- 09 octobre 2014
- Barth_Gury
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Se déroulait hier à Londres le procès entre Phil ivey et le casino Crockfords. L'enjeu était majeur : le joueur américain avait pour ambition de récupérer l'ensemble de ses gains gagnés lors de plusieurs sessions jouées en 2012, soit l’équivalent de plus de 12.000.000 millions de dollars. Malheureusement pour l'américain, la justice anglaise a tranché en faveur du casino.
Phil Ivey vs Crockfords : Rappel des faits
Durant l'été 2012, Phil Ivey gagne 7.8 millions£ (12.4 millions$) au casino de Crockfors de Londres lors d'une double sessions de Punto Bunco.
Mais les gains du joueur sont bloqués, accusé d'avoir triché : Il aurait profité, avec l'aide d'une complice, des défauts de certaines cartes pour obtenir un edge lors de ses sessions. Cette technique, appelée "edge sorting" est connue du milieu des jeux et redoutée des casinos (un peu à l'image des compteurs de cartes au blackjack).
Face à ce refus d'obtenir l'argent gagné aux tables, le joueur décide de porter l'affaire en justice, sûr de sa bonne foi.
Récapitulatif de l'affaire :
- Ivey débarque au casino Crockfords accompagné d'une complice et gagne 9 millions de $ en deux jours au punto bunco.
- Le joueur débute sa session avec des mises à 50.000£ avant de finir quelques heures plus tard sur des montants à 150.000£.
- Après vérification, le casino se rend compte que le joueur s'est servi d'un défaut des cartes pour en reconnaitre certaines et sortir gagnant de ses sessions.
- L'établissement ne verse qu'une petite partie des gains à Ivey, le joueur décide alors de porter plainte pour récupérer le reste.
- Ivey reconnait les faits, mais refuse l'idée que son action soit considérée comme de la triche mais plutôt comme une volonté de vouloir profiter d'une faille de l'établissement. Pour le joueur, le casino est l'unique responsable.
- Aucune nouvelle de l'affaire depuis, la justice n'ayant pas encore rendu son verdict
L'américain est connu de ce genre de pratique. Lors de la même année, il remporte plus de 9 millions de dollars sur les tables du casino Borgata (du Bacara cette fois ci) en usant de la même technique ("edge sorting" : profiter du défaut des cartes), et de nouveau accompagné de la même complice.
Seule différence : le joueur a pu récupérer l'ensemble de ses gains, et c'est le casino et non le joueur qui porte l'affaire en justice. Le procès n'a pas encore eu lieu et aucune date n'a été précisée pour le moment.
Phil Ivey vs Crockfords : Le verdict de la justice
Tout l'enjeu du procès était basé sur une interrogation : Le "edge sorting" peut-il être considéré comme une forme de triche ?
Le tribunal a tranché, et de son point de vue, Phil Ivey a manipulé le croupier pour tirer un avantage sur le casino, chose totalement illégale :"M. Ivey et Mme Sun ont convaincu le croupier de retourner des cartes afin de savoir s'ils s'agissait de sept, de huit ou de neuf, à l'insu du croupier qui lui n'avait pas conscience du stratagème. Si tel avait été le cas, le jeu aurait immédiatement été arrêté".
Le fait d'avoir était aidé par un tiers ne pose pas de problème au juge, qui confirme également le fait que Phil Ivey n'avait pas conscience de tricher, et qu'il n'avait pas agit dans le but de nuire au casino.
A la sortie du tribunal, et malgré sa défaite et les millions envolés, le joueur a su tirer le bon côté du verdict :"Je suis évidemment très déçu par cette décision" [...] "Je suis tout de même satisfait que le juge reconnaisse ma qualité de témoin de bonne foi". [...] "Mon intégrité est infiniment plus importante pour moi qu'un gros gain financier. C'est pourquoi j'avais choisi de porter l'affaire en justice : démontrer que j'avais été injustement traité"
Les avocats du joueur ont tout même précisé vouloir faire appel de la décision.
La jurisprudence n'a pas encore le pouvoir de traverser les frontières. Le verdict du futur procès entre le casino Borgata d'Atlantic City et Ivey sera-t-il de la même teneur ? Si c'est le cas, ce sera au joueur de verser les 9 millions de dollars (+ de probables indemnités).