- 22 janvier 2014
- petiteglise
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Selon le site therichest.com, traitant de la richesse sous toutes ses formes, joueur de poker professionnel serait un des jobs les plus cools qui soit. Les joueurs de poker sont-ils vraiment plus heureux que les autres travailleurs ?
L'article de therichest.com : The cool-list jobs : professional poker player
Les avantages du métier de joueur de poker
Une grande autonomie
A l'exception des grands tournois aux dates imposées, le joueur de poker gère son emploi du temps comme il le veut. Tout l’inverse de ces métiers où l’on se fait réprimander si l’on arrive à 9h05 et où l’on est forcé de rester glander de 16h à 18h, une fois le travail demandé effectué.
En outre, le joueur a une liberté de choix dans ce qu’il fait de sa journée. Contrairement à ceux qui reçoivent une liste de tâches à effectuer, le joueur choisit s’il va jouer en CG ou en tournoi, à quelle variante, sur combien de tables, à quelles limites, etc.
De fait, pouvoir faire ce que l’on veut, quand on le veut est un des principaux facteurs de bonheur en milieu professionnel.
Un métier intellectuellement stimulant
Deux problèmes opposés sont fréquents dans les métiers “normaux” : soit le travailleur effectue des tâches qui n’exploitent pas ses capacités et s’ennuie, soit il se retrouve face à un task insurmontable et il stresse. Au poker, il y a toujours possibilité de choisir une limite où l’on peut jouer sans s’ennuyer et sans être scared-money.
Un métier où l’on progresse
On peut croire que monter de limites au poker soit l’équivalent des promotions dans le monde du travail. Il y a pourtant une différence notable : dans le monde du travail être bon à l’échelon n-1 ne signifie pas forcément l’être à l’échelon n, alors que l’on promeut trop souvent quelqu’un à l’échelon n, parce qu’il est bon à l’échelon n-1. Ce qui peut aboutir à bien des malheurs et pour l’entreprise et pour l’employé. Comme par exemple un excellent et heureux ouvrier qui serait promu chef de chantier alors qu’il n’a ni la carrure ni l’envie de diriger une équipe, ou un jeune avec le potentiel d’un bon chef de projet, qui s’ennuie à faire des tâches administratives rébarbatives et qui ne sera jamais promu car il n’est pas assidu.
Au poker, si l’on crush véritablement une limite, c’est qu’on a le niveau pour jouer au dessus. Et au pire, il est aisé de revenir en arrière. Aucun risque donc de se retrouver incompétent au poker, alors que l’incompétence est la norme dans bien des corps de métiers.
Un métier où l’on peut atteindre le flow
Pour ceux qui ne connaissent pas la notion de flow, je vous invite à lire cet article : du scared money au flow au poker. Le flow est cet état maximal de concentration que le joueur de poker peut ressentir, tout comme certains sportifs, musiciens, écrivains, etc. Or, l’état de flow a des effets durables sur le bonheur de ceux qui l’atteignent.
Une vie plaisante
Il s’agit plus du cliché de la vie de livetard que de la réalité de la vie des joueurs online, mais toujours est-il que ce quotidien rempli d’hôtels, restaurants et fêtes dans des stations balnéaires en fait rêver plus d’un. Notons que cette vie de plaisirs a une limite : “l’effet crème glacée”. La première cuillerée est délicieuse, la 5ème est écoeurante. C’est pourquoi on adore les premiers jours de vacances, mais si elles sont trop longues, on en vient à regretter notre routine de travail.
Sur cette pensée quelque peu négative, nous allons faire la transition vers les aspects moins réjouissants de la vie de joueur pro.
Les inconvénients du métier de joueur de poker
Une grande insécurité
Rares sont les métiers où l’on peut perdre de l’argent en un, voire plusieurs, mois de travail. La variance est une source de stress et quand un joueur subit un bad run qui dure, il en vient à regretter de ne pas avoir de salaire fixe qui tombe chaque fin de mois. Surtout qu’il ne peut pas vraiment demander un prêt à son banquier “ne vous inquiétez pas, c’est pour jouer au poker”...
Une absence de statut
En plus de la variance, le joueur de poker doit combattre l’administration. Comment cotiser ? que déclarer aux impôts ? que faire en cas de maladie prolongée ? Autant de questions sans réponses qui ternissent la vie de joueur de poker.
Un métier "égoïste"
Parmi les métiers censés être les plus heureux, on retrouve les pompiers, les médecins, les enseignants, c’est à dire des emplois qui sont directement utiles à la société. Celui qui sert une cause altruiste au quotidien trouve bonheur et satisfaction en se disant qu’il est utile aux autres, qu’il est une bonne personne.
A l’inverse, le but de la vie d’un joueur de poker est essentiellement de prendre de l’argent à d’autres. Un peu moins valorisant…
Conclusion
La vie de joueur a de nombreuses particularités qui ne plaisent pas à tout le monde. Certains ne sont pas faits pour un job 9h-18h avec un patron, certains ne sont pas faits pour jouer aux cartes de manière professionnelle. Avant de franchir le pas, le reg désireux de passer pro devrait se demander, non pas “combien pourrai-je gagner ?”, mais “serai-je heureux ?”