Notions de base pour débutants

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5) Jouer ses draws.

Je vais ici principalement parler des draws en défense. Si vous étiez le relanceur PF je vous renvoie au paragraphe 3. Dans ce cas là, vous ferez la plupart du temps un CBet avec tous vos draws (y compris les gutshots et les draws back door) et même un second barrel (sauf IP dans certains cas où prendre une free card sera meilleur si vous estimez votre FE comme faible).

Une première chose: plus vous monterez de limites, plus vous jouerez vos draws agressivement. En NL2/4/5 on a souvent peu de FE et beaucoup de bonnes cotes, de plus nous essayons de jouer plutôt low variance. Mais à partir de la NL10, il faudra commencer à être plus agressif avec vos tirages.

a) Estimer sa FE et les cotes.

  • Contre des CS (peu de FE).

  • Contre un range fort, comme un open UTG ou d’un joueur très serré (peu de FE mais cotes implicites intéressantes).

  • En multiway (moins de FE et meilleures cotes).

  • Contre un range faible, par exemple en combat de blindes (meilleure FE et cotes implicites faibles).

  • Contre un adversaire weak (plus de FE).

  • En HU (plus de FE et moins bonnes cotes).

b) La position.

  • IP (meilleures cotes implicites et plus de jouabilité). On peut jouer moins agressivement. Laissez faire la position! Mais ça dépend beaucoup de la situation. Par exemple en BU vs CO ou en BB vs SB, vous pouvez raise un CBet (vous avez une bonne FE), et si vous êtes payé choisir soit de maintenir la pression au turn, soit de prendre une carte gratuite. Par contre, en BU vs UTG ou contre un range fort, vous devrez plus souvent call le CBet et compter sur les cotes implicites.

  • OOP (moins bonnes cotes implicites et moins de jouabilité). Attention, dans le paragraphe sur le bluff, je vous déconseille de bluffer OOP, c’est un peu différent pour les semi-bluffs et il faudra plus souvent jouer vos draw agressivement OOP que IP. Donc il vous faudra une très bonne FE. Mais normalement, si vous êtes dans cette situation, c’est parce que vous avez défendu votre BB contre un steal du BU (voir du CO, si celui-ci est loose), votre FE devrait donc être bonne et justifier un c/r.

c) Types de draws.

- Draws faibles.

Avec des mains du type gutshot+backdoor flush, gutshot+OC, ou OC+backdoor str8+backdoor flush, vous pouvez tenter de semi-bluffer si vous estimez que votre FE est suffisante, notamment en combats de blindes contre des regs (qui ne vont pas s’accrocher avec des mains faibles ou moyennes, contrairement à beaucoup de joueurs récréatifs). Donc si vous décidez de les jouer, il faut les jouer agressivement à un moment ou un autre et ne jamais se contenter de call en espérant toucher. N’oubliez pas que vous n’avez aucune SV et pratiquement jamais la cote pour juste payer! Les mains typiques qui donnent ce genre de draws sont les broadways suited, ce sont des mains que vous défendrez souvent en combats de blindes mais très peu contre des opens en EP (contrairement aux petites PP).

Des mains de type troisième paire ou deuxième pair sans bon kicker peuvent parfois être jouées comme des draws faibles (5 outs), surtout si vous avez des backdoors possibles qui vous rajoutent des cartes à barreller au turn.

- Draws moyens.

Avec des draws un peu plus forts, OESD et FD (8 ou 9 outs), si vous avez la cote et peu de FE, vous pouvez encore call (pensez que vos cotes implicites sont plus faibles si vous êtes OOP). Je répète que je déconseille de call PF avec les SC contre un joueur sur qui on aura peu de FE post-flop. Vous pouvez jouer les FD (surtout les nuts FD) un peu plus agressivement que les OESD, car quand la couleur rentre il est plus difficile d’extraire de la value.

- Draws forts.

Combo-draws (12 outs et +). Ce sont des mains très fortes… mais avec peu, voir aucune SV. On peut les jouer de toutes les façons selon notre adversaire et notre position. Ou on call, on aura de toute façon souvent la cote. Ou on cherche à stack-off au flop. En micro limites, où l’on cherche à minimiser la variance, on peut privilégier le call, surtout IP, sans que ce soit systématique.

- Draws avec SV.

Les paires+draws. Comme on a de la SV, on peut tenter de pot control (prendre une free card par exemple si on le peut quand on a la deuxième paire).

Voici un petit tableau récapitulatif pour vous donner une idée générale de la façon de jouer vos différents draws contre des regs.

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6) Les pots limpés.

Il n’y a que deux cas où vous pourrez vous retrouver dans un pot limpé: vous avez over-limpé une main à potentiel sans suffisemment de FE pour iso-raise, ou vous avez checké votre BB. Ceci devrait normalement avoir un impact sur votre range perçu, mais en pratique vos adversaires n’y prêteront pas attention. Vous barrelez sur un board AKxxx alors que vous avez checké votre BB? Personne n’y verra rien à redire! Vous ne représentez pas grand chose mais ils se contenterons pour la plupart de jouer leurs cartes.

a) En value.

Je vais d’abord parler rapidement des cas où vous êtes en value. D’abord il faut garder à l’esprit que ce sont généralement de petits pots en multiway. Donc si celui-ci commence à grossir de manière importante il faut que vous soyez sûr de la force de votre main. Dit autrement, vos adversaires ne vont pas s’acharner dans un pot qui au départ était minuscule sans une grosse main. Cela ne vous empêchera pas d’envoyer trois barrels en value. N’oubliez pas non plus que plus il y a de joueurs au flop, plus il faut théoriquement avoir une main forte pour faire grossir le pot.

b) Les pots orphelins.

Quand personne n’a montré d’intérêt pour le pot au flop, il est peut-être temps de le réclamer au turn si le board est propice. Il sera souvent nécessaire d’envoyer deux barrel (turn + river), mais en étant toujours attentif aux cartes qui tombent et si celles-ci ont pu améliorer votre (vos) adversaire(s). Cependant si vous êtes payé par plusieurs vilains au turn, c’est plus souvent un GU river.

7) Les 3bet pots.

C’est à dire les pots où il y a eu un 3bet PF.

Je ne vais pas énormément développer puisque je vous ai conseillé dans le chapitre précédent de jouer des ranges solides PF. Si vous avez 3bet en value vos décisions devraient être relativement faciles post flop et généralement vous barrellerez ATW avec TPTK+.

