1/Objectifs et Motivations
J’aimerais parler de ce sujet car je trouve qu’il touche une grande majorité de joueurs. Je me suis appuyé sur diverses études, ainsi que de mon expérience pour tenter de répondre à cette question :
Quelles sont les clés d’une bonne motivation au poker ?
Prenons l’exemple d’un joueur de poker dont le but immédiat serait la réussite d’un challenge numéraire. Cet objectif aurait pour lieu de lui redonner une certaine motivation, mais bien souvent tout ne se passe pas ainsi,
mais alors que se passe t il? Quelle est donc la réelle utilité d’un objectif ?
Un but est à la fois une cible, le résultat à atteindre, celui-ci est crée en réponse à des besoins qui nous sont propre (accomplissement personnel, financier, reconnaissance, etc…). Le but a toutefois plusieurs raisons d’être quand à la satisfaction d’un besoin, il permet entre autre :
-une directionnalité: distinguer les conduites prioritaires et parasites
-une énergétisation: créer la détermination nécessaire, plus le but s’avère difficile, plus celui-ci demandera d’efforts.
-une persistance : rester motivé durablement dans le temps
-une conduite stratégique : découvrir le savoir requis à l’accomplissement de ce but.
Bien souvent il sera utile au joueur de créer des buts intermédiaire. Il est donc fréquent et utile dans le cas par exemple d’un challenge à longue échéance, que les buts s’organisent de manière hiérarchique en fonction de leur importance.
Sur le papier évidemment tout semble merveilleux, se créer un objectif devrait nous apporter toute la motivation nécessaire pour la satisfaction de notre besoin,
mais qu’en est il réellement ?
Évidemment, les buts se distinguent de par leur variété, leur temporalité, leur difficulté. Un but trop simple ne motive pas, car il n’est pas gratifiant. Toutefois un but trop exigeant aura les mêmes conséquences car il sera inatteignable, il est important pour le joueur de reconnaitre les capacités qu’ils possèdent pour atteindre le but.
Tout d’abord, nous pouvons distinguer 2 types de buts :
-Ceux Lié à la performance : buts où la comparaison sociale joue un rôle déterminant. Centré sur la valorisation de soi, l’objectif étant d’obtenir des jugements favorables sur sa compétence. Il importe avant tout de savoir où l’on se situe par rapport aux autres. Et nous verrons plus en détail par la suite que celui-ci est en réalité inconsciemment scindé en 2 buts : un but orienté vers sa propre compétence (recherche d’un jugement favorable de la part d’autrui) et un but consistant à éviter la démonstration de son incompétence (évitement d’un jugement défavorable d’autrui).
-Ceux lié à l’apprentissage : buts où l’objectif de la personne est d’apprendre, de développer de nouvelles habiletés, de comprendre ou de maîtriser quelque chose de nouveau. Et nous verrons que celui-ci également se scinde en 2 buts : recherche de la maîtrise et plus inconsciemment l’évitement de la maîtrise.
A ceux-ci vont découler 3 types de motivations qui permettront d’évaluer l’auto-détermination du joueur :
-La motivation intrinsèque où l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que le joueur trouve à l’action, sans attente de récompense externe.
-La motivation extrinsèque où l’action est provoquée par une circonstance extérieure au joueur (rémunération, reconnaissance des autres joueurs, etc…).
-L’amotivation où le joueur a le sentiment d’être soumis à des facteurs hors de tout contrôle. Elle se distingue de la motivation extrinsèque par l’absence de motivation liée au sentiment de ne plus être capable de prévoir les conséquences de ses actions. Nous pouvons retrouver dans ce cas présent, les joueurs « victimes de la variance » qui se retrouvent complètement démotivé et qui décident de mettre fin à leur carrière de joueur de poker.
D’après de nombreuses études, il ressort que la motivation intrinsèque est celle qui fait preuve de la meilleure créativité, d’une plus grande persévérance face à l’adversité et d’une meilleure concentration.
Pour conclure cette première partie, prenons l’exemple de 3 joueurs de poker, l’un déjà aisé financièrement jouant pour les gros tournois qu’il pourrait gagner(but de performance), un autre jouant et progressant « dans l’ombre » pour sa propre hygiène financière(but de maîtrise) et un dernier jouant pour donner le meilleur de lui-même et apprendre du jeu (but de maîtrise).
Dans les 2 premiers cas, la motivation est extrinsèque (reconnaissance pour l’un, rémunération pour l’autre), et nous verrons pourtant, dans la 2ème partie qu’ils n’auront pas du tout la même autodétermination car celle ci est soumise à une régulation externe. Nous verrons qu’en fonction des comportements adoptés face à la motivation qui est en jeu ici et des influences extérieures, ceux-ci agiront fortement sur l’engagement, l’intensité et les performances du joueur.
Dans le 3ème cas, il s’agira ici d’une motivation intrinsèque, régulé uniquement par l’intérêt et le plaisir. Au poker, c’est une motivation que l’on peut retrouver régulièrement lors de nos débuts. Puis les influences extérieures lié au poker lui-même, qui ne l’oublions pas est un jeu fait d’argent et d’adversité, conduiront bien souvent le joueur vers une motivation extrinsèque.
En conclusion, se placer en position de motivation intrinsèque, conduira le joueur à ressentir des émotions positives et de continuer à s’investir. Alors qu’en revanche, les formes de motivations extrinsèques conduisent généralement les joueurs à adopter des comportements inadaptés voire abandonner s’ils ne parviennent pas à concrétiser leurs espérances et seront sujet plus facilement aux émotions négatives. Dans la 2ème partie nous approfondirons comment se régule la motivation (autodétermination) au sein même des différents buts fixé par notre personnalité.