par exemple, c’est pas trop la peine de check les flops dynamiques pour se protéger des raises puisque ça ne raise pas assez (et bien plus haut que les micros).

L’article de Miller parle des actions et fréquence en fonction de ces 2 textures de flop et celui de Dara plutôt des sizings.

Je pense que ça rejoint les questions par rapport au range advantage et dans ce cas, la texture statique / dynamique est probablement la catégorisation adaptée (même si encore une fois, j’ai jamais vu personne l’utiliser concrètement dans les aggregated reports).

En micro, c’est bien d’avoir les notions de range advantage mais cette catégorisation de flop ne me semble pas adaptée pour ces limites (par rapport à la classification standard wet/dry).
De plus, on va souvent jouer plus souvent la force de sa main que range vs range.

C’est le cas dans le protocle d’attaque de @Freudinou.

Donc je ne sais pas ce qu’il en pense mais pour les mains moyennes, je ne crois pas que la découpe flop dynamique / flop statique soit la bonne pour l’audience.

On remarquera d’ailleurs que son protocole bet sur flops dynamiques et check sur flop statiques alors que Miller propose l’inverse (en général sans parler de la force de la main mais plutôt de la range sans parler des positions toutefois).

Ca correspond assez au WA/WB à l’ancienne qui conseille de jouer passivement (check/call) ces situations (plutôt qu’agressivement).

Donc je pense qu’il n’aurait pas dû introduire ces notions avancées pour la texture des flops vu l’auditoire.

L’article de Dara est intéressant car il fait bien comprendre que derrière la texture, la hauteur compte aussi.

En ayant TP, dans l’exemple 964r (dry/dynamic), on bet pour deny equity et on bet cher. Sur A96m (wet/static), on bet mais petit (alors que le réflexe old school serait de bet cher pour se protéger des tirages).

Si on considère que TPNK est une main moyenne, on voit bien qu’un seul axe de catégorisation (dry/wet ou dynamic/static) ne suffit pas pour l’arbre de décision.

Parfois la stratégie simplifiée (genre Cbet 1/3 full range BUvsBB) va être plus efficace (on fera moins d’erreur) que de se prendre la tête avec la catégorisation des flops (plus utile quand on va monter de limites) et risquant de faire beaucoup d’erreur.

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Donc nous pourrions expliquer cela de manière plus précise.

Board statique: Board sur lequel un lot de mains gagnantes au flop sera difficilement battu sur les streets suivantes.

Board dynamique: Board sur lequel un lot de mains devant au flop aura beaucoup de mal à le rester sur les streets suivantes. (Nécessite une objectivité et une certaine rigueur lors de la réévaluation de la force de notre main à chaque street.)

Que signifie ce mot dans les phrases données?

Je suis complètement ok, même contre les regs des limites des micros, ça ne sera pas très utile.
Du coup je me demande, @Freudinou vois tu un intérêt pédagogique à en avoir parler en TP?
Sachant que c’est destiné à un public débutant, j’ai de plus en plus de mal à imaginer l’utiliser à mon elo.

(C’est super intéressant en tout cas :smiley: )

Cela dit, un joueur qui travaille son range advantage doit pouvoir trouver un intérêt à catégoriser de cette manière, je pense qu’un joueur averti peut même y trouver un gain de temps… mais ça ne concerne pas grand monde car ça doit demande un peu plus de temps. Mais si tu le travailles maintenant tu le maîtriseras plus tard et tu créeras peut-être un edge en montant.

Ca signifie « le sens commun ».

Oui on dirait bien que le board statique, contrairement au board dynamique, se défini comme locké par rapport à toutes les streets à venir et non pas uniquement la suivante.

Ceci dit quid de mon contre-exemple ?

Je pense que ces notions restent intéressantes à garder en tête pour certaines situations où c’est plus adapté que la classification classique mais ça reste minoritaire.

Je ne suis même pas sûr que le solver raisonne ainsi par rapport à ces deux catégories comme affirmé dans l’article. Le solver ne raisonne pas par rapport à des textures de board, c’est une simplification pour l’esprit humain.
Même dans les vidéos gold de PA, je n’ai jamais vu personne utiliser cette nomenclature de façon universelle (c’est à dire en remplacement des autres).

Voici un exemple de mon travail sur les catégories en aggregated reports de GTO+ (ici un spot 3bet pot SBvsBU) d’un spot solvé (pas par moi)

On voit bien qu’on a besoin de simplifier :slight_smile:

La notion de span (+suiteness) est pour moi ce qui se rapproche le plus de l’aspect dynamique d’un flop.

Et qu’en simplification théorique, plus le flop est sec/static, plus le solver bet souvent mais petit et plus le flop est drawy/dynamic plus le solver bet peu mais fort : ça doit s’expliquer par le range advantage sur chaque flop mais ça reste assez logique de toute manière.

On voit aussi qu’on ne gère pas la connexion des flops de la même manière si c’est connecté haut ou connecté bas (ça ne percute pas les ranges de la même manière).

Et de toute façon, la simplification de la stratégie pratique que l’on va appliquer va être souvent beaucoup plus simple (pas forcément nécessaire d’avoir une stratégie multi-sizing par exemple).

Je pense que l’on peut défoncer les micros sans rentrer dans ces considérations parce que l’exploitation est plus importante que toute question d’équilibrage.

L’important est de pouvoir s’adapter en montant plus haut et savoir affiner des notions stratégies basiques que l’on a appris plus bas qui ne marchent plus aux limites suivantes (mais franchement, il y a le temps avant de s’y pencher).

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Moi je veux juste que le gars qui a 77 sur 987 raise sa main alors qu’il peut envisager le slow play sur K72 c’est tout…Et du coup qu’il se dise « sur 987 c’est un board dynamique, vilain peut souvent me repasser devant » tandis que sur K72 il va se dire « c’est un board statique, c’est quasiment impossible pour vilain de me repasser devant ».

D’ailleurs je trouve très bien tes définitions et j’ai du mal à concevoir comment elles pourraient desservir un débutant :

La simple différence c’est qu’au lieu de parler de lot de main je vais plutôt parler de ma main tout court. Mais sinon on peut revenir aux bons vieux boards dry ou drawy, ce que je trouverais un peu dommage mais bon…

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Ok