- 05 novembre 2014
- Barth_Gury
- 19795
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La récente fraude qui s'est déroulée lors du BPT Enghien rallonge un peu plus la liste des affaires de triche rencontrées sur le circuit professionnel lors de ces 5 dernières années. L'occasion de revenir en détail sur les plus marquantes d'entre elles.
L'affaire Pasqualini/Rossi : Spectacle de mimes au Partouche Poker Tour
Etat des lieux
- Date des faits : Finale du Partouche Poker Tour 2009
- Astuce : Collusion entre deux joueurs avec la mise en place d'un code gestuel
- Gains remportés : 1.700.000$ (1er et 2ème place)
- Rendu de justice : Néant
Les faits se déroulent durant la table finale du Partouche Poker Tour, mais le scandale éclate en janvier 2013, lorsqu'une vidéo commence à circuler sur le net.
Cette vidéo montage de 8 minutes retrace les mains clés de la table finale, et met en lumière un système de triche organisé entre deux joueurs : Jean Paul Pasqualini et Cédric Rossi, qui ont terminé 1er et 2ème du tournoi.
Dur à relever au premier coup d'oeil, la vidéo nous permet de voir un système mis en place entre les deux protagoniste pour tirer un avantage crucial sur les autres joueurs : Un code gestuel permettant d'annoncer leur main.
Lorsque le scandale a éclaté, les organisateurs Partouche ont pris la décision de botter en touche. Les autres finalistes auraient tenté une action en justice, qui est pour l'heure restée vaine (ou abandonnée).
Depuis, les deux joueurs se font discrets. Absents du circuit, ils se sont vus retirés leur nom du classement GPI et Jean Paul Pasqualini a été contraint de quitter la team Unibet qu'il représentait alors.
Le code gestuel
- la tête : il possède un as
- le front : il possède un roi
- l'oeil : il possède une dame
- le nez : il possède un valet
- la bouche : il possède un 10
- le cou : il possède un 8 ou 9
- le bras : il possède une petite paire
La vidéo dévoilant la triche
L'affaire Ali Tekintamgac : Un couvreur en couverture
Etat des lieux :
- Date des faits : WPT Barcelone (2010) et Partouche Poker Tour (2010)
- Astuce : Un couvreur complice regarde les cartes des adversaires et en informe le joueur à l'aide d'un code
- Gains remportés : 315.000€ minimum
- Rendu de justice : Condamné à 3 ans de prison depuis septembre 2013 (suite à d'autres affaires de triche)
Nous sommes en septembre 2010 à Cannes pour le Partouche Poker Tour, la table finale s'apprête à débuter, mais problème : il manque un des finalistes !
On apprend alors qu'un certain Ali Tekintamgac aurait triché durant le tournoi. Grâce à l'aide d'un complice se faisant passer pour un journaliste, le joueur recevait des informations sur les cartes privatives de ses adversaires.
Pour se faire, le faux couvreur utilisait son appareil photo, prenait un cliché de la main des joueurs lorsqu'il regardait leurs cartes, et en informait son acolyte à l'aide d'un code gestuel, à l'image de l'affaire Rossi/Pasqualini.
Suite à cela, une enquête a relevé que le joueur allemand avait déjà utilisé ce stratagème quelques mois plus tôt durant le WPT Barcelone qu'il finira par remporter pour 315.000€.
Contrairement à l'affaire des mimes du Partouche, le joueur a payé le prix cher. Suite à d'autres affaires de triche, l'homme a été incarcéré en septembre 2013, avant de connaitre son verdict 10 mois plus tard : 3 ans de prison ferme.
