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5) Jouer ses draws.
Je vais ici principalement parler des draws en défense. Si vous étiez le relanceur PF je vous renvoie au paragraphe 3. Dans ce cas là, vous ferez la plupart du temps un CBet avec tous vos draws (y compris les gutshots et les draws back door) et même un second barrel (sauf IP dans certains cas où prendre une free card sera meilleur si vous estimez votre FE comme faible).
Une première chose: plus vous monterez de limites, plus vous jouerez vos draws agressivement. En NL2/4/5 on a souvent peu de FE et beaucoup de bonnes cotes, de plus nous essayons de jouer plutôt low variance. Mais à partir de la NL10, il faudra commencer à être plus agressif avec vos tirages.
a) Estimer sa FE et les cotes.
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Contre des CS (peu de FE).
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Contre un range fort, comme un open UTG ou d’un joueur très serré (peu de FE mais cotes implicites intéressantes).
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En multiway (moins de FE et meilleures cotes).
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Contre un range faible, par exemple en combat de blindes (meilleure FE et cotes implicites faibles).
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Contre un adversaire weak (plus de FE).
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En HU (plus de FE et moins bonnes cotes).
b) La position.
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IP (meilleures cotes implicites et plus de jouabilité). On peut jouer moins agressivement. Laissez faire la position! Mais ça dépend beaucoup de la situation. Par exemple en BU vs CO ou en BB vs SB, vous pouvez raise un CBet (vous avez une bonne FE), et si vous êtes payé choisir soit de maintenir la pression au turn, soit de prendre une carte gratuite. Par contre, en BU vs UTG ou contre un range fort, vous devrez plus souvent call le CBet et compter sur les cotes implicites.
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OOP (moins bonnes cotes implicites et moins de jouabilité). Attention, dans le paragraphe sur le bluff, je vous déconseille de bluffer OOP, c’est un peu différent pour les semi-bluffs et il faudra plus souvent jouer vos draw agressivement OOP que IP. Donc il vous faudra une très bonne FE. Mais normalement, si vous êtes dans cette situation, c’est parce que vous avez défendu votre BB contre un steal du BU (voir du CO, si celui-ci est loose), votre FE devrait donc être bonne et justifier un c/r.
c) Types de draws.
- Draws faibles.
Avec des mains du type gutshot+backdoor flush, gutshot+OC, ou OC+backdoor str8+backdoor flush, vous pouvez tenter de semi-bluffer si vous estimez que votre FE est suffisante, notamment en combats de blindes contre des regs (qui ne vont pas s’accrocher avec des mains faibles ou moyennes, contrairement à beaucoup de joueurs récréatifs). Donc si vous décidez de les jouer, il faut les jouer agressivement à un moment ou un autre et ne jamais se contenter de call en espérant toucher. N’oubliez pas que vous n’avez aucune SV et pratiquement jamais la cote pour juste payer! Les mains typiques qui donnent ce genre de draws sont les broadways suited, ce sont des mains que vous défendrez souvent en combats de blindes mais très peu contre des opens en EP (contrairement aux petites PP).
Des mains de type troisième paire ou deuxième pair sans bon kicker peuvent parfois être jouées comme des draws faibles (5 outs), surtout si vous avez des backdoors possibles qui vous rajoutent des cartes à barreller au turn.
- Draws moyens.
Avec des draws un peu plus forts, OESD et FD (8 ou 9 outs), si vous avez la cote et peu de FE, vous pouvez encore call (pensez que vos cotes implicites sont plus faibles si vous êtes OOP). Je répète que je déconseille de call PF avec les SC contre un joueur sur qui on aura peu de FE post-flop. Vous pouvez jouer les FD (surtout les nuts FD) un peu plus agressivement que les OESD, car quand la couleur rentre il est plus difficile d’extraire de la value.
- Draws forts.
Combo-draws (12 outs et +). Ce sont des mains très fortes… mais avec peu, voir aucune SV. On peut les jouer de toutes les façons selon notre adversaire et notre position. Ou on call, on aura de toute façon souvent la cote. Ou on cherche à stack-off au flop. En micro limites, où l’on cherche à minimiser la variance, on peut privilégier le call, surtout IP, sans que ce soit systématique.
