Plop
On entend beaucoup de choses sur la variance mais il me semble que bon nombre de joueurs la comprenne mal.
On a tous fait l’expérience de la variance, avec des swings plus ou moins long, des périodes de disettes comme des rushes de folie. Les posts/threads sur des bad run sont florissants partout sur le net mais les gens se posent t’ils les bonnes questions ?
Il existe quelques données chiffrées qu’on peut aborder/étudier de façon empirique et qui vont nous permettre de voir et comprendre si on est tant que ça assujetti à la variance ou si au contraire une bonne part de nos swings (pertes ou gains fluctuants) sont imputables à nos propres tendances.
Le poker est un jeu qui mix allégrement la compétence et la chance. On a tous plus ou moins conscience que plus on va jouer de mains moins la chance, le hasard aura un impact prépondérant.
Si n’importe qui peut battre le meilleur joueur du monde sur une main, une session, il en va tout autrement sur la durée et ce qu’on appellera gentiment le long terme.
En parlant du long terme, on en parle tous, on dit tous « 40Kh ce n’est pas assez, repasse quand tu auras 200Kh » mais réellement peut on estimer ce fameux long terme ?
Si on part d’un constat winrate/standard deviation, on peut selon l’intervalle de confiance qu’on souhaite estimer le nombre de main pour « valider » cela et dire qu’enfin on a atteint le long terme.
Pour déterminer le «long terme », on va utiliser plusieurs statistiques donc et faire une petite opération.
Il nous faut le winrate, l’intervalle de confiance qu’on souhaite avoir, la précision souhaitée et la standard déviation.
Wr =winrate
Intervalle = P
D = précision (delta autour du WR théorique -> WR-D<> WR+D)
SD =standard déviation
D est relation du nombre de mains jouées et de la SD.
D=a*SD/sqr(n)
N étant le nombre de main en centaines.
C’est la valeur a qui défini le niveau de confiance, a est donc lié à P. (pour les malades mentaux je vous laisserais chercher sur le net comment on déduit tout ça, ou si Fab12 passe dans le coin :D).
Les correspondances entre a et P :
P =>68% => a=1
P =>76% => a=1.18
P =>95% => a=2
P =>99% => a=3
On se réfère à notre formule : d=a*sd/sqr(n)
Ce qui nous donne si on prend des valeurs exemples de 10bb/100 avec un SDV de 100bb/100.
Disons qu’on souhaite avoir un intervalle de confiance de 95%, on prend donc a=2, et on souhaite une précision de l’ordre de la 1/2bb.
a=2, d=0,5, SD=110
N=a²sd²/d²
N=410000/0,25
N=160000
N=160000100
N=16000000
**
On atteindra le long terme à 16 millions de mains** !
Si on fait cette simulation pour un joueur de NLHE qui run 4bb/100 et qui a un SDV de 90bb/100, on aura ça :
N=2²*90²/0,5²
On obtient 12,96Millions de mains.
Bien sur si on veut un « indice » de précision moindre on aura besoin de bien moins de mains. Ce qu’il faut comprendre ici c’est que par long terme on sous entend la fiabilité de notre winrate sur la durée.
On voit surtout l’impact de la standard deviation (variance) sur notre théorique de gain/perte dans le jeu sur la durée.
Si on voulait prendre a=1 pour un intervalle de confiance à 68%, on aura des valeurs bien moins grandes, si on reprend l’exemple de 90bb/100 de SDV, cela nous donne.
N=1²*90²/0,5²=1,62Millions de mains
Et si maintenant on veut donner un delta de 1bb/100 au lieu de 1/2
=> N=1²*90²/1²
=> 810Kh
Mais il faut garder en tête l’impact de la SDV. Si on reprend notre premier exemple qui serait plus celui d’un joueur de PLO avec un SDV de 110.
N=1²*110²/1²
=>1.21M de mains.
Et plus on va augmenter notre sdv plus le long terme comme on le « défini » sera long à atteindre.
Plus grand sera notre winrate, moins il sera pénalisant de prendre un delta de précision important.
Avec 18bb/100 de WR, déterminer un d à 2 ne sera pas très grave, par contre pour un winrate de 4 ou 6bb/100 ce sera une proportion juste énorme. Tout cela pour dire que si vous voulez estimer votre long terme, il faut le faire de façon honnête et non pas flatteuse.
Il faut évidemment comprendre comment on “entend” le long terme ici => on cherche à trouver à partir de quel sample de mains on aura une fiabilité sur notre winrate de part des données rationnelles et aborder de façon empirique.
°+°