Si vous avez raté le flop (AK qui touche pas ou JJ-KK qui trouve une ou plusieurs over-cards au flop), vous checkerez IP pour prendre une free card et pot control; puis avec vos paires vous payerez une mise éventuelle de Vilain au turn (et peut-être à la river selon vos reads) si vous êtes en HU, et folderez la plupart du temps en multiway. Vous ferez éventuellement un delate CBet si personne ne mise. Contre des CS vous pourrez quand même CBet dès le flop en value même avec une over-card au tableau, mais ça dépend du flop et de l’adversaire. Enfin OOP, vous ferez un CBet sur les bons flops à CBet (et souvent GU si vous êtes payé) et c/f sur les autres flops.

Si vous avez 3bet bluff, normalement vous l’avez fait contre un profil contre qui le move était déjà EV+ en tant que tel et vous pourriez théoriquement GU post flop si vous avez été payé. Cependant, sur de bons tableaux, et si vous avez une bonne idée du range de votre adversaire, vous pourrez CBet, voir 2 barrel en bluff, par exemple sur les boards hauteur K. Sur des flops dry Q high ou J high, si vous décidez de CBet, se sera souvent pour barreller afin de faire folder des PP à votre adversaire, ce qui amènera plus de variance, vous pouvez donc choisir de GU dès le flop si vous n’êtes pas sûr de vous.

Gardez à l’esprit que les joueurs sont pour beaucoup assez honnêtes dans les 3bet pots, ils call souvent les 3bets pour toucher un gros jeu et tenter de craquer vos premiums… Mais le profil de Vilain est plus que jamais important.

Si vous êtes le défenseur PF, je vous ramène au paragraphe 4 en gardant à l’esprit que vos adversaires auront un range en moyenne plus fort.

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8) Le bluff.

On entend parfois dire qu’il ne faut pas (ou peu) bluffer en micro limites. Il y a trois raisons à cela:

  • Plus nous jouons à une limite basse, moins nous avons de fold equity (FE), c’est à dire de chance de faire coucher notre adversaire. Les joueurs récréatifs, et même certains regs, ne pensent pas en terme de bb et de caves mais en valeur absolue (en centimes et en €).

  • Quand nous jouons à une limite basse, nous sommes souvent un joueur avec peu d’expérience. Nous avons donc plus de mal à discerner les bonnes occasions de bluff (bons profils de vilains et bons boards).

  • Les bets pour value suffisent à assurer un bon winrate (WR), surtout en NL2/4/5. Ce sera de moins en moins vrai quand vous monterez de limites, où il faudra à la fois savoir plus value bet thin et mieux bluffer. A ce niveau, il y a déjà une différence assez notable entre la NL2 et la NL10.

Toutes ces raisons ont un fond de vérité, cependant si vous voulez progresser il vous faudra bien vous jeter à l’eau. Vous commettrez des erreurs évidemment, mais elles seront profitables en terme d’expérience. Comme on dit, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Mais ne vous méprenez pas, il ne faut pas tout de suite tout le temps bluffer! Les bons joueurs bluffent d’ailleurs généralement moins qu’on peu le penser. Ils savent juste mieux repérer les bons spots de bluff. Vous commencerez donc par peu bluffer en NL2 et augmenterez vos fréquences de bluff (et surtout de semi-bluff) au fur et à mesure que vous monterez de limites et gagnerez en expérience.

Quelques idées à garder en tête:

  • Quand vous bluffez essayez toujours d’estimer votre FE. C’est vraiment le plus important, combien de joueurs se sont empalés contre des CS en voulant à tout prix bluffer? Pour être immédiatement profitable un bluff à 1/2 pot doit passer plus de 33% des fois (50% pour un bet pot et 66% pour un over-bet à 2x le pot).

  • Bluffez plus souvent en position que OOP. Vous pourrez mettre plus de pression à votre adversaire et celui-ci jouera plus face-up (il va c/r ses gros jeux par exemple). N’oubliez pas que vous gagnez plus d’informations en étant IP.

  • Contre des joueurs larges-passifs, il est généralement inutile de transformer sa SV faible en bluff. Si vous touchez la troisième paire du flop et êtes OOP face à un joueur peu agressif, checkez et essayez d’aller au showdown.

  • Vous blufferez avec votre « haut de range de fold ». C’est à dire avec des mains qui ont un certain potentiel ou une faible équité, mais qui ne sont pas assez bonnes pour call (cotes insuffisantes). Des mains de type draw faible ou troisième paire.

  • En général, on ne bluff pas avec de la SV. Mais il y a cependant des exceptions à cette règle, comme vu dans le point précédent ou une main avec laquelle on a suivi jusqu’à la river, mais qu’on a compris qu’elle n’était plus bonne et on décide de la tourner en bluff… Notamment quand vous défendez une PP ou une paire intermédiaire, voir une top pair mal kickée. Mais soyez sûr de votre FE!

Un exemple classique: vous avez défendu AJ sur AT722, vilain envoie un 3[sup]rd[/sup] barrel 1/2 pot et d’après votre lecture Il a très souvent AK/AQ. Vous le savez capable de gros folds. Vous transformez votre main en bluff et faites un gros raise à tapis. Je profite cependant de cet exemple qui est une exception en micro pour vous déconseiller fortement d’essayer faire folder des top pairs! Votre edge en micro sera justement de savoir faire des folds que les autres ne savent pas faire, comme respecter le fameux théorème de Baluga.

  • Tentez surtout des petits bluffs et évitez les gros. Se faire prendre dans des petits bluffs peut être utile pour faire de gros value bets.

  • Plus il y a d’adversaires, moins souvent on bluff.

  • Bluffez sur les boards qui sont sensées avoir aidé votre range si votre adversaire est suffisamment bon pour vous mettre sur un range. Par exemple un donk bet ou un c/r sur un flop drawy. Mais demandez-vous toujours quelle partie du range de votre adversaire vous pouvez lui faire abandonner. Comme je l’ai déjà dit, il est souvent mauvais d’essayer de faire coucher une TPGK en micro limites, même sur un board mauvais pour votre adversaire. Soyez sûr de vous.

  • Utiliser les bonnes cartes à bluffer. En HU, misez sur une carte montante ou une scary card (une carte qui fera peur à votre adversaire). Au contraire les cartes qui ne changent rien sont mauvaises à bluffer (comme les doublettes). Par contre en multiway, les cartes montantes et les scary cards améliorent plus souvent quelqu’un, donc préférez les briques pour tenter un bluff. Mais de toute façon bluffez rarement en multiway, sauf dans les petits pots limpés.

