- 19 février 2013
- shaggykiwi
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Si l’on devait énumérer le nombre de scandales éclatés chez le groupe Partouche : numéro 2 français des casinos, ce dernier perdrait certainement beaucoup en termes d’image. Malheureusement pour Partouche, une nouvelle affaire vient s’ajouter à la liste. Une affaire assez considérable, au point d’y impliquer l’ARJEL…
Rappel Historique des scandales Partouche
À en croire son historique, le 2 est un chiffre porte-malheur chez Partouche.
Numéro 2 français des casinos, le groupe Partouche a également connu des périodes difficiles durant ces deux dernières années. D’ailleurs, jusqu’à maintenant, Partouche a été critiqué principalement en raison des deux gros scandales.
Le premier a commencé en septembre dernier (2012) avec un bluff sur le prizepool garanti de 5 millions. Le second qui a fait de longues polémiques sur la toile depuis le début de l’année touche principalement l’irresponsabilité du groupe Partouche vis-à-vis de la triche et de la collusion.
Trop ambitieux ou pas assez de responsabilités ? À vous de juger, mais la nouvelle communiquée par mediapart.fr risque de décevoir un bon nombre de joueurs
Partouche mis en touche par l’ARJEL
Selon le journal en ligne mediapart, l’ARLEL aurait ouvert une enquête en fin d’année 2012 sur les pratiques de Partouche Gaming France. En effet, une quarantaine de « comptes joueurs » auraient intrigué l’ARJEL.
Cette quarantaine de comptes joueurs concernés seraient pour la plupart des comptes ouverts par les salariés du groupe (ce qui est interdit par la loi de 2010) mais en plus de cela, l’ARJEL soupçonnerait que certains de ces comptes aient bénéficiés de gratifications indues telles que des tickets de tournois ou des bonus poker versés directement en euros sur les comptes de chacun. Sur l'ensemble des bonus/tickets disponibles, 3% serait alloué au salariés testeurs.
Le cas de Yohan Zenou, étudié par Mediapart est un exemple bien flagrant. Appartenant à la famille de Katy Zenou qui travaille pour le groupe partouche, Yohan Zenou aurait déposé sous son pseudo « yozenou » la modique somme de 175 euros sur son compte. Néanmoins, le jeune joueur âgé de seulement 22 ans aurait bénéficié de centaines de « pass » en tickets de tournois pour un montant total avoisinant les 36 000 euros.
Un cas pourtant non isolé étant donné que d'autres exemples non négligeables ont été fournis par Mediapart:
- Patrick Partouche en personne aurait ouvert le compte "paiterpan1" au nom de Karine Partouche. Alors que l'ARJEL demandait des éclaircissements, Patrick aurait tout simplement répondu qu'il s'agissait d'un compte Marketing.
- Principal responsable du scandale des 5 millions garantis, JJ Ichai aurait transféré près de 14 000 € vers son compte personnel à partir de son compte "millionaire" en seulement 2 ans.
- Tout comme JJ Ichaï, en 2 ans seulement, Le Directeur de la communication, Maurice-Romain Schulmann ou plutôt "miludinoo" aurait transféré plus de 18 000 € vers son compte personnel.
- Président du Casino de la Grande Motte, Benjamin Abou aurait bénéficié de 2700 € de bonus, 24 000 € de tickets avant de retirer 8500 de gains. Le tout, pour aucun dépôt...
- Directeur du Casino Partouche "Le Pharaon" à Lyon, Guy Benhamou aurait reçu 11 000 € de tickets sous son pseudo "jadoune". Somme lui ayant permis de retirer 3200 €.
- Enfin, pour couronner l'arrivée de l'ISPT, Prosper Masquelier aurait reçu 1900 € de tickets.
Des pratiques non-professionnelles mais surtout interdites. Le Groupe Partouche semble d’ailleurs avoir attiré l’attention de l’ARJEL puisque le 20 décembre, une « mise en demeure » avait été adressée afin que Partouche puisse se mettre en règle dans un délai de 3 mois. Encore plus effrayant, le Groupe Partouche aurait aussi reçu un avertissement de la part du Ministère de l’intérieur pour avoir versé plus que la maximum autorisé par la loi après le scandale des 5 millions de prizepool finalement remis en jeu.
Qu'en penseront les joueurs de poker? Le Groupe Partouche survivra-t-il à ce boycott général?
Mediapart à l'origine de l'information
Voici la news complète qui avait été communiquée sur Mediapart
accusée de servir les intérêts d’amis de Nicolas Sarkozy ou l’article 32 de la loi de 2010, qui empêche tout « dirigeant » d’un opérateur de poker en ligne d’ « engager » des mises « à titre personnel ».
