- 10 mai 2019
- FlofloM
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Après un incroyable triplé en une journée sur les series online Powerfest, le Lyonnais Joffrey Lhote a intégré la Team Pro PMU Poker. Un contrat de 50 000 euros à la clé, une année à parcourir le circuit live avec un nouveau statut, Poker Académie a recueilli les impressions de l'amateur de 34 ans en marge de l'EPT Monte-Carlo.
Poker Académie : Pour commencer, peux-tu nous en dire plus sur toi et ton parcours ?
Joffrey Lhote : Lyonnais pure souche, j'ai 34 ans et cela fait 10 ans que je travaille dans les ressources humaines. J'ai connu le poker un peu comme tout le monde il y a une dizaine d'années grâce aux émissions sur Canal+ et en jouant avec des amis au tout début de l'arrivée du Texas No Limit Hold'em en France. J'ai été piqué par le jeu, j'ai appris en jouant un maximum, en discutant avec mes amis dans le milieu du poker et par l’intermédiaire de l'association Poker à Lyon. J'ai toujours été un amateur, j'ai travaillé en parallèle au poker que j'ai toujours considéré comme une passion. J'ai aussi été chez MyPokerSquad pendant un an.
PA : Quelles sont tes habitudes de jeu ? Plutôt MTT ou cash-game ? Online ou live ?
JL : J'ai testé le cash game et les Sit&Go mais ce qui me plaît le plus, c'est le côté challenge du tournoi. Je suis vraiment un joueur de MTT pur.
PA : Revenons sur ton incroyable Triplé Powerfest : comment s'est passée cette session ?
JL : Cela faisait un mois et demi que je n'avais pas fait de vraie session. J'avais rapidement joué dans la semaine précédente avec deux tables finales Powerfest à mon actif. Cela m'avait mis en confiance et je me suis motivé pour la grosse session du dimanche. Sans objectif particulier à part prendre du plaisir et le côté financier vient avec généralement. J'ai lancé mes premières tables à 14h30 et j'ai commencé par gagner un tournoi sur un site concurrent vers 18h puis j'ai enchaîné avec mon premier Powerfest vers 20h30, le 22 euros de 14h. Déjà à ce moment-là j'étais content, c'est toujours plaisant de faire une session du dimanche positive. Cela met en confiance.
J'ai ensuite lancé un peu plus de tournois que ce que j'avais prévu dans l'objectif d'en gagner un deuxième. Et cela c'est plutôt bien passé car je me suis retrouvé en table finale du 33 euros de 18h et j'ai gagné un heads up qui a duré plus d'une heure. J'étais aux anges car cela signifiait se déplacer en live pour les WSOPC Cannes. Bizarrement, je n'ai ressenti aucune pression. Je me sentais tellement bien, il me restait un Series que je n'avais pas vraiment joué car j'étais concentré sur le HU interminable, j'étais 14e sur 16 joueurs restants, je l'avais un peu délaissé. J'ai doublé mes 8 blindes immédiatement et cela s'est passé comme dans un rêve. J'avais l'impression que rien ne pouvait m'arriver. Les étoiles étaient alignées et je ne pouvais pas rater ce troisième titre. Je n'avais pas d'émotions quand je jouais mais quand cela s'est terminé et que j'ai compris que j'avais gagné le contrat, là les larmes me sont montées aux yeux, j'ai eu des frissons. Je ne pouvais pas crier parce que ma copine dormait du coup j'ai tout intériorisé. Je n'ai pas dormi de la nuit. Tant que PMU ne m'avait pas appelé, ce n'était pas du concret donc j'attendais avec impatience l'appel pour qu'on me dise que c'était acté, que j'avais bien gagné.
PA : Depuis ton intronisation au sein de la Team Pro PMU Poker, qu'est-ce qui a changé dans ton quotidien ?
JL : J'avais une mission de travail jusqu'à fin juin qui devait être renouvelée mais j'ai pris le partie de me lancer dans l'aventure du sponsoring à 100%. Je vais donc aller au bout de ma mission puis arrêter. J'ai quand même du respect pour ceux qui m'ont donné du travail. Je gère avec mes congés actuellement pour me rendre sur les tournois live prévus dans mon contrat (WSOPC Cannes, EPT Monte-Carlo, FPO Lyon...) avant de vivre pleinement du poker. Finalement pour la première fois de ma vie, je pourrai me considérer comme professionnel de poker.
Au quotidien, évidemment on se projette différemment avec ma copine, on discute des différentes possibilités quant à l'avenir. Mais pour l'instant, je préfère rester sur du court-terme et réadapter selon comment se passera le contrat. Ma priorité, c'est de faire le maximum pour kiffer les tournois que je vais disputer. Mine de rien quand on parle d'EPT, de WSOP, ce sont des rêves que je pensais inaccessibles. Je me fixerai des objectifs au fur et à mesure, je ne veux pas me brûler les ailes.
PA : Comment se sont passés tes débuts dans la Team à l'occasion des WSOP Circuit Cannes ?
JL : J'ai eu beaucoup de mal à dormir avant l'événement. Il y avait quand même une certaine appréhension et le changement de statut, le fait de représenter une marque, était un peu stressant, surtout pour moi qui suis plutôt très modeste et assez effacé. Et au niveau de l'intégration, je ne connaissais pas du tout Sarah Herzali, et à peine Erwann Pecheux et le Team Manager Greg Ceran-Maillard. Mais tout s'est très bien passé, la soirée PMU m'a fait retomber en adolescence, je me suis totalement laissé aller.
PMU est une room à taille humaine, c'est un peu une petite famille et c'est ça qui me plaît. Pour l'aspect poker, le festival en lui-même ne s'est pas idéalement passé. J'ai eu un peu de stress en m'asseyant à la table mais au bout d'un quart d'heure cela s'est envolé, je me suis senti vraiment à l'aise et ça me donne pas mal d'espoir pour la suite.
PA : Comment envisages-tu cette année de sponsoring ? T'es-tu fixé des objectifs particuliers ?
JL : Mon but dans un premier temps, c'est de kiffer, de vivre pleinement l'opportunité qui m'est donnée de jouer les plus prestigieux tournois au monde. Ensuite, forcément l'objectif est de gagner de l'argent, ce serait dommage de ne pas en tirer du profit. C'est aussi de représenter de la meilleure des manières PMU, promouvoir la marque à travers la Team. Et enfin, gagner des titres serait le but ultime. Un FPO pour commencer car je n'ai jamais eu de réussite en fin de tournoi sur le circuit live national. Si c'est un WSOP ou un EPT, je pense que vous me retrouverez en pleurs ! Il faut aussi savoir rester à sa place, il y a tellement d'excellents joueurs sur la scène internationale. Mais tout est possible, j'en suis bien la preuve avec cette Triple Crown.