  • Théoriquement un bon bluff est un bluff qui raconte une histoire. Mais contre des joueurs qui ne jouent que leurs cartes concentrez vous plus sur ce que vous pouvez leur faire folder que sur ce que vous représentez, car ils n’y prêteront généralement pas attention.

  • Le one shot, c’est à dire une seule mise en bluff est souvent insuffisant pour bluffer, en dehors du cas du CBet, du donk bet ou du raise CBet (et encore…). Si vous misez Turn, il faudra souvent aussi miser River. Beaucoup de joueurs vont payer une mise avec une under-pair ou une hauteur A, mais il faudra envoyer une deuxième salve à la River pour leur signifier qu’on a vraiment quelque chose! On a souvent cette situation soit en étant le défenseur PF et Vilain a checké au flop, soit dans les pots limpés.

  • Si votre adversaire semble GU. Par exemple quand il check deux fois de suite. Si vous n’avez pas de SV c’est le seul moyen de gagner le coup.

  • Utiliser les bloqueurs de nuts. Si vous avez une carte qui empêche Vilain d’avoir les nuts, vous pouvez envisager de raise en bluff. Uniquement contre des adversaires compétents.

  • Le 3 barrel bluff. Efficace mais pas forcément facile à maîtriser. Savoir exactement sur quelle carte barreller, contre quel adversaire et dans quelle situation n’est pas évident. On sort du cadre de ce guide qui veut aider à prendre des décisions plus faciles et ne pas à se mettre dans des situations compliquées. De toute façon il s’agit d’un move trop compliqué pour être détaillé en quelques lignes. Voici quand même trois petits conseils: Faites-le sur un board suffisamment sec pour ne pas représenter un miss draw. Faites-le si vous pensez que votre adversaire a un range capé et ne supportera pas une troisième mise. Et enfin faites-le sur un backdoor scary pour votre adversaire (comme 2 cartes montantes ou un backdoor flush que Vilain ne peut avoir). Dans tous les cas, faites-le contre les bons profils!

  • L’overbet (voir paragraphe 3 h). On l’utilise souvent (mais pas uniquement) avec un range polarisé. S’il est utilisé en bluff, c’est pour faire folder un range capé chez notre adversaire.

  • Faire coucher les miss draws qui nous battent à la river. Lorsqu’on n’a aucune SV et qu’il y a plusieurs miss draws au tableau, une petite mise (1/2 pot ou moins) est suffisante pour faire folder les hauteurs qui nous battent et parfois des petites paires.

  • N’abusez pas du bluff! Il doit rester l’exception. En NL2, vous pouvez facilement vous passer du bluff en dehors du CBet, du 2[sup]nd[/sup] barrel sur une carte montante, et de vols de quelques pots orphelins (des pots pour lesquels personne n’a montré d’intérêt).

9) La red line.

Il s’agit de la courbe de gains sans showdown, par opposition à la blue line, courbe de gains avec showdown. Elle n’est pas uniquement liée au jeu post-flop mais je la présente quand même ici parce que que je vais surtout parler de la façon de l’améliorer après le flop.

Avoir une courbe qui descend beaucoup n’est pas grave en soit si la courbe de gain totale (la ligne verte du tracker) monte correctement. Mais elle peut être l’indice de leaks dans notre jeu et il faudra faire en sorte qu’elle ne descende pas trop afin de bien préparer notre ascension vers les limites plus hautes.

Une red line qui descend trop (disons si sa valeur négative est supérieure à 70% de la valeur positive de la blue line) c’est souvent signe d’un jeu trop peu agressif et/ou trop straightforward (dit ABC). On se retrouve aussi souvent avec un « WWSF » bas, en dessous de 42% (qui est la limite basse acceptable en micro limites si on ne se bat pas trop pour les pots limpés en BB), alors qu’un joueur agressif avec une bonne red line aura un « WWSF » autour de 45% (moyenne entre 42% et 48%, au dessus on commence à être trop agressif).

Voici quelques éléments qui peuvent vous aider à améliorer votre red line:

  • Défendre activement ses blindes. Par exemple à l’aide de resteals PF ou de c/r Cbet au flop après avoir suivi PF.

  • Beaucoup attaquer les blindes.

  • Utiliser les 3bets et 4bets-light contre les bons profils.

  • Eviter les petites pertes cumulées en jouant soit trop loose soit trop ABC.

  • Se battre pour les pots ou les abandonner très vite (ne pas faire les choses à moitié). ex 1: Si on bet en bluff au Turn dans un pot orphelin, c’est souvent pour bet aussi River. ex 2: Eviter les lines bet, bet, check/fold ou check/call turn, check/fold river (voir alinéa suivant). Cependant, il faut aussi savoir ne pas se sentir commit et savoir abandonner quand on ne bat plus rien (voir la théorie de l’engagement dans « le poker apprivoisé »), savoir faire des folds frustrants.

  • Payer un tour pour se coucher au suivant sur une brique est souvent une erreur. Il faut donc décider de soit se coucher sur le premier tour, soit de payer sur les deux tours (plan de jeu).

  • Attaquer les pots orphelins si le board percute peu les ranges adverses ou que vos adversaires montrent peu d’intérêt pour le pot. Souvent sur 2 ou 3 tours d’enchères en tenant compte de l’évolution du board.

Donc pour résumer, il faut être globalement plus agressif et accrocheur. Et bien sûr éviter de jouer de manière trop automatique.

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10) Comment jouer les différents profils?

a) Les récréatifs.

Le loose passif collant.

Vous ne miserez qu’en value, et, sauf sur flop très dry, vous oublierez même le CBet si vous n’avez pas touché. Pas de bluff et énormément de value bet! Donc très facile à jouer.

Le loose passif qui joue ABC.

Comment différencier les looses passifs ABC et les looses passifs collants? Le premier aura un « fold to F CBet » relativement bas à assez élevé, mais des « fold to T CBet » et « fold to R CBet » moyens à hauts, ainsi qu’un WTSD bas à moyen. Quant au second tous ses « fold to CBet » seront bas, quelque soit la street, et son WTSD sera élevé (et un WSD bas, < à 45%). C’est très important de ne pas les jouer de la même façon. Par exemple, barreller sur des scarry cards sera efficace contre les premiers, mais inutile contre les seconds. Pour compliquer les choses, la plupart des joueurs looses passifs se situent entre ces deux profils.

