Salut à tous,
J’ai trouvé un article que j’ai pensé intéressant de traduire pour mes propres besoins et aussi étant donné que je bosse mon anglais afin d’accéder au contenu outre-Atlantique.
Après l’avoir traduit donc, un peu illustré et effectué la mise en page j’ai décidé de vous le partager, j’espère que cet article vous intéressera (je pense qu’il peut intéresser les joueurs de micros limites comme les joueurs de NL25+).
J’ai d’ailleurs l’intention d’en publier ici un par mois minimum en cas de retours favorables (si d’autres membres veulent se joindre à moi pour poster ici du contenu « de qualité » traduit ce serait super EV+ pour tout le monde !)
Bonne lecture
Comment jouer les petites pockets paires en Cash Game
Entrez dans le coup pour pas cher, essayez de flopper un set et espérez que notre adversaire nous paiera.
Cette approche trop simplifiée est probablement la façon dont la plupart d’entre nous jouons nos petites pockets paires.
C’est une approche assez valable, mais incomplète. À moins que nous ne voulions perdre de l’argent avec nos petites pockets paires, il serait judicieux d’employer une stratégie plus approfondie.
Dans cet article, nous allons suivre une feuille de route complète sur la façon de jouer ces mains preflop:
1/ Jouer une petite pocket paire avec moins de 100bb effectives.
2/ Open raise avec une petite pocket paire: à faire et à ne pas faire.
3/ Face à un open-raise avec une petite pocket paire.
4/ Devrions-nous 3bet avec une petite pocket paire?
5/ Faire face à un 3Bet avec une petite pocket paire.
Il est courant de se sentir perdu après avoir raté notre setmining sur le flop, nous allons donc conclure l’article avec quelques instructions après le flop.
Jouer une petite pocket paire avec moins de 100bb effectives
Étant donné que la value avec des petites pockets paires provient en grande partie de la réalisation d’un set, nous devons nous assurer que nous sommes suffisamment deeps pour réaliser cette value lorsque nous en avons l’occasion.
Avec 30–50bb effectives, par exemple, nos paires basses ont beaucoup moins de value car il n’y a tout simplement pas assez d’argent à gagner.
En d’autres termes, nous ne gagnerons pas assez lorsque nous toucherons un set pour compenser les fois où nous toucherons pas.
Avec un stack <20bb, les petites pockets paires redeviennent jouables, mais à cette profondeur, elles fonctionnent mieux en shove.
C’est parce que nous ferons folder des mains qui ont une certaine équité contre notre main (deux overs cartes auront près de 50%), tout en nous assurant également que nous pouvons réaliser notre équité en cas de call (qui, encore une fois, est près de 50 %) tout cela en plus de notre fold equity.
Open raise avec une petite pocket paire: à faire et à ne pas faire
La question est de savoir si nous pouvons open raise 22-66 selon notre position.
Sur une table de 9 handed elles doivent être foldées depuis UTG et UTG+1.
Nous ne serons pas en mesure de défendre notre main de manière rentable contre les 3Bet depuis ces positions, et avec autant de joueurs derrière nous, il est fort probable que nous soyons confrontés à une certaine agression. Jouer des petites pockets paires hors de position en callant n’est pas non plus la marche à suivre à cette position (UTG+1).
Depuis UTG+2, nous pouvons open à partir de 55 mais folder 22-44. Sur une table de full ring, nous ne parviendrons pas à réaliser l’équité nécessaire pour justifier l’open avec nos pockets paires les plus faibles.
En revanche, sur une table de 6max, nous pouvons généralement ouvrir toutes nos pockets paires dans toutes les positions.
L’exception est sur les tables avec de nombreux joueurs looses / aggros, où la menace d’agression derrière fait que les paires les plus faibles (22-44) sont un fold depuis UTG.
Les joueurs peu expérimentés devraient envisager de folder les paires les plus basses depuis UTG, quels que soient les joueurs à la table afin d’éviter des situations délicates après le flop.
Type de range UTG pour joueurs inexpérimentés :
Faire face à un open-raise avec une petite pocket paire
Comme pour les ranges d’open, la rentabilité des calls avec les paires les plus basses dépend de notre propre position, mais aussi de celle du relanceur initial.
Il n’y a que deux positions à partir desquelles nous pouvons toujours suivre un open-raise avec les petites pockets paires: c’est depuis la big blind et le bouton.