Poker en ligne : les drôles de bonus distribués sur le site de Partouche
Depuis 2010 et la légalisation des jeux de poker sur internet, c’est la ruée. L’an passé, dans l’Hexagone, plus de six milliards d’euros ont été misés sur les sites agréés (pokerstars.fr, winamax.fr, etc.). Visiblement, les opérateurs ont su capter la confiance des Français. Pourtant, sur l’un des sites les plus en vue, celui lancé par le groupe Partouche (numéro 2 français des casinos), il semble que tous les compétiteurs n’aient pas été logés à la même enseigne.
D’après une série de documents internes consultés par Mediapart, de drôles de joueurs semblent avoir bénéficié de faveurs. Yohan Zenou, par exemple, inscrit sous le pseudo « yozenou », a déposé en tout et pour tout 175 euros d’argent personnel sur son compte virtuel, ouvert sur partouche.fr en avril 2011. A part ça, il a beaucoup joué gratuitement: au lieu d’acheter comme tout le monde ses tickets d’entrée sur les tournois, il a bénéficié de centaines de « pass » offerts par l’entreprise, pour un montant total dépassant les 36 000 euros. A l'arrivée, le jeune homme de 22 ans a beaucoup gagné : début février, il avait déjà transféré 27 500 euros vers son compte bancaire, d'après sa fiche confidentielle. Or « yozenou » appartient à la famille de Katy Zenou, membre du directoire du groupe Partouche et administratrice de Partouche Gaming France, la filiale en charge du site web. Sollicité à plusieurs reprises par Mediapart, il n’a jamais rappelé.
L’entreprise, elle, va bien devoir s’expliquer. Car l’Arjel (l’Autorité de régulation des jeux en ligne créée en 2010) a ouvert fin 2012 une enquête sur les pratiques de Partouche Gaming France (PGF). D’après nos informations, le gendarme des sites de poker et de paris sur internet a déjà diligenté des vérifications sur une quarantaine de « comptes joueurs » qui l’intriguent, tous ouverts sous pseudos, le plus souvent par des salariés du groupe.
L’Arjel soupçonne que certains aient enfreint la loi de 2010 interdisant aux dirigeants d’entreprises de poker en ligne de miser à titre personnel, ou que certains aient bénéficié de gratifications indues (soit des « bonus » directement versés en euros sur les comptes des joueurs, soit des « tickets » d’entrée à des tournois théoriquement payants, valant plusieurs centaines d'euros chacun).
Trois ans après les polémiques qui ont émaillé la libéralisation des jeux en ligne (
Sur ce sujet, Fabrice Paire se montre particulièrement tendu. « Je ne vous confirme pas qu’il s’agit du compte de Patrick Partouche », commence-t-il par répondre. Mediapart a pourtant la preuve qu’il l’utilise. « De toutes façons, Patrick Partouche préside le conseil de surveillance du groupe, il n’est pas "dirigeant" de Partouche Gaming France (ndlr: simple filiale). La loi est précise, il ne rentre pas dans le périmètre d’interdiction. » L’Arjel, de son côté, pourrait ne pas rentrer dans ces subtilités et considérer Patrick Partouche comme un « dirigeant de fait » – d’autant qu’il a présidé PGF d’avril à fin août 2010, juste avant le lancement effectif du site.
L’autorité de contrôle est d’autant plus irritée, ces jours-ci, qu’un « audit de sécurité » destiné à vérifier que partouche.fr respectait toutes ses obligations techniques en matière d’enregistrement et de traçabilité des données de jeu (condition sine qua non pour que l’Arjel puisse effectuer ses contrôles) a révélé plusieurs insuffisances. Le 20 décembre, l’Arjel a ainsi adressé une « mise en demeure » à PGF, prié de se mettre en règle « dans un délai de trois mois. »
D’après nos informations, le groupe vient par ailleurs d’écoper d’un « avertissement » de la part du ministère de l’Intérieur concernant ses activités en casino, à l’issue de son « Partouche Poker Tour », énorme tournoi organisé au « Palm Beach » de Cannes en septembre 2012. Pour faire grimper à 5 millions d'euros le « prize pool » (c’est-à-dire le pactole prévu pour les gagnants), le groupe Partouche a versé de sa poche plus que le maximum autorisé par la loi.
« L’activité de poker en France est une aberration, s'agace Fabrice Paire. C’est pas rentable dans les casinos en dur – au mieux équilibré. Et sur internet, c'est un puits sans fond, tout le monde perd de l'argent, notamment à cause du système de prélèvement(ndlr : l’Etat a décidé en 2010 de taxer les montants misés par les joueurs, plutôt que les sommes qui reviennent à l'opérateur). Nous, on replie les voiles ! » De fait, le site tourne avec des moyens réduits depuis plusieurs mois déjà. Pas sûr que l'enquête de l'Arjel arrange ses affaires.
Mediapart.fr