Je vous invite à revenir sur les chiffres du début du paragraphe 3 (Attaquant PF) qui vous permettront de mieux comprendre la logique de barreller contre ce profil.

Voici donc comment ce joueur se comporte face à un 3 barrel (source: vidéo Cashane):

NB: Nous partons du stipulât que si Vilain touche un gros jeu il va nous raiser (très important dans le cas où il ne nous raise pas au turn et qu’une brique tombe à la river).

Sur un CBet, ce qu’il call:

  • Toutes les paires.
  • Tous les draws, y compris gutshots.
  • Les bons A, les over-cards et les draws backdoor.

Sur un 2[sup]nd[/sup] barrel, ce qu’il call:

  • Top pair, top pair flopée GK.
  • Paire + gutshots.
  • Over-cards + gutshots.
  • Draws.

Sur un 3[sup]rd[/sup] barrel, ce qu’il call:

  • Top pair+, top pair flopée GK.

Vous comprenez pourquoi il est souvent nécessaire de barreller si vous souhaitez le faire folder. A chaque street vous ne ferrez coucher qu’une partie de son range, mais celui-ci étant faible, seul un petit pourcentage ne pourra supporter trois mises. Mais je me répète: ceci n’est vrai que contre un profil relativement week qui ne collera 3 barrels qu’avec une top pair floppée ou mieux. Soyez très attentif aux cartes qui tombent au turn et à la river qui peuvent compléter des draws ou donner des DP. Il vous faudra donc une bonne lecture du jeu pour barreller en bluff.

Le degen (récréatif loose agro).

Pour le reconnaître, utilisez les stats d’« AFq ». Regardez bien ses tendances par street. Des « AFq » à plus de 60% (PT4) sont très élevés, surtout que son range est faible.

Il y a plusieurs façons de le jouer, selon ses tendances plus ou moins donkey et collant. Certains ne se montreront agressifs que si vous montrez de la faiblesse, d’autres sont réellement idiots. Le slowplay est assez souvent une bonne stratégie. Bluffer peut marcher contre certains, mais pas contre tous, comme eux-même bluffent beaucoup, ils croiront que vous faites de même. C’est pour ça que contre ces joueurs je vous conseille de resserrer un peu votre jeu PF et de privilégier les cartes hautes qui frappent des TPGK. Post flop, bluffez donc peu et laissez les s’empaler contre vos mains qui seront en moyenne en avance sur leur range.

Ces joueurs overplay des tonnes et bluffent beaucoup, il ne faudra donc pas avoir peur de jouer de gros coups contre eux. Je déconseille en général de jouer des gros coups sans grosses mains, mais contre eux TPGK est un gros jeu. Il faut cependant savoir folder une bonne main, même contre un degen, quand le tableau devient très mauvais.

Un dernière chose, n’ayez pas peur de ces joueurs! Ils sont sont faibles et très rentables! Même s’ils nous obligent à jouer plus high variance.

Le faux loose passif.

Il s’agit d’un joueur ayant un AF total faible (entre 1 et 2), mais avec de grosses différences par street. Ses AF étant faibles au flop et au turn (entre 0 et 1.5) mais élevés à la river. Son « bet river » est aussi élevé (>50%). C’est donc un joueur très collant passif sur les deux premières streets mais qui bet tout et n’importe quoi à la river (toute SV et miss draw). Il joue donc ses draws (il considère une gutshot ou deux overcards comme un draw!) passivement, mais est prêt à bluffer si ceux-ci ratent. Contre lui il faudra donc jouer assez ABC, puisqu’il ne fold rien, et souvent c/c la river sur des miss draws. Attention! Il peut aussi bet des 3[sup]rd[/sup] et 4[sup]th[/sup] pair! Donc le bluffcatcher avec hauteur As n’est pas forcément une bonne idée!

NB: Ce joueur sait bet en bluff, mais il est beaucoup plus rare qu’il raise en bluff (c’est d’ailleurs vrai pour une majorité de joueurs, même de regs).

Le faux loose agro.

Vous croiserez des joueurs avec des d’AF élevés, mais dus à des sizings minuscules, typiquement des récréatifs qui misent 1bb (voir aussi CHAPITRE VII-3-c le min-bet). Evitez de vous level et soyez très attentifs à leurs betting patterns et surtout à leurs sizings (on voit ici les limites du tracker). Il est très facile de commettre de grosses erreurs contre eux lorsqu’on multitable beaucoup: « Tiens, il bet pot à la river, mais il a un AF de 5 et un bet river de 50, je call, arff! Il est nutsé! ». Sauf que toutes ses autres mises étaient à 1bb… Repérez-les et jouez les plutôt comme des looses passifs, et surtout, essayez le plus vite possible de comprendre ce que signifie leurs petites mises.

b) Les regs.

Le reg très serré (NIT).

Contre ce profil, on va beaucoup CBet (tous nos airs déjà) mais peu 2[sup]nd[/sup] barrel (peu de FE contre un range fort). Donc à partir du turn on va peu bluffer, mais devoir bluffer fort si on le fait. Notamment si vilain ne peut avoir les nuts (comme sur un runner runner board drawy) on va pouvoir over-bet.

Le TAG et le LAG.

Ils jouent comme vous. Le meilleur conseil que je peux vous donner, c’est évitez de vous level et exploitez leurs leaks en vous servant de votre HUD (voir chapitre V).

L’ultra-LAG (faux degen).

Joueur très loose et agressif, mais qui contrairement au degen sait ce qu’il fait. Au début difficile de différencier les deux profils, mais vous en croiserez très peu en micro-limites. Jouez-les comme les regs LAG, mais en ayant conscience de leurs ranges encore plus faibles.

Pour aller plus loin:

11) GTO: Principe d’équilibre et ranges inexploitables.

Je m’éloigne ici des notions de base pour les débutants et je vais présenter des concepts sans doute un peu trop avancés si vous débutez en NL2. Cependant, comme vous entendrez souvent parler de ces choses soit dans des vidéos soit sur des forums, il est bon de savoir de quoi on parle. Et puis il n’est pas mauvais de commencer à avoir conscience de ces dits concepts même si vous ne les appliquerez pas forcément tout de suite. Ce qui ne serait d’ailleurs pas une bonne chose. Il faut avoir conscience qu’un jeu exploitant est en général plus facile à mettre en place et évite de se compliquer la vie. Si vous avez 75% de CBet c’est exploitable et théoriquement mauvais, mais en micro limites vous ne serez pas exploité et au contraire vous exploiterez les autres joueurs qui se couchent trop sur les CBets.