Nous pouvons défendre notre big blind avec toutes ces mains pour deux raisons:
-
nous clôturons l’action preflop, donc nous ne risquons pas d’être 3 better
-
nous obtenons une bonne cote pour call après avoir mis notre BB.
Caller à partir du bouton avec ces mains est rentable en raison de notre avantage positionnel et de la chance réduite q’un joueur squeeze derrière.
Plus marginales sont les situations où nous sommes au CO ou au HJ face à un 3Bet de notre droite immédiate. Bien que nous puissions caller avec 55 et 44 à une certaine fréquence, caller avec les pires paires peut être problématique.
S’il y a des joueurs agressifs / compétents assis à notre gauche, nous sommes susceptibles de faire face à un squeeze ce qui fait du flat avec des mains comme 22 et 33 (et parfois même 44 et 55) un jeu perdant dans cette situation.
Pour toutes les positions antérieures (en 9 handed), nous ne pouvons tout simplement pas suivre de relances avec les paires les plus faibles (22-55). Compte tenu de la solidité des ranges d’open d’UTG et d’UTG+1, nous avons un fort désavantage d’équité et réaliserons que trop rarement notre équité pour que call soit profitable. De plus, il est fort probable que nous soyons exclus du pot par l’un des nombreux joueurs derrière.
Imaginez simplement suivre du LJ avec 44 face à une relance UTG. Supposons que nous nous retrouvions ensuite au flop en HU, le flop vient 872r et que UTG Cbet.
Même sur ce board relativement bas et peu menaçant, nous sommes dans une situation délicate puisque nous sommes en 50/50 contre une range UTG (indiquée plus haut), et nous serons en déficit d’équité sur la plupart des flops contenant des overcards ce qui arrivera souvent.
Nous devons donc faire de notre mieux pour éviter de telles situations défavorables.
Nous devons également éviter de flatter en SB face à un open-raise. C’est encore une fois à cause de notre désavantage positionnel - trop souvent nous raterons le flop, ferons face à un Cbet et serons forcés de jeter notre main.
Cependant, nous devrions envisager de cold-call depuis la small blind lorsque le joueur dans le big blind est peu susceptible de squeeze, surtout si le sizing de l’open raise est petit.
A noter que vous pouvez caller plus souvent vos pockets paires en micros limites car le squeeze preflop y est rare à ces limites il est donc peu probable que vous soyez éjecté du coup preflop.
De plus, le spew postflop est courant à ces limites, ce qui augmente nos cotes implicites.
Puis-je 3Bet avec une petite pocket paire?
La réponse courte ici est «non» pour deux raisons.
Tout d’abord, lorsque nous decidons de 3Bet light, il est préférable de choisir les mains en fonction de leur potentiel de blocage. Nous voulons bluffer avec des mains qui réduisent la probabilité que notre adversaire ait un certain nombre de mains fortes.
A5s est un exemple classique, car il réduit la probabilité que notre adversaire détienne un as.
La deuxième raison d’éviter de 3Bet avec une petite pocket paire est due à leur manque d’equité postflop. En effet, une main comme 22, bien que potentiellement une main très forte, est en fait une main très forte sur très peu de flops (c’est-à-dire, quasiment seulement ceux qui contiennent un 2).
Comparez cela avec des mains connectées telles que des 76s ou ATs, qui peuvent donner des mains à fortes equités sur une variété de textures de flops (forts combos de 2 paires, suites, couleurs etc…).
Les doubles barrels rentables postflop avec des mains suitées et connectées sont courants en raison de leur potentiel d’amélioration, mais sont rares avec des pockets paires basses car elles n’ont généralement que 2 outs pour améliorer.
Ce n’est qu’à partir de la petite blind que nous devrions envisager de 3Bet les petites paires, cependant cela ne devrait être fait que contre les ouvertures des positions tardives (typiquement CO/BTN), et jamais face à une relance depuis une position précoce.
Notre désavantage positionnel est si genant en SB que nous pouvons essayer de 3Bet ces mains juste pour prendre le pot sans voir un flop.
Mais si toutefois nous sommes callés, nous devons jouer le flop en fonction de notre range globale, pas seulement en fonction de notre main en particulier (plus à ce sujet dans la section postflop).
Faire face à un 3Bet en tant que relanceur preflop:
Sauf si nous avons ouvert depuis le CO ou plus tard, nous ne devrions pas envisager de défendre avec nos petites pockets paires face à un 3Bet de taille standard.
