Croyez vous aux cycles de chance?

Quand on écoute notre Bruel national, il est le premier à prétendre qu’au poker il y a des cycles de chance et de malchance nous entrainant dans des rushs et surtout dans des séries de bad beats interminables (plusieurs semaines voir mois). Pourtant en lisant un des articles de Live Poker cette thèse est remise en cause, penchant plutôt pour le fait que lorsque l’on reçoit des bad beats on modifie notre jeu et sa qualité (tilt ou au contraire trop serré, trop passif ou autre), nous plongeant ainsi dans une spirale infernal… J’aimerai connaitre votre position sur le sujet ainsi que savoir la durée de vous séries maleureuses…

je suivrai plutot la these du magasine Live poker.
Le poker c’est de la chance et du savoir mais si on commence à faire attention au coté chance on perd la technique et on tilt.

Je penche aussi pour la théorie du magasine. Une série de bad beat change sa façon de jouer, cela me semble évident.

En général, je vis un WE noir (2 à 4 jour) une fois par mois durant laquelle je perd 3/6 caves, heureusement je suis quasiment tout le temps positif le reste du mois.

J’essai en ce moment d’anticiper ce WE noir et qd cela arrive d’arreter de jouer durant le WE (on a trop envie de se refaire rapidement).

tmml17 écrit:

[quote]je suivrai plutot la these du magasine Live poker.
Le poker c’est de la chance et du savoir mais si on commence à faire attention au coté chance on perd la technique et on tilt.[/quote]

COnfirmation ,après un bad run de janvier à février j’arrête le poker pendant trois semaines, début avril reprise, 10 jours de jeux ou tout ce passe bien , et reprise de plusieurs bad-beat, j’évite de tilter mais mon jeu est modifier, malgré mes effort; je voie trop de flop , je me dit que moi ausi je me battre AJ avec J5… des SNG 20$ sur everest a janvier j’en suis au 2.5$ :angry: , la spirale infernale je connait.

en ce qui concerne la chance comment peut 'on perdre 17 SNG de suite ?

(bad run : perdre tout les coins flips, perdre tout les coups a 80%/20%, se fait taper TPTK par des 3 outers … enfin bon un festival…)

comme je disait a philippe si il y’as des cycles alors quand celui tourne je fait TF au FPT de nancy :stuck_out_tongue:

Il est évident qu’il y a des moments où on a plus de chance que d’autres, mais il faut bien comprendre que la chance revêt des formes très différentes au poker.
-Il y a la chance qui consiste à voir des bonnes cartes. Par exemple tu floppes des gros jeux pendant une période.
-Il y a la chance qui consiste à faire des erreurs mais à gagner quand même. Par exemple tu vas à tapis avec une main dominé et tu touches un backdoor flush.
-Il y a la chance qui consiste, quand l’adversaire a une bonne main, d’en avoir une meilleure. Par exemple tu as un full justement quand ton adversaire a une couleur à l’as. Tu lui prendras sans doute plus d’argent que s’il a hauteur dame.
-Il y a un facteur chance dans le timing, c’est surtout évident en tournoi, même si c’est aussi vrai en cash game. Par exemple tu as 10$, tu gagnes un all in contre un joueur qui a 20$, tu passes à 20$. Ensuite tu perd un all in contre un joueur qui a 5$, tu passes à 15$. Si les coups avaient eu lieu dans l’autre sens, tu n’aurais eu que 10$ à l’arrivée. Et si tu avais d’abord gagné le coup contre le joueur à 5$, puis perdu contre le joueur à 20$, tu serais à zéro. Si tu avais perdu contre le joueur à 20$, recavé, puis gagné contre le joueur à 5$, tu serais à 5$. Et si tu avais gagné contre les deux, si tu gagnes d’abord contre le joueur à 20$, tu finis à 25$, mais si tu gagnes d’abord contre le joueur à 5$, tu finis à 30$. Et si tu perds les deux coups. Si tu perds d’abord contre le joueur à 5$, tu finis à 0, mais si tu perds d’abord contre le joueur à 20$ et que tu recaves, tu vas finir à -5$. Tout cela se complique encore si les deux joueurs ont joué des coups entre deux.
-Il y a aussi, ce que signale Harrington, de la chance dans les choix que font les autres joueurs. Les décisions de chaque joueurs influent sur tout le déroulement du coup. Par exemple tu as KT, tu relances, tu te fais surrelancer et tu décides de coucher ta main, ça te coûtera moins cher que si tu avais été payé et que tu avais touché ton roi au flop, alors que ton adversaire avait AK, par exemple (l’exemple d’Harrington est baucoup plus intéressant).
-Et il y a quantité d’autres formes de chance qui ne me viennent pas à l’esprit.

