- 25 juillet 2013
- vuuuong
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Vuong continue son récit sur le monde des High Stakes. Cet épisode est un peu particulier puisqu'il aborde son aventure EPT Deauville 2012, où il finira 3ème pour plus de 300 000 euros de gains..
TP informatique ou EPT Deauville ?
Nous sommes le 1er février 2012. Le jour 1A du Main Event de l’EPT Deauville a commencé. On peut suivre les coverages sur plusieurs sites différents. Il est 15h et je suis en TP d’informatique. Nous travaillons sur ordinateur avec connexion internet. Je vais donc naturellement suivre un coverage pour voir où en sont mes amis qui participe à ce beau tournoi. Je vois des photos de Flavien Guenan, Pierre Calamusa et même d’autres grandes célébrités du poker. Je lis des comptes rendus de mains, le prizepool estimé. Tout cela me donne envie de tester un grand tournoi live. De plus l’EPT Deauville est un des plus beaux tournois à faire en France.
Je contacte mon ami Basou, et lui demande s’il accepterait de me stacker à 50% si je décide de faire le day 1B. Sans grande surprise, Basou accepte. Génial, je vais à l’EPT Deauville et je sèche les cours demain ! Je vais jouer aux cartes toute la journée, et si je bust, il y a un casino et plusieurs amis grindeurs à mes côtés. Il ne reste plus qu’à trouver le moyen de transport et le logement.
Je demande à mes amis grindeurs sur skype pour savoir qui va à Deauville le lendemain, et par quel moyen. Par chance, je trouve une voiture disponible, partant aux alentours de 8h du matin, à environ 1h15 en RER de chez moi. Le réveil va être brutal, il est déjà minuit et je joue sur deux tables en heads up en NL2K. Je me dis que je mets mon portable à sonner pour 6h, si je me lève tant mieux je rejoins mon ami, sinon tant pis je continue à dormir.
Parallèlement, j’arrive à trouver un endroit où loger, car un groupe d’amis a réservé un appart’hotel à cinq minutes à pieds du casino. Je peux y rester si je vends 10% de mon tournoi. J’accepte, sachant que je ne me sens pas bon en MTT, et que j’y vais surtout pour le kiff ! Limiter le buy in de celui-ci ne me dérange pas. Dans ma tête j’ai déjà sauté…
Après une courte nuit de sommeil, mon portable sonne, j’arrive à me lever et je rejoins le point de rendez-vous. Il fait froid, et je n’ai jamais rencontré Laplume auparavant. Agréablement surpris, il est plus amical « en live » que online. On parle de poker, de la vie, du tournoi durant le trajet. De mon côté je suis très fatigué mais je résiste, et la journée va être longue si j’arrive à survivre.
On arrive vers 11h, je laisse Laplume pour rejoindre mes amis à l’appart’ et déposer mes affaires. Je vais au casino seul, pour payer mon buy-in. Sur place je rencontre Douxrian, Basou, Levietfou, et plein de grindeurs avec qui j’ai l’habitude de jouer online. Je mets des visages sur des pseudos que je vois quotidiennement. On parle, on rigole, on se raconte des coups plus ou moins intéressants.
Le tournoi va démarrer dans dix minutes, je suis tout excité sachant que je ne comptais absolument pas faire ce tournoi il y a moins de 24h.
Un bluff maladroit...mais qui passe
Je rejoins ma table, à laquelle je ne connais aucun joueur. Il y a de jeunes étrangers qui me semblent bon, des vieux, des livetards, des grindeurs online. Le niveau semble plutôt hétérogène. Je ne me laisse pas pour autant intimider puisque j’ai déjà joué des joueurs excellents, et que le format deep stack au départ se rapproche de mon format habituel, le cash game.
Je spew un petit peu en tentant d’outplay mes adversaires. Il me reste 19k sur les 30 de départ et nous ne sommes qu’au niveau 75/150.
Une main rigolote arrive au niveau qui suit : 100/200.
UTG livetard limp 200, payé par un joueur en middle position. Je suis au bouton avec 75o et je décide de… limper ! SB complète et BB check. Nous somme quatre dans le coup. Le flop tombe Q42. SB et BB check, UTG lead à 800, fold du MP, je décide de payer ( ??!) et SB raise à 2000-2200. Ce coup est très bizarre ! UTG call et je décide, pour une raison qui m’est inconnue, de raise avec mon air total à 6200. On l’a tous compris, je fais totalement n’importe quoi et je ne représente absolument rien. SB passe et UTG call, malheureusement. Je m’embarque dans un bluff très mauvais, voir ridicule, puisque le coup ne m’a coûté que 200 au départ.
La turn tombe un 4.
Dans un élan de débilité, je poursuis mon bluff en misant 9000 environ avec plus grand-chose derrière, sur une carte qui diminue fortement mes combos de set au flop.
Mon adversaire réfléchi deux bonnes minutes et fini par fold face-up AQ. Satisfait de ce move plutôt grotesque, je remonte un stack convenable pour commencer à jouer un jeu un peu plus solide.
I can dodge bullets baby !
Arrive ensuite un coup dans lequel je me fais squeeze à 1400 mon open au bouton par la BB qui est un nit. Il n’a joué que très peu de mains et je possède QQ. Les tapis doivent être de 20k effectif. Je décide de flat et le flop tombe type middle J85. Mon adversaire décide de miser et j’ai une décision. Je peux faire grossir le pot ou simplement call. Je décide de payer et de voir une quatrième carte. L’action se freeze et mon adversaire montre un beau KK au showdown. Je suis content de n’avoir perdu que très peu dans ce coup.
Un peu plus tard dans la journée je pars à tapis contre un short stack pour environ 12k aux blindes 150/300 avec 66 contre KTss sur K64ss. Grâce à ma réussite hors normes sur ce tournoi je dodge les piques et je termine la journée avec un beau 43300. On reprend demain aux blindes 400/800/100 et l’average est à 49K. Je suis juste en dessous mais rien d’inquiétant. Je vais rentrer me reposer à l’appart’ et discuter à ma copine qui n’a pas pu m’accompagner malheureusement.
Fidèle à mes origines asiatiques, je lance des tables car cela fait déjà 1h que je n’ai pas joué. Je finis ma session en HU NL1K contre un reg à priori étranger. Je suis positif d’un buy-in ou deux.
Il faut que j’aille me reposer, le tournois reprend à midi, nous sommes encore 546 joueurs sur les 889 de départ.