Plop
suite à quelques coaching et évidemment une masse discutions avec des connaissances, amis, joueurs réguliers parmi mes potes/proches, une chose ressort pour moi et est quelque chose d’incroyablement commun mais très méconnu apparemment.
Nous avons tous des niveaux “scolaires” différents, des aptitudes propres, pourtant on est tous fait du même moule. Nous devrions donc avoir la capacité à progresser et avancer.
Je pense que pas mal de personnes n’y arrivent tout simplement pas parce qu’elle n’ont pas de processus d’acquisition des informations/concepts/…
avant d’apprendre, je pense que pas mal de gens devraient Apprendre à apprendre.
voilà j’ouvre ici le “débat” sur le sujet avec un truc que j’ai écrit avec mes pieds (comme d’habitude) mais qui a vocation à la prise de conscience des joueurs/élèves mais aussi des coachs dans leurs façon de construire un cours.
Il est peut être de notre ressort (attention, on n’est pas des magiciens et in fine si un élève se “refuse” à l’apprentissage, on y pourra pas grand chose) de tenter de faire prendre conscience à nos élèves qu’ils ont du mal à non pas comprendre ce qu’on leur dit/explique, qu’ils ne sont pas réfractaire à la discussion construite et rationnelle mais tout simplement qu’ils sont déficients dans leur processus d’assimilation/études/apprentissage.
voilà pour l’intro longue comme le bras, maintenant, l’objet de mes délires
enjoy ‘ou pas’
Le processus d’apprentissage.
Comment chacun perçoit t’il sa propre capacité à apprendre?
Quand une personne prend le pas de lire un livre à vocation technique, de regarder une vidéo sur un concept ou de prendre des cours via une personne de qui c’est le “job”, qu’en est t’il réellement de sa propre volonté et surtout de sa vision de cet apprentissage?
il va bien évidemment dire en toute bonne foi qu’il est là, dans son acte pour apprendre et comprendre, pour autant, on constate qu’une bonne part de personne, que ce soit lors de coachings, lors de la lecture de certains posts sur les threads n’a dans les faits pas une ligne qui est constructive ou pérenne dans ce “cycle”.
Un bon nombre de gens ont en effet l’image d’eux mêmes comme étant celle d’un “élève” assidu et pour la majorité rien n’est moins vrai, mais là ou le bas blesse c’est que la méthodologie personnelle n’est souvent pas la bonne.
Je veux bien lire ou entendre, qu’il n’y a pas de mauvais élèves mais uniquement de mauvais professeurs mais pour me souvenir de ce que j’ai pu être lors des différents cycles scolaires auxquels j’ai pris part, cela n’est pas une vérité gravé dans le marbre.
Quand j’avais décidé que telle ou telle matière ne m’intéressait pas, le prof pouvait être du calibre le plus incroyable possible, je n’en avais pas moins rien à carrer.
Nous allons tenter de voir ce qu’est un processus d’apprentissage, attention, il faut bien garder en tête que je ne suis ni psychologue, ni formateur de métier et encore moins docteur dans je ne sais quel domaine qui a trait aux processus de formation, apprentissage ou éducation. Je vais donc surement dire pas mal de conneries, tant issues de mes propres réflexions que des interprétations des sources que je vais utiliser.
I - Différences entre apprentissage et étude.
En langue française on a tendance à opposer étude et apprentissage, la première se référant aux domaines de l’intellect et le second au savoir faire et à la technique. Il convient aujourd’hui je pense de pondérer un peu cette différenciation tant les métiers dit, manuels, requièrent de plus en plus de savoir faire théorique et donc intellectuel (par opposition au pur acte manuel).
Là où je reconnais la différence, c’est que l’apprentissage (dans ma vision des choses) tient plus aux voies de la formation et de l’acquisition des savoir faire. En gros une légère opposition entre le théorique et la pratique.
Je pense donc à une complémentarité plus qu’a une différenciation, et donc à une intégration de l’étude dans le processus d’apprentissage.
La pratique amène l’expérience, mais l’étude préalable permet un gain de temps et une intégration meilleure via la pratique de tout ce qui peut être concept théorique issu de l’étude.
Il n’y a pas une voie/méthode d’apprentissage mais bel et bien plusieurs.
- 1. l’imitation/répétition (le mimétisme qui nous caractérise tous lors de l’enfance)
- 2. le tâtonnement ou expérimentation (on test, on se plante, on recommence et on extrapole)
- 3. la méthode (on tronçonne un acte, un enchainement d’actes en choses plus simples. on peut aussi parler de programme d’apprentissage, on ne prend pas le but d’emblée mais on y va par étape)
On pourra aussi distinguer 2 parties dans l’apprentissage, la part formelle et la part informelle.
Elles ne sont pas paradoxales et vont au contraire s’associer pour forger la compétence recherchée.
La part formelle vient du modèle “éducatif” choisi (ou imposé dans le cadre scolaire), le passage par un professeur/coach qui dispense un enseignement, transmet ses compétences.
La part informelle qui vient de la pratique et/ou du cadre environnemental, à côtoyer des joueurs au quotidien pour ce qui nous concerne par exemple permettra de façon informelle (non formalisée ou structurée) de développer des compétences/connaissances.
II – Apprendre à apprendre.
Il faut pour avoir un processus d’apprentissage efficace savoir quels sont les axes qui vont nous permettre de nous rendre efficient dans nos acquisitions d’un savoir faire, d’une compétence.
Certains vont être très réceptifs au discours d’un professeur, coach ou tout autre formateur qui a le rôle et les compétences, d’autres seront plus enclins à l’autoformation par la pratique agrémentée de lectures, consultations de supports en tous genres (vidéos, présentation type PowerPoint,…).
