- 08 juillet 2013
- Barth_Gury
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Les femmes ont toujours eu mauvaise réputation au poker, souvent perçues comme le fish de la table, le spot facile et la dead money que tout le monde s'empresse de prendre. Mais est ce toujours le cas aujourd'hui ? Décryptage.
Joueuses de poker, direction la cuisine
Souvenez-vous, PetitEglise avait écrit un article sur la comparaison de niveau entre les hommes et les femmes au poker. Dans son étude, il avait montré par divers procédés que Adam était purement et simplement meilleur qu' Eve au poker et cela depuis la nuit des temps.
Plusieurs chiffres appuient son analyse, comme le fait par exemple qu'une seule et unique femme soit arrivée en table finale du plus grand tournois de l'année, le Main Event des WSOP, il y a 19 ans de ça (Barbara Enright en 1995) ou encore leurs absences dans les parties d'High-Stakes. Comment expliquer également le fait qu'elles ne soient pas présentes dans le top niveau des autres jeux de réflexions comme les échecs ou le backgammon ?
Dans un billet précédent, je vous avais expliqué que l'on rencontrait de plus en plus un nouveau profil de joueur, celui des gamers, qui excellaient dans leur domaine avant de se mettre au poker avec la réussite que l'on connaît. Le fait que ces filles ne soient pas présentes dans le domaine des jeux vidéos (ou de façon marginale) peut donc être un début d'explication.
Des Stars féminines de poker déjà en place
Pourtant, il existe bel et bien de grandes joueuses dans le monde du poker.
Le Hendon Mob de Kathy Liebert affiche par exemple plus de 5,600,000 $ de gain. Jennifer Harman a participé à l'écriture de Poker System (la partie limit holdem), référence ultime de la stratégie du poker avant son explosion en 2003/2004, dirigé par le grand Doyle Brunson.
D'autres filles ont plus récemment fait parler d'elles, comme Annette « Annette_15 » Obrestad (référence à l'âge où elle a commencé à grinder le online), vainqueur du très relevé WSOPE de 2007, pour plus de 2 000 000$ de gain et qui avait impressionné le plus grand monde avec une vidéo où elle joue « à l'aveugle » un tournois sur le net. Gaëlle Baumann, ancienne membre de la prestigieuse team des Limpers, et qui défend aujourd'hui la team Winamax, a parfaitement représenté la France lors des WSOP de l'année dernière, finissant 10ème du Main Event, et échouant ainsi aux portes de la plus belle des tables finales.
Mais la plus grande ambassadrice du poker féminin reste Vanessa Selbst. Impressionnante aussi bien en cash game qu'en tournois, en No-Limit Hold'em ou Pot-Limit Omaha, elle a pris l'habitude de martyriser ses tables. Il n'existe pas un joueur sur cette planète qui peut se réjouir de l'avoir à sa table, encore moins à sa gauche car vous pouvez être sur que votre « edge » sur elle sera inexistant.
Les femmes au poker : une progression constante
Alors que lors des années 2009, 2010 et 2011, aucune fille n'a remporté le moindre bracelet WSOP (mis à part l'Event Ladies), l'année 2012 a vu la victoire de cette fameuse Vanessa Selbst sur un Event de mix game (son 2ème bracelet après celui de 2008 en 1500$ PLO). Mais cette année semble être celle des filles. Alors qu'elles ne représentent que 3 % du field total, elles sont trois à avoir empochées le Graal. L'Event 54 a vu récompenser Dana Castenada, serveuse de profession, pour ses efforts tandis que l'Event 60 a été emporté par Loni Harwood.
Elles empochent toutes les deux respectivement 454,000$ et 609,000$ et ont montré qu'on pouvait compter sur les filles à l'avenir. L'Event des Ladies a quand à lui été remporté par Kristen Bicknell (la française Julie Monsacré finit sur la troisième marche du podium de ce tournoi). Un simple calcul nous montre alors que les joueuses sont venues à bout d'environ 5 % des Events (3,3 % si on retire le Ladies) alors qu'elles representent 3 % des joueurs totaux, sachant qu'il reste encore 2 WSOP à jouer. Donc penser que les hommes « crushent » facilement les femmes semble un peu prématuré.
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