[center]Bilan janvier 2017[/center]
Salut Ă tous,
2017 commença trĂšs mal: -400⏠dĂšs le premier jour de lâannĂ©e en deux sessions de NL100 (450h). Plus de bankroll pour la NL100, donc focus sur la NL50. La premiĂšre semaine de janvier fut ensuite trĂšs satisfaisante, en terme de rĂ©sultats comme en terme de volume. Je fis plus de la moitiĂ© de mon volume du mois cette semaine-lĂ .
Et puis plouf. Grosse perte de motivation. MĂȘme si je la sentais venir depuis longtemps les consĂ©quences furent soudaines. Les tables nâĂ©tant pas belles il ne mâen fallu pas plus pour rĂ©duite considĂ©rablement mon grind.
Je me penchais alors vers les raisons de cette dĂ©motivation. Grosse introspection qui aboutit notamment Ă mon post prĂ©cĂ©dent. Par la suite je me rendis compte que je mâĂ©tais en partie trompĂ© sur les causes: la peur nâĂ©tant pas lâĂ©motion responsable, du moins pas la plus importante. Jây reviendrais Ă la fin de ce post.
Environ entre les deuxiĂšme et troisiĂšme semaines du mois des Ă©vĂ©nements IRL ont fait que je ressentis le besoin de souffler et de faire autre chose. Je joue quasi quotidiennement au poker depuis presque cinq ans maintenant, mĂȘme si mon volume est faible et que je suis loin du burnout, jâai eu besoin de dĂ©compresser. Jâai mĂȘme commencĂ© sĂ©rieusement Ă envisager dâarrĂȘter le poker. Lâaspect financier ne devant pas intervenir dans mes choix: je me sentais incapable de continuer pour des raisons dâargent.
Et puis mon Ă©tat dâesprit a changĂ©. Câest difficile Ă expliquer, mais jâai eu Ă nouveau cette faim du jeu. Lorsque je ne me mets pas de pression jâĂ©prouve le besoin de poker. La clef est lĂ . Je dois prendre les choses comme elle viennent.
Câest un peu ironique. Je me donne des objectifs chiffrĂ©s pour rebooster ma motivation, mais systĂ©matiquement câest exactement lâinverse qui se produit. La vie est faite de trop de pressions et de contraintes, et je ne peux pas me permettre dâen rajouter. Aujourdâhui câest Ă©vident pour moi. Je ne serais jamais professionnel, je le sais depuis longtemps, ni mĂȘme semi-pro: mais maintenant je sais que mĂȘme si jâavais les capacitĂ©s techniques et mentales je ne voudrais pas de cette vie, elle ne me procurerais pas de joie. La joie Ă©tait lâĂ©motion clĂ©.
La fin du mois a Ă©tĂ© un peu particuliĂšre. Je suis tombĂ© un peu malade, donc baisse notable de forme. Etant limite pour jouer, jâai surtout Ă©tĂ© actif sur le forum. Et puis il y a eu ces satanĂ©s bugs sur Betclic. Je suis donc lĂ un peu SDF (ou plutĂŽt SRF) nâayant que trĂšs moyennement envie de jouer sur un soft buggĂ©.
[center]La peur, la colĂšre, la joie[/center]
Jâai parlĂ© de mon introspection, je vais dĂ©velopper un peu. La derniĂšre vidĂ©o de Muraille mâa Ă©tĂ© bien utile pour comprendre ce quâil mâarrivait. La prise de conscience de lâimportance des trois Ă©motions principales au poker mâa permis de cerner plus efficacement ce quâil se passait. Tout dâabord jâai cru que mon problĂšme venait de la peur (voir mon prĂ©cĂ©dent post). CâĂ©tait faut. Du moins ce nâĂ©tait pas lâĂ©lĂ©ment central, il ne faisait quâaccentuer le problĂšme.
La peur:
Peur de perdre, peur de faire des erreurs. Je me suis focus lĂ dessus au dĂ©but de mon introspection. En rĂ©alitĂ© mon leak principal est lâaversion au risque. Câest un Ă©tat dâesprit gĂ©nĂ©ral et pas seulement liĂ© au poker. Je suis comme ça, câest profondĂ©ment encrĂ© en moi. Quand je jouais aux Ăchecs je privilĂ©giais systĂ©matiquement les systĂšmes fermĂ©s. Avant de gagner, je ne voulais pas perdre. Sauf lorsque que je jouais contre des joueurs beaucoup plus faibles que moi, alors je faisais preuve de bien plus de crĂ©ativitĂ©. Je crois que je nâaime pas rencontrer de rĂ©sistance, mon jeu se crispe.