La vidéo (27ème seconde)
L'affaire des lentilles infrarouges : une addition salée
Etat des lieux :
- Date des faits : Sur des tables de cash game en 2011 à Cannes
- Astuce : Utilisation de lentilles infrarouges et d'encre spéciale pour lire les cartes retournées
- Gains remportés : 91.000€ minimum (70.000€ + 21.000€ au cours de deux sessions de STUD)
- Rendu de justice : 3 ans de justice et 100.000€ d'amende pour le cerveau de l'affaire
En 2011, Stefano Ampollini dit "le parmesan", ressort de deux sessions stratosphériques sur les tables STUD d'un casino Cannois avec 70.000€ et 21.000€ de gains.
Suspicieux, l'établissement porte plainte, et le joueur est alors placé sous écoute par le police. L'enquête révèle alors une arnaque à grande échelle, organisée par plusieurs personnes malveillantes déjà connues de la justice : Le joueur portait des lentilles infrarouges durant ses sessions, afin de voir les cartes cachées de ses adversaires (pour rappel, le stud se joue avec des cartes ouvertes et d'autres cachées).
Acheté sur internet, le dispositif avait été grandement mené, aidé par un complice qui travaillait au sein même du casino (comité directeur).
Le tribunal a rendu son verdict en octobre 2013 : 2 ans de prison ferme et 100.000€ d'amende pour Stefano, et 3 ans pour le cerveau de l'affaire, qui avait mis en relation le joueur italien avec le personnel du casino.
Le membre du comité directeur a pu ressortir libre, le tribunal n’ayant pas délivré de mandat de dépôt, malgré une condamnation à deux ans de prison dont un avec sursis et 40.000 euros d’amende.
Vidéo de présentation des lentilles infrarouges
Le tournoi de Borgata : Une affaire qui fout les jetons
Etat des lieux :
- Date des faits : Septembre 2014, durant le 500€ re-entry de Borgata
- Astuce : Fabrication de faux jetons glissés dans le stack du joueur
- Gains remporté : 6800$
- Rendu de justice : Incarcéré avec une caution de 300.000$
Le 500$ de Borgata a connu un énorme rebondissement lorsque les organisateurs ont pris la décision de stopper le tournoi à l'issu du day 3.
Tout commence après la découverte de faux jetons de 5000 cachés dans les conduits d’aération d'une chambre d'hôtel. Suspicieux, le floor décide alors de mener son enquête et découvre qu'un dénommé Christian Lusardi les aurait caché dans son stack de départ, lui permettant de terminer chip leader à la fin du day 1.
(Mal)Heureusement pour le joueur, malgré cette fraude, il sera éliminé au milieu du 3ème jour, empochant seulement 6800$.
L'addition sera salée, puisque quelques jours plus tard, il est incarcéré avec une caution levée à 300.000$. Le move le plus EV- de l'histoire du poker ?
L'affaire du BPT d'Enghien : Ca deal de la bonne came
Etat des lieux :
- Date des fais : Octobre 2014 durant le BPT d'Enghien
- Astuce : Collusion entre le croupier et un joueur
- Gains remporté : Néant
- Rendu justice : En cours
Lors du BPT d'Enghien 2014, le joueur Hicham Hilmi a dû quitter le tournoi alors qu'il ne restait plus que 11 joueurs restants. L'affaire débute durant le day1 du tournoi, lorsque plusieurs viennent se plaindre auprès des organisateurs du tournoi que quelque chose de suspect attire leur attention depuis le début de la journée : un joueur toucherait un nombre incalculable de bonnes mains, et de set up favorables.
Le groupe Barriere décide de prendre les choses au sérieux, et installe un dispositif de caméra surveillance pour suivre les faits et gestes du joueur.
Bien leur en a pris puisqu'ils vont se rendre compte que Hicham Hilmi aurait été aidé d'un complice afin de recevoir de meilleures cartes. Vous l'aurez deviné, son partenaire de fraude serait ni plus ni moins que l'un des croupiers du casino.
Mis à part un communiqué de Barrière confirmant la fraude (ne mettant pas pour le moment le croupier en cause), aucune sanction n'a pour le moment était rendu publique.