La seule exception est si les stacks effectifs sont extrêmement profonds et que nous sommes confrontés à l’agression d’un joueur récréatif. Nos cotes implicites deviennent énormes dans ce cas.
Nous pouvons défendre plus largement dans des situations blind vs bind, et en late position face à un 3Bet de SB.
Étant donné que les ranges de 3Bet sont beaucoup plus larges à ces endroits, nos ranges de défense devraient être élargies en fonction.
Nous pouvons suivre avec toutes nos petites pockets paires depuis la SB face à un 3Bet de la BB et il en va de même depuis le bouton face à un 3Bet de l’une des blinds.
Lorsque vous effectuez ces calls, il est utile d’être prêt à caller sur des boards qui ne se connectent pas à la range de 3Bet de notre adversaire.
Par exemple sur les boards déconnectés, bas / moyens, nous devons call parfois (pour float par exemple) pour éviter d’être exploité par des joueurs solides et agressifs.
Jeu postflop: et si je ne floppe pas mon set?
Sans flopper un set, il est généralement préférable de prendre la ligne passive et de check-fold dans des pots multi-way. Mais dans les situations en HU, nous devons parfois souvent nous battre davantage pour maximiser notre Expected Value.
Utilisation de l’avantage de range
Notre action postflop doit être dictée par notre range globale et pas seulement par la main particulière que nous détenons. Ceci est important à retenir avec les petites pockets paires.
Elles font rarement une main forte, mais nous devons pouvoir en représenter une dans les circonstances qui le permettent.
Par exemple:
Table 6max NL100 blinds 0.5$ / 1$ en ligne, 100bb effectives.
Hero reçoit 3 3 UTG
Hero raise à 2,50, BB call 1,50$
Flop (5,50$): A K 2
Nous avons un énorme avantage de range sur ce flop: nous avons tous les sets et de fort combos de deux paires dans notre range, alors qu’il est très peu probable que le joueur en BB en ait (nous nous attendrons à ce que AA, KK et AK soient 3Bet preflop).
En conséquence, même si 33 a peu d’équité ici, nous pouvons donc Cbet (en utilisant un petit sizing style 1/3 - 1/2 pot) et barrel certaines cartes étant donné la force de notre range globale.
Ce Cbet a également l’avantage de repousser l’équité des mains avec deux overs cartes qui se coucheront certainement (comme les 87-9Ts).
Les petites pockets paires auront souvent très peu de showdown value tout en étant l’une des pires mains de notre range, il est donc parfaitement raisonnable de les transformer parfois en bluffs.
Exploiter le pouvoir des bloqueurs et le déni d’équité*
Nous pouvons également jouer nos petites pockets paires de manière agressive lorsque nous bloquons les nuts et que nous pouvons ainsi espérer pouvoir représenter les nuts (attention à bien choisir/connaitre le vilain contre qui faire ces mooves, évitez les CS et les joueurs récréatifs) .
Prenons l’exemple suivant.
Table en 9 handed blinds 2$ / 5$ en CG live, 100bb effectives.
Hero reçoit 4 4 en BB
3 folds, LJ relance à 15$, seul Hero suit et complète 10$.
Flop (32$): 7 6 3
Hero check, LJ mise 20$ et Hero raise à 72$, vilain fold.
Puisque nous avons un tas de mains en value que nous pouvons check-raise sur ce flop (typiquement 54s, 77, 66, 33, 76s), nous pouvons sélectionner plusieurs mains avec lesquelles bluffer pour équilibrer.
Utiliser 44 dans ce spot est un candidat valable - nous bloquons les nuts, notre main tire un grand profit du déni d’équité, et nous avons des outs pour faire une quinte.
Prendre ces lignes avec vos paires les plus faibles, fait partie intégrante de la maximisation de votre EV aux tables.
*Le déni d’équité (Equity denial) consiste à empêcher un joueur de réaliser son équité en le forçant à se coucher avant l’abattage.
Ce concept devient de moins en moins applicable à mesure que vous vous trouvez dans l’arborescence du jeu (visualiser ci-dessous).
PREFLOP> FLOP> TURN> RIVER
Le déni d’équité est le plus important preflop, raison pour laquelle le limp preflop doit être évité, vous n’avez ainsi aucune chance de prendre le pot preflop et d’empêcher vos adversaires de réaliser leurs équités postflop.
Le fichier au format PDF pour ceux que ça intéresse:
Comment jouer les petites pockets paires en Cash Game.pdf (331,0 Ko)