Idée principale: Plus tenir compte de notre range que de notre main.

Voici les deux concepts qui me semblent les plus importants dans une tratégie équilibrée dite « inexploitable » (cf GTO):

> Le concept d’équilibrage sur les mises.

C’est à dire miser en bluff et en value de telle manière que votre adversaire ne puisse avoir de stratégie gagnante face à vous (qu’il ne puisse exploiter le fait que vous bluffez trop ou pas assez).

Mais sachez utiliser vos reads et dévier de cette stratégie afin de jouer de manière optimale en profitant des leaks de vos adversaires. Vous miserez plus en value contre des joueurs qui call trop et plus en bluff contre ceux qui se couchent trop.

> Le concept de protection de range.

Par exemple il vous faudra construire des ranges de c/c flop, turn et river dans des situations de CBet. L’idée c’est de protéger votre range de check afin que quand vous checkez celà ne signifie pas forcément un GU de votre part. En CBetant moins et en checkant plus à la fois avec des mains faibles (range de c/f ou c/r en bluff), des mains moyennes (range de c/c sur une ou deux streets), et des mains fortes (range de c/c sur trois streets ou de c/r). Ici encore évidemment il vous faudra dévier de cette stratégie lorsqu’une stratégie exploitante sera plus rentable.

Vous pourrez ainsi construire des ranges équilibrés sur chaque type de tableau et dans chaque type de situation (par exemple avoir un range de donk bet sur flop drawy en combat de blindes).

[b]Pour aller plus loin:

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GG pour ce travail de malade!!! :woohoo: :woohoo:
Je suis en train de rassembler tous les chapîtres que tu as publiés pour m’en faire un book ( au bas mot, j’en suis déjà à 80 pages, :silly: , sans même commencer une mise en page).
il me reste plus qu’à l’imprimer et à le lire à tête reposée.
Si tu ne vois pas d’inconvénient :blush: , je m’occupe de faire une mise en page ( côté orthographe, rien qu’en le survolant, je sais déjà que je n’aurai rien à faire :whistle: ) et le mettre en ligne.

[quote=“franicomerob, post:690020”]
Je suis en train de rassembler tous les chapîtres que tu as publiés pour m’en faire un book ( au bas mot, j’en suis déjà à 80 pages, :silly: , sans même commencer une mise en page).
il me reste plus qu’à l’imprimer et à le lire à tête reposée.
Si tu ne vois pas d’inconvénient :blush: , je m’occupe de faire une mise en page et le mettre en ligne.[/quote]

Pas de problème, il n’y a aucun copyright :laugh: . Par contre je risque de faire des mises à jour régulières pour rajouter deux-trois trucs par-ci par-là… J’ai toujours l’impression d’oublier des choses, et à chaque fois que je me relis j’ai envie d’en rajouter…

MAJ CHAPITRE VI 1) Open range.

J’ai un peu revu certains tableaux que je trouvais légèrement trop looses, et rajouté quelques petites choses. Je pense que ce paragraphe est définitif et ne devrais plus être changé…

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Il ne faut pas sous-estimer l’impact du mental sur le winrate. Qu’est ce qui fait la différence entre deux joueurs de poker qui débutent avec le même bagage technique, la même passion du jeu et la même envie d’apprendre? Pourquoi l’un va rapidement monter les limites pendant que l’autre s’enlise en micro limites alors qu’il se sent meilleur que ses adversaires à la table? Pourquoi ce dernier a l’impression que le sort s’acharne sur lui et d’être toujours du mauvais coté de la variance? Je pense que son problème vient soit d’un manque de rigueur dans son jeu qui apporte trop de spew, soit d’un mental insuffisamment solide qui mène au tilt ou bien au manque de confiance en lui. Je suis convaincu que tout le monde peut vaincre les micro limites, si quelqu’un n’y arrive pas alors qu’il étudie le jeu, il faut certainement qu’il travaille au moins l’un de ces deux points.

1) La rigueur pour éviter le spew.

Au poker il faut adopter une stratégie et s’y tenir. A qui il n’est pas arrivé d’ouvrir UTG une main en dehors de son range d’open, de se prendre un 3bet et de se dire: « évidemment il faut que ça m’arrive maintenant »?

La rigueur au poker, c’est aussi, et ça il faut bien le comprendre, savoir folder une bonne main (savoir faire des folds frustrants). Il ne faut pas spew dans des gros pots ce qu’on a péniblement gagné par ailleurs. Aussi ne pas faire de call « parce que c’est pas cher en NL2 ». A ce propos, considérez toujours les jetons comme des blindes et oubliez leur valeurs en €.

a) Vous n’êtes pas marié!

Vous ne savez pas lâcher votre paire d’As post-flop? Il faut vraiment apprendre à coucher les over-pairs et les TPTK (et parfois même de plus gros jeux). Il y a tellement de situations où vous savez que vous êtes devant, qu’il est inutile de tout reperdre dans des coups où pourtant votre adversaire vous fait savoir que vous êtes battu. Pensez à réévaluer la force de votre main à chaque tour d’enchère, en tenant compte du board, de l’action et de l’adversaire. On ne le dira jamais assez: respectez le Baluga d’un adversaire passif!

b) Calls de frustration.

Vous aviez DP basse au flop mais la river apporte une doublette de la carte haute, votre main est contrefaite mais vous payez quand même la mise de votre adversaire, à cause d’un mélange de frustration et de déni (vous n’acceptez pas que votre main ne soit plus bonne). Parfois vous voulez même (inconsciemment) montrer à votre adversaire que vous aviez une main! Comme dit plus haut, pensez à toujours vous situer dans le coup. Beaucoup de mains fortes aux tours précédents perdent toute leur valeur arrivées à la river. Sachez les abandonner.

Attention , un call de frustration ça peut aussi être un call 3bet OOP avec une mauvaise main (comme une petite PP) contre un joueur qui n’arrête pas de vous 3bet.

c) Limiter la casse.

Faites le dos rond et soyez patient. Parfois rien ne se passe comme vous l’auriez voulu, vous ne touchez rien ou vous n’avez pas d’action sur vos gros jeux. Pire vous prenez set up et bad beats à répétition. Dans ces cas-là il ne faut pas forcer les choses et absolument vouloir « se refaire ». Gardez votre sang-froid, je conseillerais même de resserrer votre jeu juste après un gros coup perdu. Si le moral en a pris un coup, reportez-vous au paragraphe suivant, notamment au passage sur le stop-loss.

