- 09 janvier 2013
- petiteglise
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Ah, la vie de joueur pro, ce rêve, inaccessible au commun des amateurs de poker, fait de jetons gagnés dans des endroits paradisiaques puis transformés en billets verts... Mais, "chaque bracelet a son revers". Récemment, Eric Lindgren, surendetté malgré les millions gagnés, a été placé en cure de désintox, le Robin des Bois du poker Barry Greenstein a été contraint de vendre sa maison, tandis que le joueur pro Joe Sebok a mis fin à sa carrière...
Eric Lindgren admis en cure de désintoxication
Eric Lindgren, c'est plus de 8 millions de $ de gains en tournoi, un bracelet des WSOP et deux titres de WPT. C'est aussi près de 10 millions de $ de dettes de jeu, dues principalement à des paris sportifs. Son statut de gambleur invétéré a été rendu public en mars 2012 par plusieurs de ses créanciers, souvent des (ex) fans de la star du poker, sur le forum américain 2+2.
Il aura fallu plus longtemps, et une cure de désintoxication au jeu, pour que le principal intéressé s'en rende compte : "Je viens finalement de comprendre que j'ai depuis longtemps un problème lié aux paris" a-t-il confessé au magazine Bluff lors de sa cure.
Il poursuit son mea-culpa, avant de promettre avoir changé, le tout dans un style que nous qualifierons "d'américain" : "Je suis au centre de Morningside pour m'aider à éliminer ce gène dégénéré parce que pendant longtemps je n'étais qu'un célibataire qui n'avait pas réellement de responsabilités. Je ne faisais que voyager à travers le monde, jouer au poker, parier sur le sport, parier sur le golf, et c'était très fun, je ne le nie pas. A cette époque, j'ai probablement pris la liberté de ne pas rembourser mes dettes aussi rapidement que j'aurais dû, je l'ai certainement fait. Mais maintenant j'ai une femme que je chérie amoureusement et un fils qui est tout pour moi. Le seul moyen pour que je m'occupe d'eux correctement et nous remette sur le bon chemin est d'être responsable et de faire les choses de la bonne manière."
Ironie du sort, sa femme est la joueuse professionnelle Erica "Poker Babe" Schoenberg, anciennement mariée à David Benyamine, le Français ex habitué des high stakes, réputé broke lui aussi...
Barry Greenstein, un Robin des Bois sans maison
Il a son nom, Barry Greenstein, inscrit au Poker Hall of Fame depuis 2011, en récompense de ses talents de joueur et son surnom, Robin Hood, inscrit dans la postérité, eu égard à sa générosité. Ce dinosaure du poker, aux 3 bracelets et aux 2 titres WPT, distribue en effet l'intégralité de ses gains en tournois à des associations caritatives. Que l'on se rassure pour lui, ses résultats en cash-game lui assurent un revenu plus que décent, mais pas assez pour conserver sa somptueuse villa de LA à 2,5 millions de $, maintenant saisie par la banque suite à un impayé.
Voici une vidéo dans laquelle Barry est fier de faire le tour de son ancienne maison à la caméra de Card Player :
Joe Sebok met fin à sa carrière de joueur pro
Joe a été élevé par son beau-père, qui n'est autre que le Robin des Bois mentionné ci-dessus... En 2005, Joe suit l'exemple de la figure paternelle et embrasse à son tour une carrière de professionnel. Il devient également un joueur brillant, remportant environ 2 millions de $ en tournoi. Il joue pourtant d'une relative malchance, sautant par deux fois à la bulle d'une table finale aux WPT, c'est à dire à la septième place, ce qui lui valut le surnom de seventhbok. Après le Black Friday, pro et représentant d'Ultimate Bet, Sebok se voit décrié pour son soutien à son sponsor malgré l'injustice subie par les joueurs qui se sont vus confisquer leur argent.
Joe a récemment pris la décision de mettre un terme à sa carrière pour se consacrer à la production viticole, sa nouvelle passion. Lors d'une interview au San Fransisco Chronicle, il explique sa décision : "Le poker est un jeu génial qui m'a été bénéfique pendant des années. Mais si tu ne fais rien d'autre, alors tout ce que tu fais c'est de compter de l'argent". Lucidité ou auto-persuasion ? Chacun jugera.
NB : Je ne voudrais pas donner une image négativement biaisée des grands joueurs de poker. La majorité d'entre eux, ceux dont on parle le moins, vont bien et continuent leur vie habituelle, celle qui en fait rêver plus d'un.