- Draws avec SV.
Les paires+draws. Comme on a de la SV, on peut tenter de pot control (prendre une free card par exemple si on le peut quand on a la deuxième paire).
Voici un petit tableau récapitulatif pour vous donner une idée générale de la façon de jouer vos différents draws contre des regs.
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6) Les pots limpés.
Il n’y a que deux cas où vous pourrez vous retrouver dans un pot limpé: vous avez over-limpé une main à potentiel sans suffisemment de FE pour iso-raise, ou vous avez checké votre BB. Ceci devrait normalement avoir un impact sur votre range perçu, mais en pratique vos adversaires n’y prêteront pas attention. Vous barrelez sur un board AKxxx alors que vous avez checké votre BB? Personne n’y verra rien à redire! Vous ne représentez pas grand chose mais ils se contenterons pour la plupart de jouer leurs cartes.
a) En value.
Je vais d’abord parler rapidement des cas où vous êtes en value. D’abord il faut garder à l’esprit que ce sont généralement de petits pots en multiway. Donc si celui-ci commence à grossir de manière importante il faut que vous soyez sûr de la force de votre main. Dit autrement, vos adversaires ne vont pas s’acharner dans un pot qui au départ était minuscule sans une grosse main. Cela ne vous empêchera pas d’envoyer trois barrels en value. N’oubliez pas non plus que plus il y a de joueurs au flop, plus il faut théoriquement avoir une main forte pour faire grossir le pot.
b) Les pots orphelins.
Quand personne n’a montré d’intérêt pour le pot au flop, il est peut-être temps de le réclamer au turn si le board est propice. Il sera souvent nécessaire d’envoyer deux barrel (turn + river), mais en étant toujours attentif aux cartes qui tombent et si celles-ci ont pu améliorer votre (vos) adversaire(s). Cependant si vous êtes payé par plusieurs vilains au turn, c’est plus souvent un GU river.
7) Les 3bet pots.
C’est à dire les pots où il y a eu un 3bet PF.
Je ne vais pas énormément développer puisque je vous ai conseillé dans le chapitre précédent de jouer des ranges solides PF. Si vous avez 3bet en value vos décisions devraient être relativement faciles post flop et généralement vous barrellerez ATW avec TPTK+.
Si vous avez raté le flop (AK qui touche pas ou JJ-KK qui trouve une ou plusieurs over-cards au flop), vous checkerez IP pour prendre une free card et pot control; puis avec vos paires vous payerez une mise éventuelle de Vilain au turn (et peut-être à la river selon vos reads) si vous êtes en HU, et folderez la plupart du temps en multiway. Vous ferez éventuellement un delate CBet si personne ne mise. Contre des CS vous pourrez quand même CBet dès le flop en value même avec une over-card au tableau, mais ça dépend du flop et de l’adversaire. Enfin OOP, vous ferez un CBet sur les bons flops à CBet (et souvent GU si vous êtes payé) et c/f sur les autres flops.
Si vous avez 3bet bluff, normalement vous l’avez fait contre un profil contre qui le move était déjà EV+ en tant que tel et vous pourriez théoriquement GU post flop si vous avez été payé. Cependant, sur de bons tableaux, et si vous avez une bonne idée du range de votre adversaire, vous pourrez CBet, voir 2 barrel en bluff, par exemple sur les boards hauteur K. Sur des flops dry Q high ou J high, si vous décidez de CBet, se sera souvent pour barreller afin de faire folder des PP à votre adversaire, ce qui amènera plus de variance, vous pouvez donc choisir de GU dès le flop si vous n’êtes pas sûr de vous.
Gardez à l’esprit que les joueurs sont pour beaucoup assez honnêtes dans les 3bet pots, ils call souvent les 3bets pour toucher un gros jeu et tenter de craquer vos premiums… Mais le profil de Vilain est plus que jamais important.
Si vous êtes le défenseur PF, je vous ramène au paragraphe 4 en gardant à l’esprit que vos adversaires auront un range en moyenne plus fort.