2) L’importance du mental.

a) Le tilt.

Mais le spew n’est pas toujours (ou uniquement) dû à un manque de rigueur. Un mental trop friable en est souvent la cause. Tout le monde pense au fameux tilt qui nous fait perdre toute lucidité et commettre des erreurs (voir des horreurs).

Si vous n’êtes plus capable de jouez votre A-game, arrêtez votre session. Un stop-loss permet souvent de limiter les pertes. On s’en impose souvent un à -3 ou -5 caves. A vous de voir ce qui vous semble le mieux.

Pour vous donner une idée de l’impact du tilt sur votre winrate, sachez que si vous perdez une cave par semaine à cause du tilt ceci vous fait perdre 1.3bb/100 de winrate si vous faites 30 000 mains par mois (source: vidéo de Jamaisbluff).

Malheureusement je ne peux pas donner de solutions au tilt ici (à part le stop-loss). Ca dépasse, et de très loin, mes compétences. Les réponses étant plus d’ordre psychologiques que d’ordre pokeristiques. Tout ce que je peux dire c’est qu’il existe des coachs mentaux dont j’ai entendu le plus grand bien. Les démarches personnelles à bases de lectures peuvent aussi être bonnes, mais je ne connais aucune référence. Les coachs mentaux et les livres de psychologie peuvent sans doute aussi vous aider pour le paragraphe suivant.

b) La confiance en soi.

Le problème peut aussi venir d’un manque de confiance en soit. C’est un fait: pour jouer son A-game, il faut se sentir plus fort que ses adversaires, ou du moins être sûr de ses forces. Sinon, on ne tente rien et on devient weak. On peut encore s’en sortir en micro si on a le bagage technique, mais plus haut se sera un très gros handicap. Je vais être un peu brutal, mais il faut parfois avoir envie d’écraser ses adversaires, sans non plus tomber dans l’excès inverse et devenir over-agro. Gardez toujours une agressivité contrôlée, une sorte de force tranquille (sans aucune allusion politique). L’échauffement avant votre session est particulièrement important à ce niveau. Comme je le disais lors de la partie dédiée, se donner envie avant une session est primordial. On peut aussi régulièrement revenir à des limites inférieures ou tenter de petits challenges pour reprendre confiance en soit ou décompresser un peu. Personnellement je le fait lorsque je suis un peu trop fatigué et que je veux juste jouer un peu pour me détendre sans pression financière. Ce qui m’amène au paragraphe suivant.

c) Etes-vous scared money?

C’est un très grave problème au poker. Jouer de l’argent et avoir peur de le perdre est particulièrement handicapant. Normalement vous ne serez victime de cette peur que lorsque vous monterez de limites. C’est pour ça qu’avoir un BM (bankroll management) qui vous laisse de la marge est important (voir CHAPITRE I-1). Vous ne devez jamais craindre de pouvoir perdre votre bankroll, ni même en perdre une grosse partie.

Il faut aussi que vous voyez votre bankroll comme des points de jeu vidéo et non pas comme de l’argent. Des points qui vous permettent de monter les niveaux (limites). Sur vos tables il n’y a pas d’euros et de centimes, il n’y a que des caves et des blindes!

d) Burnout.

Le cerveau est comme un muscle, il faut le faire travailler pour le développer, mais il peut aussi s’épuiser s’il est surmené. Il faut donc le ménager un minimum afin d’éviter le burnout. Travailler son poker c’est bien, mais y consacrer trop de temps et d’énergie peut devenir contre-productif et vous mener à un état de saturation.

Accordez vous des pauses, par exemple un jour dans la semaine sans poker. Quand je dis sans poker, ça veut dire sans jouer évidemment, mais aussi sans travailler son jeu ni regarder de vidéos sur le poker. Il faut absolument de temps en temps vous aérer l’esprit afin d’éviter la saturation. Car un burnout dégradera votre jeu autant qu’un état de tilt latent. Vous manquerez de lucidité, d’envie de jouer (vous vous forcerez à faire du volume sans plaisir), et pourrez même finir par être dégoûté par ce jeu!

En dehors même des jours de repos, pendant tout le temps que vous ne consacrez pas au poker, essayez de ne pas y penser, du moins pas tout le temps y penser. Après votre session du soir, quand vous allez vous coucher par exemple, ne rejouez pas vos mains dans votre tête! En plus de retarder votre sommeil (avec l’impact sur la santé qui en découle), ceci pompe énormément d’énergie et vous épuise mentalement.

Je trouve que l’analogie avec le sport est très bonne. Vous ne faites pas de sport tous les jours, et même les jours de match ou d’entraînement vous ne faites pas ça toute la journée. Vous imaginez dans quel état votre corps finirait…

Je sais que quand on débute au poker, on a faim de ce jeu, on veut à la fois toujours jouer et améliorer son niveau en se gavant de livres et de vidéos. On déborde d’énergie et les considérations sur le burnout ne nous préoccupent pas. Mais savoir qu’il peut survenir, c’est déjà l’anticiper.

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3 « J'aime »

bon je vais pas être original : mais bravo et merci ! boulot super impressionnant ! à mettre en évidence qqpart sur le site ??

Ah OK…c’est déjà un e-book… B)

Bon j’attends qu’il soit fini et je vais lire ça avec attention :slight_smile:

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PAbluestar.jpg[/right]

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Voici les cinq points essentiels à votre progression.

[center]1 - Bases techniques.[/center]
Pour le débutant il y a d’abord les fondations. Toutes les bases qui doivent être maîtrisées avant d’aller plus loin: c’est à dire tout ce qui est calculs d’équité, notions de cotes implicites et inversées, travail sur les éventails, etc…Tout ça s’apprend en lisant des livres d’introduction au poker ou sur des sites de poker. Et je pense que même les joueurs un peu plus confirmés peuvent y gagner à revoir certaines bases. J’ai rapidement abordé ces thèmes dans le CHAPITRE I.

[center]2 - Jouer.[/center]
L’expérience. C’est évident mais important, il faut beaucoup jouer pour se familiariser avec les différentes situations et apprendre à jouer les différents profils.

[center]3 - Travailler son mental.[/center]
Ce travail est différent selon chacun mais extrêmement important. Je ne vais pas répéter ce que j’ai dit dans le CHAPITRE VIII-2 mais juste rappeler qu’avoir recours à l’autosuggestion (grâce à un travail personnel) ou faire appel à un coach mental peuvent être très bénéfiques.

