Bonjour à tous,
Ne pouvant actuellement pas faire de MTT pour des « raisons familiales », je me suis un petit peu remis au CG.
Je suis reparti en NL10 avec un petit dépôt.
Reprenant le CG et constatant [strike] que mon principal[/strike] qu’un de mes nombreux leaks sur ce format est le mental (ou était le mental, car je me soigne :-)), je suis retourné sur un thread que j’avais créé il y a près d’un an, et dans lequel étaient intervenu notre cher coach mental Valou29 ainsi que notre tout aussi cher ami flib’ flibustier.
Ce thread avec ses réponses ayant était reçu comme de grande qualité par ses lecteurs, je souhaite aujourd’hui synthétiser son contenu dans un article, afin de lui donner plus de visibilité.
Valou ayant fait ses preuves dans le coaching de camilero-31, je vois une raison supplémentaire de ressortir toutes les réflexions qu’il m’avait apportées à l’époque.
Je faisais à l’époque le constat que j’avais du mal à me détacher de mes résultats à court terme, et pensais que cela était le fait d’une bankroll insuffisante.
Selon moi, c’était lié à de trop nombreux cash out. Je conjecturais que si j’avais gardais l’ensemble de mes gains dans ma bankroll, j’aurais une grosse roll et donc je ne serais pas sensible aux résultats à court terme.
Selon moi, il fallait être over-rollé pour être « insensible au variation de sa bankroll ».
La réalité est en fait tout autre.
Flibustier et Valou m’ont fait comprendre une chose très importante : Notre bankroll ne doit surtout pas être vu comme le lieu ou l’on « capitalise » les gains que l’on effectue au poker.
Avoir cela en tête revient à considérer le fait de faire monter sa bankroll comme « une fin en soi », ce qui est vraiment démoralisant lorsque la bankroll diminue.
Au contraire, la bankroll, doit être considérée comme ce qu’elle est : un simple outil.
Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Cela signifie déjà que tant que nos gains sont présents dans notre bankroll, il s’agit encore uniquement de « simples jetons » destinés à être misés. Tout « l’argent » que nous laissons dans notre bankroll, nous acceptons implicitement de le reperdre.
Si vous avez grindé, grindé, grindé longuement pour construire une bankroll, et que vous n’avez jamais cash-out, votre bankroll sera fatalement de plus en plus importante à vos yeux.
Vous n’êtes alors peut-être plus dans une situation où vous pouvez accepter de tout reperdre.
La solution réside alors dans le fait de séparer vos gains en 2 parties.
En effet, vous devez absolument savoir, quand vous gagnez de l’argent au poker, si cet argent est de l’argent pour vous, que vous voulez en partie « récupérer » car « toute peine mérite salaire », ou bien simplement un chiffre dans votre bankroll, c’est-à-dire une possibilité de jouer encore (potentiellement plus haut) – au risque, je me répète, de tout perdre.
Séparez donc vos gains en 2 parties, au fur et à mesure :
- Une partie « pour vous » que vous cash-outez, et qui devient à ce moment-là seulement, de l’argent gagné au poker.
- Une partie que vous laissez dans votre roll, afin de pouvoir continuer à jouer, assouvir votre passion, peut-être gagner davantage, ou alors reperdre.
La partie que vous laissez dans votre roll, c’est simplement un outil.
A ce moment-là, si vous vous broquez, cela devient beaucoup moins « dramatique ».
Vous avez joué au poker non pas seulement pour vous construire une bankroll, que vous avez perdu !
Vous avez joué au poker en utilisant un outil qu’est votre bankroll. Votre bankroll vous a vraiment permis de gagner de l’argent. Celui que vous avez cash-out.
Comprendre tout cela semble peut être évident pour certains, mais cela ne l’est pas du tout pour beaucoup de joueurs.
Je remercie encore flibustier qui, le premier, m’en a réellement fait prendre conscience.
Cette approche peut être utilisée aussi bien en CG qu’en MTT.
Depuis ces échanges il y a 10 mois, j’ai fait principalement des MTTs, et à chaque perf « importante », je me suis octroyé un petit pourcentage de la prime qui sont devenu mes réels gains. (cet octroi peut tout à fait être épargné, il ne s’agit pas de spew immédiatement ses gains in real life).
Cela « fragilise » certes ma bankroll car elle augmente moins vite. Mais cela me donne un esprit totalement détaché vis-à-vis de celle-ci car je la regarde pour ce qu’elle est : un simple outil.
Et c’est cela qui permet réellement de progresser mentalement.
On a beau faire tous les efforts du monde pour être « zen », faire des séances de coaching mental etc., si l’on tient beaucoup trop à sa bankroll, car elle représente beaucoup d’effort, qu’elle constitue tout ce que l’on a gagné au poker, après des mois ou des années de poker, on sera forcément affecté si on sent celle-ci menacée.
En revanche, si l’on voit - comme dit dans le titre - la bankroll comme un outil et non comme un capital, notre expérience de jeu est toute autre. Comme le disait si bien flibustier, on fait presque du « play money ». Sauf que ce play money rapporte ! On peut se donner comme objectif de retirer xx euros toutes les xxxx mains. (xx dépendant bien sûr de la limite à laquelle on joue et de notre winrate « moyen »). Idéalement ainsi, nos gains ne dépendent plus du tout de nos résultats à court ou moyen terme.
A bientôt,
Greg #articledumois