- 15 mars 2012
- sharp
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Après la défense des blindes par l’agression et le 3-bet, place à la défense passive. Plus sournoise, elle s’adapte parfaitement aux adversaires présentant un fort taux d’agressivité en position tardive, et peut revêtir différentes formes: float, check/raise pour valeur, en semi-bluff, en bluff pur, et ce à toutes les streets. Mais lisez plutôt…
Avec quelles mains défendre sa blinde en callant juste?
Jouer hors de position, c’est accepter d’aborder le combat en situation d’infériorité. Les ranges à défendre passivement varieront donc naturellement selon la dangerosité de l’adversaire. De façon générale, privilégiez les cartes connectées et assorties. Elles permettent de retourner l’agression post-flop et de contrer l’opposant en semi-bluff avec de l’équité dans le pot.
Les grosses paires : QQ+. Les relances depuis les blindes sont rarement respectées et c’est une mauvaise idée de sous-jouer les grosses mains. Relancez-les donc.
As-Roi. Je déconseille de sous-jouer AK pour les mêmes raisons que les grosses paires.
Les paires moyennes : 88-JJ. Concernant ces quatre paires, je conseille d’adopter une défense passive, sauf face à un concurrent qui possède une range de relance au bouton très large, ou face à une calling station: contre eux, un 3-bet est plus profitable. Les petites paires. Il est difficile de jouer les petites paires hors de position. En payant pour voir un flop, on ne peut pas subir la pression, à moins de trouver son brelan. Or, nous ne rentabiliserons pas face à un adversaire ayant une range très large au bouton, car il ne connectera pas assez fréquemment le flop pour extraire de la valeur de nos sets. Certains préconisent de prendre l’initiative par un 3-bet pré-flop; mais si le joueur en position est de ceux qui n’abandonnent pas facilement le combat, ces mains restent tout aussi difficilement jouables ! Si on ne transforme pas notre paire en brelan, notre jeu aura une équité très faible et très peu de chances d’amélioration. Ces petites paires peuvent nous faire perdre gros si on cherche à trop les pousser, car elles ne sont pas idéales pour bluffer sur plusieurs tours d’enchères. Relancez les joueurs les plus timides, mais défendez passivement contre les rivaux agressifs ou suffisamment têtus pour vous céder leur tapis si vous touchez brelan. Sinon, il n’y a pas de honte à jeter une petite paire quand les conditions optimales pour la rentabiliser ne sont pas réunies.
Les As autres que AK. Ces mains dominent la range adverse, mais à moins de trouver deux paires, il faut savoir lire l’opposant pour juger si l’on est devant ou derrière. Commencez par défendre la tranche supérieure à AT et les As assortis A2-A5, qui peuvent trouver des tirages quinte et couleur. Si vous êtes confiant dans votre jeu post-flop, élargissez aux autres As assortis et pourquoi pas à tous les As. Cependant, il y a souvent plus de valeur à bluffer en 3-bet les plus mauvais As dépareillés que de s’embarquer dans l’aventure post-flop.
Les broadways. Ces mains sont les plus fréquentes dans les ranges de défense passive. Là encore, pas d’automatisme : jaugez l’opposition avant de vous engager.
Les consécutives assorties. De bons candidats pour trouver l’équité d’un tirage et reprendre la main en semi-bluff au flop. Évitez de les défendre contre un joueur impossible à bluffer, car leur valeur intrinsèque est trop faible.
Autres. Si vous avez un avantage dans le jeu post-flop contre le relanceur, vous pouvez défendre des consécutives assorties à un ou deux gaps et quelques Rois, Dames ou Valets assortis...
Vous pouvez télécharger l'article complet "La défense des blindes, l’option passive" par Serge Sharp Rived. Celui-ci est paru dans le Live Poker numéro 43 de Mars 2011.