[center]4 - Continuer à prendre du plaisir.[/center]
Le plaisir! Et oui, si vous n’aimez pas ce jeu, il vous sera difficile d’y jouer très longtemps. Donc n’oubliez jamais que le poker doit rester un plaisir, ce n’est pas juste un moyen de gagner de l’argent. C’est encore plus vrai pour nous autres joueurs de micro limites.

[center]5 - Les outils de progression.[/center]
Utiliser des outils pour améliorer sa technique de manière plus poussée qu’avec les livres d’introduction. Ce sont:

a) Les livres et les e-books. Attention de bien les choisir. Beaucoup peuvent être obsolètes ou sans interêt pour vous. Essayez d’avoir des retours positifs de joueurs de votre niveau avant d’en acquérir un. Je conseille particulièrement « le Poker Apprivoisé », excellent ebook d’ArtPlay.

b) Les émissions télévisées. Malheureusement elles ne sont pas toutes de bonne qualité, certains commentateurs donnant parfois l’impression de ne pas vraiment savoir de quoi ils parlent. Celles sur les EPT font partie de mes préférées mais ne concernent pas les joueurs de CG, et encore moins de micro. Attention à ne pas reproduire chez vous tous les moves que vous voyez à la télé!

c) Les vidéos. A mon avis l’un des meilleurs outils une fois les bases acquises, notamment pour développer le handreading. Je ne vais pas développer, si vous êtes sur PA vous avez déjà dû en visionner quelques unes… Personnellement j’aime surtout les reviews de session et les vidéos thématiques, plus que les sessions live ou les HH history.

d) Les forums. Pour lire des articles techniques ou débattre sur des plays. Et bien sûr poster des mains qui vous ont posées problème lors de votre dernière session.

e) Le coaching. Même si ce n’est pas indispensable à tous au début, il peut être extrêmement profitable à certains. Parfois on se rend compte que quelque chose ne va pas dans notre jeu sans vraiment réussir à y remédier, un coach peut nous aider en pointant du doigt nos lacunes.

f) Les logiciels. Il existe une multitude de logiciels utiles, en voici quelques uns:

  • Les calculateurs d’équité comme Pokerstove, Flopzilla ou Equilab: pour le travail sur les équités et les éventails. Indispensable pour vos reviews de sessions. Flopzilla est certainement le meilleur actuellement, mais payant. A noter que PT4 possède un calculateur d’équité basique mais bien utile.

  • Les trackers: En plus de proposer le HUD (voir CHAPITRE V) ils possèdent une multitude de fonctions que je détaillerai un peu plus bas. Les deux principaux trackers sont Poker Tracker 4 et Hold’hem Manager 2. Il existe aussi Xeester qui est moins complet mais en français.

  • Snowie. Pour ceux qui ont déjà un certain niveau. Il vous permet d’essayer de jouer un jeu inexploitable (GTO). Cependant en micro limites le jeu exploitant est sans doute plus profitable. Mais rien ne vous empêche d’y jeter un oeil.

Je vais parler ici des trois principales utilisations du tracker en dehors du HUD.

1) Reviews de sessions.

C’est à dire revoir certaines mains de votre dernière session à l’aide du replayer de votre tracker. Une première chose, cette review ne doit pas se faire immédiatement après votre session, ni juste avant d’ailleurs. En effet, vous aurez besoin d’un certain recul d’afin d’analyser correctement votre jeux. De plus vous serez souvent trop fatigué pour une analyse approfondie. Il faut donc que vous libériez un moment pour votre travail de review. Ce travail peut se faire en trois temps:

a) Dans votre tracker vous cherchez les mains que vous avez taggées durant la session. En commençant par celles que vous avez taggées pour une prise de note (voir CHAPITRE IV). Ce sont soit de gros coups dans lesquels vous n’étiez pas impliqué et où il y a eu un SD, vous voyez de cette façon comment vos adversaires ont joué telle ou telle main dans un gros pot (ne prenez une note que s’ils avaient joué de la même façon contre vous). Ou alors ce sont de petits pots mais où il y a eu une action intéressante que vous n’avez pas eu le temps de noter ingame. Par exemple un vilain a bet pot en bluff à la river dans un pot checké. Ces notes pourront être très utiles pour vos futures sessions.

Ce travail est le seul qui peut être fait juste après une session (et même pendant si vous ne multi-tablez pas trop) puisqu’il demande peu de concentration.

b) Puis vous cherchez les mains que vous avez taggées parce qu’elles vous ont posées problème. Ici il vous faudra souvent utiliser des outils comme Flopzilla, PokerStove ou Equilab pour estimer votre équité face au range présumé de votre adversaire, puis de calculer l’EV de chaque décision (voir le paragraphe sur l’espérance de gain dans le chapitre I).

Vous pouvez aussi poster certaines mains dans la rubrique appropriée d’un forum comme Poker Académie si vous avez besoin d’opinions de joueurs plus expérimentés que vous.

c) Enfin vous sélectionnez tous les gros pots perdus et gagnés pour voir si vous avez joué ces coups correctement.

2) Leakfinder.

Un leakfinder est un travail de recherche de points faibles. Je vais parler ici de la façon d’utiliser les stats du tracker pour cela.

a) Hero.

Ce travail est extrêmement important afin de traquer vos points faibles et de vous donner des axes de progression. Je ne peux pas ici trop développer, je vais donc me contenter de montrer un exemple rapide pour que vous compreniez bien les mécaniques d’un leakfinder. Votre propre travail sera évidemment beaucoup plus poussé.

Voici un sample de 9K hands joué en NL10 ZOOM.

leakfindernl10zoompourPA.pngNB: Si vous ne voyez pas assez bien le tableau, clic droit sur l’image puis « Ouvrir le lien dans un nouvel onglet ».

Comment devons-nous procéder? En premier lieu certaines stats ne peuvent pas être interprétées à cause du trop faible nombre de mains. On va donc se pencher sur celles qui sont exploitables et essayer de trouver des anomalies.

  • 3bet: 3%. Dû à une stratégie de 3bet très safe à cause du manque d’infos sur les adversaires en format ZOOM, donc impossible se savoir quand 3bet mergé et quand 3bet polarisé. Mais on remarque que le 3bet success est très faible. Ce qui pourrait nous donner un axe de progression sur ces tables: plus de 3bets mergés.