Pourquoi jâai Ă©tĂ© aussi long Ă monter les limites? Parce que je passais mon temps Ă reconstruire des bankrolls sur de nouvelles rooms? Oui. Mais câĂ©tait plus une consĂ©quence quâune cause. Sur des fields faibles il est plus facile de gagner sans prendre de risques. Certains moves trĂšs Ă©nergivores sont dispensables.
Je choisissais les solutions de facilité. Peur ou paresse?
Je vais essayer de rĂ©sumer la chose le plus clairement possible: La peur (lâaversion au risque) rend certains moves trĂšs difficiles parce quâils me pompent Ă©normĂ©ment dâĂ©nergie. Soit je ne les tente pas (et je le regrette ensuite parce que je sais que câĂ©tait le bon play), soit je les place mais ça a une incidence sur mon influx nerveux (et jâen ai pas beaucoup^^).
La colĂšre:
En 2014, jâai fait un gros travail sur moi. Je parle dâun travail IRL et pokeristique. Les deux Ă©tant plus ou moins liĂ©s et je ne sais plus trĂšs bien lequel a Ă©tĂ© lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur. Il ne sâagit pas uniquement dâun travail sur ma colĂšre mais aussi sur beaucoup dâautres points, mais je ne parlerai ici que de cet aspect.
IRL je devais changer. Devenir quelquâun dâautre. Je nâen dirais pas plus ici.
Sur les tables de poker, comme tout bons reg de micro qui se respecte je tiltais souvent et laissais quelques trous dans les murs et les portes de mon appartement (un jour il faudra que je les rĂ©pare plutĂŽt que de laisser des posters dessus). Ce qui nâarrangeait pas trop lâimage que je projetais dans ma vie.
Jâai canalisĂ© ma colĂšre naturelle par un gros travail de fond. Je suis devenu quelquâun de diffĂ©rent. Le poker mâa aidĂ© IRL: le travail que jâai effectuĂ© pour le poker mâa aidĂ© dans mon introspection et pour changer certains aspects de ma personnalitĂ©. Jâai rĂ©ussi Ă devenir quelquâun de meilleur. Je ne dĂ©velopperai pas comment jâai effectuĂ© ce travail de fond, je ne saurais de toute façon pas expliquer la moitĂ© des choses auxquelles jâai rĂ©flĂ©chi, mais pour ce qui est de lutter contre le tilt il nây a pas grand chose Ă dire, jâai juste fait un travail standard basĂ© dâune part sur la technique (rĂ©sultats long terme, bonnes dĂ©cisions, etcâŠ), et dâautre part sur lâimage que je projetais.
Aujourdâhui, jâai permis Ă un peu de cette colĂšre de remonter parce quâil ne faut pas lâannihiler mais la canaliser sous peine de voir la digue cĂ©der. Je pense avoir trouvĂ© un bon Ă©quilibre, dans ma personnalitĂ© IRL et dans mon approche poker (au pire jâĂ©prouve parfois un peu dâagacementâŠ).
La joie.
Comme je lâai dit la clĂ© est lĂ . La peur (surtout lâaversion au risque), nâa fait quâaccentuer le problĂšme.
JâĂ©tais mort. Je nâouvrais plus les tables pas parce que jâavais peur de prendre des risques (ou pour ĂȘtre vraiment prĂ©cis parce que câĂ©tait pour moi trĂšs Ă©prouvant de prendre des risques), mais avant tout parce que je nâĂ©prouvais plus de plaisir.
Dans mon post prĂ©cĂ©dent sur lâĂ©chauffement je parle de se donner envie de jouer. Mais le soucis venait plus en amont: je nâavais pas envie de mây mettre et donc mĂȘme de commencer lâĂ©chauffement. Quand celui-ci dĂ©butait jâarrivais quand mĂȘme un peu Ă me motiver (sans plus), mais quand la routine a Ă©tĂ© brisĂ©e ça a tout stoppĂ©. Un peu comme la muscu. Si on ne se donne pas dâhoraires prĂ©cis Ă respecter on ne commence jamais notre sĂ©ance. Et comme en muscu quand je me mets trop de pression qui impacte trop mon influx nerveux (je vous ai dit que câĂ©tait un gros point faible chez moi) la dĂ©motivation est au rendez-vous.
En diminuant cette pression jâai retrouvĂ© quelque chose que je pensais avoir perdu: la joie. Jâignore exactement comment, ce que je sais câest que câest parce que jâaime le poker. Jâaime le poker mais je nâaime pas toujours jouer au poker.
Juste sursaut ou vĂ©ritable regain de faim de poker? Lâavenir me le dira.
Je suis dĂ©solĂ© de mâĂȘtre mis autant Ă nu, câĂ©tais pas voulu au dĂ©part^^. Je nâaime pas ça, mais maintenant que câest Ă©crit jâai la flemme de tout changer. Oui je vous ai dit que la paresse Ă©tait aussi un de mes dĂ©fauts.