D’autres encore seront de fervent partisan des modes informels et vont se pencher du coté de la dialectique, par la discussion avec d’autres joueurs (pour ce qui nous intéresse) via des forums ou de vive voix (les yeux dans les yeux ou via des modes de communications divers et variés).
Nous sommes inégaux dans nos processus et capacités d’apprentissages, certains sont des éponges de part le fait qu’ils enregistrent tout et facilement, pour autant retenir/mémoriser et apprendre son deux choses différentes. Nous pourrons mémoriser tout un tas de concepts dans quelque domaine que ce soit sans être capable de les utiliser, sans les avoir compris/assimilés.
C’est là où le bât blesse, et c’est là où parler d’apprentissage a vraiment un sens, les concepts, la théorie sont du domaine de l’étude (nous avons fait la distinction au préalable) et cette étude sans capacité à la mise en pratique n’a pas de sens dès lors que l’on veut avoir un usage efficient des objets de l’apprentissage.
Apprendre, c’est bien, comprendre c’est mieux !
Ici, je pourrais mettre étudier en lieu et place d’apprendre, dans la mesure où le fait d’apprendre implique la capacité d’usage, l’acquisition du savoir faire et non du simple savoir.
Si je prends un cours avec Basou qui me dit que « yep, vas y bonhomme, overbet moi cte river » et que bah ok boss, i do ! Mais que dès que je n’ai plus ma télécommande à move derrière skype, je suis infoutu d’identifier le bon spot à overbet tout simplement parce que oui j’ai bien entendu ce que m’a expliquer la femme de Como (oups, fallait pas le dire) mais j’ai juste rien compris quant au bien fondé et la mise en pratique, je suis resté du coté d’une étude passive, d’une assimilation de surface et je serais dans l’incapacité la plus complète a reproduire le move sans m’empaler (sauf sick chattage, bon timing mais non contrôlé/appréhendé de ma part, etc.…).
Je serai resté dans une étude théorique sans avoir capacité à reproduire à bon escient. Oui l’intérêt est de reproduire mais en sachant pourquoi ici ou là c’est bon de le faire et non pas, « Yala, on y va !!! Merde il est nutsé ce con :colere1: »
II – Comprendre pour apprendre.
Une personne qui fonctionne à peu près normalement, j’entends par là, qui n’a aucuns soucis d’assimilation, sera capable de suivre un processus d’apprentissage quel qu’il soit. Nous sommes inégaux dans nos capacités mais pour autant tan que ce n’est pas d’un niveau qui implique un bagage préalablement acquis par des années d’expériences (avec des bases) ou un niveau d’études supérieur à nos propres cursus, tout devrait bien se passer.
Pourtant, ce n’est pas toujours le cas, et ce pour plusieurs raisons que nous allons tenter de mettre en exergue :
[li]- les freins personnels, nous avons tous des certitudes, même la personne la plus ouverte du monde a un lot de choses « arrêté » qui lui vient de sa propre expérience, de son éducation et de ses acquis.[/li]
[li]- La barrière du langage, il est très difficile d’expliquer à un quidam le bien fondé d’une théorie et sa mise en application si nous ne parlons pas le même langage. Inutile de partir dans des considérations de probabilité combinatoire, de champs des possibles et d’évènements conditionnels avec quelqu’un qui n’a qu’une notion basique des mathématiques. Ici, je parle bien de barrière de langage et non pas de compétences, expliquer le détail du calcul de la probabilité de trouver son set au flop est une chose relativement aisée et ce sans passer par tout la théorie préalable.[/li]
[li]- La timidité de l’élève, les blocages inconscients. Hormis quelques personnes qui n’ont jamais été timides, la majorité des gens peuvent se souvenir de quelques moments de leur vie d’écolier où ils ont été incapables de comprendre une chose expliqué par le maitre/professeur mais pour laquelle ils n’ont pas osé demander de supplément d’explication. Par « peur/honte », les autres vont se moquer de moi, par fainéantise « bon hé, ça me saoul, on verra ça plus tard (ou pas) », pour ne pas déranger le maitre, bref, cherchez dans votre passé estudiantin et vous devriez bien retrouver un ou deux cas comme ceux là.[/li]
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[li]L’Ego, celui la même qui nous sert tant et tant mais qui poussé à l’extrême où mal « orienté » va nous faire avoir des comportements bien idiots. A la question « ok, donc là t’as pigé ? », la réponse quand c’est non bah c’est « NON », il ne faut pas avoir peur de passer pour un imbécile en demandant une explication supplémentaire/différente… les imbéciles sont ceux qui ne posent pas de questions, il n’existe pas de questions sottes ! comme dans la vie, répondre, je ne sais pas à une question autre que pour un choix proposé « tu préfère avoir des bras de 8 mètres de long ou être suivi à temps plein par 40 canards ? »(et encore, des fois, il n’y a pas de bons choix ou bien l’indifférence est réelle) pour la question de savoir si le principe assimilé l’est réellement ! quand on a un doute, on le dit, on précise les choses et on valide quand il est clair que c’est bon.[/li]
On pourrait dresser toute une liste d’éléments qui peuvent être propre à chacun mais la liste serait longue et l’intérêt pas forcément énorme.
Pour en finir (ou plutôt tenter de le lancer) avec ce débat, que ceux d’entre vous qui en ont l’envie (le courage ?) n’hésitent pas à mettre un de leur souci connu ou soupçonné quant au processus d’apprentissage, en isolant/comprenant un problème il est plus facile de le corriger. Comme pour un alcoolique, se soigner n’est possible qu’a partir du moment où il aura pris conscience de son problème, pour apprendre à apprendre, comprendre ce qui nous freine nous permettra d’avancer plus vite.
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