  • Fold to 3bet à 70%. C’est beaucoup et c’est exploitable. Mais sur ces tables de ZOOM, ça n’a que peu d’importance, être inexploitable est le cadet de nos soucis. Sur d’autres tables, face à de bons joueurs, il faudrait absolument rectifier ce leak, notamment par des 4bet-bluffs face aux bons profils.

  • CBet flop: assez bas. Hero ne CBet pas assez sur certains types de flop. Deuxième axe de progression: augmenter légèrement le taux de CBet, certainement en bluff ou en capitalisation de dead money.

  • Bet river trop bas (en dessous de 25%, ça commence à être faible), WSD trop haut et AF qui baisse trop à la river. Visiblement il y a trop de situations où Hero check alors qu’il devrait miser. Troisième axe de progression: miser plus à la river et en bluff et en thin value.

Voilà, j’espère avoir été assez clair dans mes explications. Je n’ai mis ici qu’un nombre limité de stats, celles que je pense être les plus utiles pour un leakfinder basique, mais vous pouvez évidemment rajouter toutes celles que vous voulez.

NB: Pour qu’un leakfinder soit utile il vous faut un échantillon suffisamment significatif. Je pense qu’à partir de 20K hands (20 000 mains) celui-ci commence à être représentatif, mais c’est en réalité très variable selon les stats que vous analysez.

b) Vilains.

Si vous avez suffisamment de mains sur eux, vous pouvez faire ce même travail sur vos adversaires réguliers afin de déceler des faiblesses exploitables. C’est d’ailleurs ce que vous faites déjà ingame avec le HUD, là on pousse juste un cran au dessus.

3) Travail sur les ranges.

Etes-vous gagnant? Je veux dire: êtes-vous gagnant avec toutes les mains que vous jouez? Comment ça, vous ne savez pas? Ben alors il faut vérifier!

Ce travail est fastidieux et demande un très grand nombre de mains pour être fiable, mais est particulièrement important. Comme je l’ai déjà dit, un range n’est jamais définitif et doit toujours être travaillé. Vous étiez gagnant en ouvrant UTG avec 22 en NL5? Vous êtes maintenant en NL10 et avez joué 50K hands, vérifiez à nouveau si c’est le cas. Vous avez ajouté des SC à vos ranges de 3bet? Vérifiez qu’elles vous font gagner de l’argent (attention! dans cet exemple, si vous perdez de l’argent, le problème vient peut être plus du mauvais choix des spots que du range).

[center]----[/center]

Voilà,

J’espère que ce petit guide aura été utile à certains d’entre vous. J’ai essayé de créer celui que j’aurais aimé trouver quand j’ai débuté le poker il y a deux ans.

Evidemment, il ne s’agit que de ma vision du cash game en micro limites, et celle-ci pourra évoluer dans le temps, mais je pense que les bases resterons bonnes. J’ai présenté un jeu solide et gagnant pour les micro stakes, cependant il trouvera ses limites quand vous monterez de niveau, notamment dans les ranges proposés, alors mon dernier conseil sera: continuez à travailler votre jeu, toujours et encore!

Merci à tout ceux qui m’ont lu jusqu’au bout. Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à les poster.

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4 « J'aime »

interessant!! beau travail

GG mec je t’ai vue arriver sur le forum au début très motivé en postant tes mains, mais la je doit avouer que tu monte d’un cran, travail de ouf, une petite suggestion moi qui suis un bon faignant des familles :laugh: :laugh: quand je vois tout ces pages a lire je me décourage malgré l’énorme qualité du travail, n’a tu pas envisagé de faire sa sous forme de powerpoint commenter qui serai pour tout les règ faignant du forum une énorme alternative :stuck_out_tongue:

Une autre question je ne vois pas devant ton poste [ARTICLE PA] tu as trop de PPA pour en refuser 400 ou d’après ton skil tu pense que tu ne les mérite pas, car tu gagne trop aux tables, par ce que la c’est kdo :wink:

D’abord merci à toi.
Je ne suis absolument pas familiarisé avec tout ce qui touche de près ou de loin l’informatique* et avant ton post je ne savais même pas ce qu’était powerpoint (je viens juste de regarder la définition sur Wikipédia…) :blush: Je crois que ça fait moins d’un mois que j’ai trouvé comment faire une capture d’image, alors utiliser un logiciel de présentation… Mais tu as éveillé ma curiosité et je vais jeter un coup d’oeil à ce logiciel, ça peut toujours être utile.

*: en gros, ce que je sais faire avec mon PC:

  • Jouer sur les sites de poker.
  • Voir des clips sur youtube.
  • Aller sur les forums de poker.
  • Euh… Je crois que c’est tout… :laugh:

Il y a 10 jours Barth m’avait proposé de participer au concours de janvier, mais comme je ne pouvais pas terminer à temps j’avais décliné son offre. Comme le concours est reconduit pour février, je vais peut-être y réfléchir. Par ex en retravaillant un des chapitres pour le mettre au format d’article.

Thanks very much !!! la nut quoi

Notions de base pour débutants, by lacert@X maintenant en ebook.

Pour éviter qu’un tel boulot ne finisse par ce perdre, je l’ai converti en ebook.
Encore un peu de boulot pour créer un sommaire interactive, ce sera le cas dans quelques jours (pas le temps actuellement).

Par contre impossible de le posté, donc si vous le souhaitez contactez moi.

[attachment]NOTIONS DE BASE POUR DEBUTANTS.zip[/attachment]

encore merci pour le taf.

Enorme thread en effet.

Super bien présenté, la mise en forme est parfaite, les images, les graphes et les tableaux avec une excellente visibilité. Travail de titan qui mérite récompense.

J’allais justement te dire de le tranformer en ebook et pourquoi pas de le mettre en vente à un prix raisonnable ?

Tu nous donnes du boulot, à lire tout ça… :cheer:

C’est tout simplement énorme !! :woohoo: …Une Bible du Poker en quelque sorte.

Un grand MERCI à toi pour ce thread remarquable et également de nous faire profiter de ton expérience. :wink:

Quel boulot ! VGG !

Houla !!!
j’étais passé a coté de ça. :woohoo:

Super boulot,
Merci pour le partage.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que je vais passer du temps sur ce thread :whistle:

Merci beaucoup pour ce partage de connaissances, qui nous rappelle pourquoi on vient sur PA

Edit : je viens de tomber sur le thread par hasard et trouve qu’il n’a pas la visibilité qu’il mérite