Pour ce qui est des cycles de chance, il est donc assez difficile d’en dire quoi que ce soit, si on considère toutes les facettes de la chance. Pour simplifier, on considérera donc uniquement le premier point, c’est-à-dire le fait de toucher des bonnes cartes.
Il est évident que, même si sur le long terme on va toucher tel ou tel type de main avec une fréquence assez proche de la probabilité quelle apparaisse, sur le court terme, il serait étrange que les mains arrivent régulièrement.
Pour simplifier encore, considérons juste un jeu de pile ou face.
Si on lance une pièce par exemple 1000 fois, on peut supposer qu’on aura à peu près 500 fois pile et 500 fois face. Mais il est clair que les lancers ne donneront pas alternativement pile et face de manière régulière : pile-face-pile-face-pile-face… Il y a forcement des moments où l’on fera pile deux fois de suite ou face deux fois de suite, et aussi 3 fois de suite, 4 fois de suite… Il y a aussi des momments où l’on fera plusieurs fois pile, puis une fois face, puis de nouveau plusieurs fois pile.
Donc dans ce sens, il est clair qu’il existe des « cycles de chance », il serait d’ailleurs statistiquement improbable qu’il n’y en ait pas.
En revanche, d’un point de vue statistique, il serait absurde de faire comme Patrick Bruel et de changer son jeu, sous pretexte qu’on a été ou pas chanceux précédemment. Si tu viens de lancer pile, sur le lancer suivant tu as toujours une chance sur deux de faire pile et une chance sur deux de faire face, et sur tous les lancers ultérieurs, la probabilité sera toujours d’une chance sur deux quels que soient les lancers effectués entre deux.
Ce que dis Live poker est juste. On a tendance à ce mettre à moins bien jouer quand on a été malchanceux, et à mieux jouer quand on a été chanceux, même si ce n’est pas une règle absolue. On peut ajouter à cela que nos adversaires ont tendance aussi à s’acharner sur nous quand on a été malchanceux et à nous craindre quand on a été chanceux. Tout cela entre en ligne de compte, mais même sans cela il y aurait forcément des moments qui apparaîtraient comme des « cycles de chance » et je pense qu’il importe d’en faire abstraction et qu’il faut chercher à jouer le plus correctement possible en permanence.

Moi j’y crois, mais après-coup.

J’ai perdu 4 buy-in de NL cashgame pas de jeu, les seuls gros jeux craqués par des trucs débiles.

Plus d’autres coups débiles partis en bet pot sur bet pot et all-in => breacké sur un site ou presque …
1/4 de ma bankroll en fumée …
en 5 heures, mais seulement 4 - 5 mauvaise mains, souvent malchanceuses … (sauf une erreur, et encore …) m’ont détruit ma bankroll …

Du coup j’ai fait du limit 0,5/0,10 à 0,10/0,20 et la surprise plein de bons jeux, des gens qui foldent qd je veux qu’ils foldent et qui call quand je veux qu’ils callent … ou à peu près …

Donc j’ai eu une phase de malchance qui m’a fait perdre 40$ et une phase de chance qui m’en a fait gagner 5-15 $ …, en 0,5/1 ce serait 20-45$ donc regrowé, mais là non car j’étais dans une surphase de malchance, et je n’avais pas de bankroll disponible et j’étais énervé => super-micro-limit !

J’introduis donc la notion de surphase : j’étais dans une surphase de malchance, et je devrais rentrer dans surphase de chance, où ma phase de malchance ne me causera pas bcp de pertes et ma phase de chance me fera gagner beaucoup !

Si j’avais d’abord joué en limit et après en no-limit ou en limite plus hautes j’aurais limité mes pertes et maximisé mes gains … (en perdant peu et gagnant beaucoup, aujourd’hui il m’est arrivé le contraire …)

Je crois aussi que je ne ferai plus jamais de cashgame no-limit, ou alors avec 100 buy-in de réserve …

Normalement la phase de malchance de ma surphase de chance devrait bientôt se terminer, et il sera temps de jouer en plus hautes limites !!!

Tu suis mon raisonnement ?

Certes on peut remettre en cause les cycles de chance et encore plus si on les considère comme mystique, mais il faut tout de même bien reconnaître que parfois, tout passe, et d’autre fois, c’est l’inverse.

Je crois que personne ne va nier ça, mais ça n’a pas trop de sens d’y voir quelque chose de mystique dans la mesure où c’est quelque chose de tout à fait normal. En fait si ça n’arrivait pas, là il faudrait se poser des questions.
Pour ma part je trouve que la manière dont Patrick Bruel présente la chose, laissant entendre qu’il y aurait comme un Dieu des cartes qui s’amuse à faire gagner certains joueurs à certains moment et à les faire perdre à d’autres, sont indignes d’un joueur de poker, et sont à l’opposé de la croyance fondamentale du joueur de poker : l’idée qu’on peut maîtriser le hasard.
Peut-être existe-t-il un tel Dieu des cartes, avec ses caprices, mais si l’on y croit, alors le poker est un jeu sans aucun intérêt, tandis que la bataille devient un jeu très profond qui nous met face à une grande angoisse métaphysique.